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J’écris mon mal-être ici, ca en devient presque laid, des pages et des pages de vomi et de boyaux qui se tordent au rythme lancinant de mes angoisses, j’ai pas le choix, c’est tellement difficile, c’est tellement compliqué, je sais plus où j’habite, je sais plus quoi faire, le masque craque sous la chaleur, fond et puis se rompt, céramique puzzle des mes vies rêvées, je croyais être forte, je croyais être une putain de survivante, en ce moment c’est la guerre, Napalm et mines assassines, ça n’arrive pas qu’à moi, c’est tout le monde pareil, les histoires qui finissent et qui ne veulent pas mourir, écartelée entre ce qui a été, le confort et l’habitude, et ce qui pourrait être, le chantage et les reproches, la guerre affective de mes proches, la culpabilité qui me ronge et qui me tue, d’avoir encore raté, d’être définitivement foutue, efface, recommence, same player shoot again, quand est ce que ca s’arrête, le train qui devient trop petit, les murs qui se rapprochent et mon cœur qui s’emballe, l’envie de mourir juste pour maintenant, de revivre demain, quand tout sera guéri, quand tout sera neuf et joli, ailleurs, transformée, être quelqu’un d’autre en ouvrant les yeux au matin, arrêter de pleurer, juste quelques minutes, récupérer un visage débarrassé du rictus grotesque du désespoir commun, la misère propre à chacun, la noire, la sale, la gluante, t’as beau te dire que tout ira bien, tu te le chantes en mantra quand tout s’arrache autour de toi, j’arrive pas à parler alors je chiale et puis je me cache, je réponds plus au téléphone, je fais la morte, j’attends que ca passe, demain c’est trop loin, je voudrais déjà y être, aujourd’hui c’est trop long, c’est trop triste et puis encore la nuit, les cauchemars et les réveils, y’a pas une putain de lampe sur laquelle je puisse frotter, y’a rien de féerique dans ma manière de décompenser, juste moi et ma gueule, qui voudra de moi, fucked up fat biatch, compte tes bonheurs, rien ne durera.