Fat bitch.

Dans l’immensité des déviances sexuelles, j’ai la chance d’attirer particulièrement deux genres de pervers tout à fait particuliers : l’admirateur de grosses et le soumis.

Le premier trouve en moi tout les critères physiques nécessaires à la réalisation de son fantasme, prend du plaisir à te caresser les bourrelets que tu tentais jusqu’alors de dissimuler habilement dans ta nuisette noire, secoue son appendice entre ses seins en te faisant remarquer qu’il disparait complétement, ca le fait sourire, ca ne l’inquiète pas plus que ca, te demande de l’écraser de tout ton poids, de t’asseoir sur sa tête jusqu’à ce qu’il devienne tout bleu, technique qui demande une certaine maitrise si tu ne veux pas te retrouver en zonzon pour homicide involontaire. Si le pervers à grosse t’invite au restaurant, il t’encourage à prendre les plats les plus caloriques et les plus pantagruéliques de la carte, s’assurant ainsi de la continuité de ton obésité, et donc de la survivance de son objet de jouissance. Il prend ensuite un plaisir quasi sensuel à te regarder manger, comme si ta fourchette devenait une extension subite de sa queue, d’ailleurs lui, il ne mange pas, il est trop occupé à te regarder baffrer, la vision de toi finissant ton tiramisu ayant pour lui une portée érotique inégalable. Si tu parles de régime au pervers à grosse, il connaît son sujet et te démontre avec fougue pendant une demie heure que tu es parfaite et que tu n’en as pas besoin, que la société est pourrie et que tu es dans le vrai. Le pervers à grosse est souvent marié, avec une fille pas moche mais très maigre, qu’il a choisi en désespoir de cause, n’osant pas faire son coming out de pervers à sa famille et à ses potes. Il passera des heures à soupeser tes seins, à les comparer mentalement avec ceux de sa copine, en soupirant et en se flagellant de n’avoir pas le courage d’avoir une femme hors norme.

En bon fétichiste, le pervers à grosse est un collectionneur. Tu l’amuseras et le contenteras un instant, mais sache que si il croise une femme plus grosse que toi, il oubliera ton numéro de téléphone en moins de temps qu’il ne lui faut pour dire 200 kilos.

Le soumis lui, est attiré comme le premier par ton image de femme forte. Chez le soumis, le poids prend un sens symbolique, et fais de lui une petite chiffe molle et insignifiante, ce qui l’excite énormément. Au delà des sévices classiques d’une bonne relation Ds (qui n’a jamais rêvé d’être fouetté aux orties fraichement coupées devant un parterre de dominatrices, je vous le demande), le soumis voudra devenir ton tabouret, ton chausse pied, ton lit. Transformé en meuble, tu pourras t’appuyer de tout ton poids sur sa faible colonne vertébrale, pendant qu’il hurle à la mort, mais que non, surtout n’arrêtez pas madame. Le soumis fera ton ménage, ton repassage, tu peux même, si tu es un peu vénale, te faire offrir des bas en PVC et autres accessoires sexuels, dans lesquels tu défileras, sous le regard de vénération absolue de ton généreux donateur. Le soumis est également souvent marié, et te demandera dans un murmure de ne pas laisser trop de traces sur son postérieur, Madame pourrait se douter de quelque chose. Le soumis est extrêmement élastique du croupion, et donc si un jour tu ne sais pas où ranger l’aspirateur, dans son cul est un endroit indiqué.

Le soumis, trop heureux d’avoir trouvé laisse à son collier, ne partira pas. Il deviendra insistant, collant, voudra connaître les détails de ta vie, t’enverra des sms désespérés en te suppliant de bien vouloir le recevoir. Si jamais tu te prends d’affection pour le soumis et que tu tentes de le voir en dehors de vos séances de zizi-panpan, tu t’aperçois qu’il n’a aucune conversation, aucun répondant, aucune vie derrière ses lunettes, et qu’il ne s’anime qu’à la perspective d’une nouvelle technique de bondage à essayer. Il est mono maniaque. Pour t’en débarrasser, tu devras mettre en scène une cérémonie ou tu lui rendras sa liberté, avec pyrotechnie et effets spéciaux, et il repartira chasser une nouvelle Dame avec ta permission, et ton soulagement.

Je critique, je critique, mais moi aussi je suis fétichiste. J’aime les barbus, j’aime les petits, j’aime les drôles, j’aime les grands, j’aime les crânes rasés, j’aime les légionnaires, j’aime les muscles qui entourent le nombril et qui descendent vers les cuisses, j’aime les poignées d’amour, j’aime les mecs à lunettes, bref, je suis bien pire.

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