J’encule Christophe Barbier

Alors quoi Monsieur Barbier, on se fait des frayeurs, on raconte n’importe quoi, tu t’es pris pour un mec bien ou quoi, qui te permet de dire le bien le mal, la volonté ou la paresse crasse, qui t’as permis d’ouvrir la bouche et de juger, regarder avec tes yeux pourris passer les tendances et les questionnements, j’croyais qu’un journaliste c’était intègre, c’était intéressé, j’croyais qu’un mec comme toi, payé à chier du signe sur du papier, ca prenait un peu ses précautions, en chiant pas en vrac sur 10% de la population juste comme ca, juste pour le fun, parce que c’est tendance de dire du mal des gros, parce que quand tu me croises dans le métro t’es juste bon à penser que je reste sur mon gros cul à bouffer des chips en matant la roue de la fortune, tu sais à quoi tu me fais penser, juste à un putain d’enculé.

Tu parles de responsabilité et de volonté, laisse moi te faire une démonstration simple :

Quand j’étais petite j’étais grosse. Ouais, c’est vrai, à 3 ans, j’avais une volonté assez peu développée, et pour parler de responsabilité, je pense pas qu’on puisse vraiment juger. Mes parents sont normaux, ma mère est même une folle de diététique, j’ai mangé sain, j’ai mangé bien, on m’a appris à faire la différence entre la salade et la patate, je viens même pas d’un milieu défavorisé, je rentre pas dans tes clichés, adolescente j’étais obèse, encore, pourtant j’étais loin, j’étais en pension et je mangeais la même chose que tout le monde, jeune adulte j’ai bouffé, j’ai avalé, j’ai dévoré, les troubles du comportement alimentaire tu connais ? Tu chiales quand tu regardes Capital sur l’anorexie, les pauvres tellement petites tellement fragiles, et tu te moques de celle qui fait la même chose en différent, celle qui bouffe pour crever, pour exister ou pour survivre, elle n’a pas de volonté, tellement plus beau de s’affamer, tellement plus chouette de plus bouffer, j’arrive pas à croire que les similitudes t’échappent, à croire que tu fais partie des abrutis qui gardent l’image du bon gros, de celui qui est toujours jovial et qui ne sera jamais méchant.

Mais mec les gros sont dangereux, ils croissent et ils se reproduisent, un jour ils seront maître du monde et ils viendront te faire regretter, te faire payer, te torturer, vis ma vie de grosse seulement un jour espèce d’enculé, commence par subir le regard des connards qui ta matent, les gens qui t’abordent dans la rue sans que tu ne demandes rien, pour te vendre de l’Herbalife ou des recettes miracles, va chez le médecin qui prend ta tension avec un brassard tellement petit qu’il te trouve 18/10 alors que t’as juste 12/8, quand t’as 6 ans et qu’on t’affiche à la visite médicale, pesée obligatoire et tu fais le double de tout le monde, tu chiales comme si ta vie était finie, premier stigmate de ce qui va arriver, s’endurcir et continuer, l’image qu’on te colle, qu’on te glue, t’es grosse t’es molle tu sers à rien, chez Mc Do y’a pas ta taille dans l’uniforme, pour être hôtesse d’accueil t’as pas la bonne présentation, dans les boîtes un peu chic tu fais pas assez dynamique, pour te saper ta mère t’emmène dans une boutique spécialisé, t’es habillée comme ta grand mère, pourquoi rendre beau quelque chose que la société condamne comme une maladie de la volonté, pourquoi faire de la sape pour des nanas qui n’ont pas le droit d’exister, juste bonnes à se cacher, prendre de la place chez toi dans ton canapé pour ne plus subir le mec qui tire déjà la tronche quand tu vises le strapontin dans le métro, arriver chez le toubib avec une angine, repartir avec un régime, mais tu crois qu’on tient comment, tu crois qu’on supporte ca comment ?

La volonté mec, la force, le courage, ne plus être esclave de ton jugement niqué, de ceux des tiens, ceux qui pensent que la normalité c’est trop bien, que ce qui dépasse est à couper, tu tailles tes mots dans ma chair comme un chirurgien esthétique la canule, tu voudrais me lipo sucer, me faire changer, m’adapter à ta vision d’un monde rangé, alors toi et ta bande vous inventez des techniques, coupe toi l’estomac en deux et agrafe toi l’intestin, ne mange plus que des pommes et du prozac, deviens enfin normale, même si ca te crève et que tu te nies, deviens normale, connasse de grosse inutile, ou alors au moins fait semblant, achète Top Santé, inscrit toi chez Weight Watcher mais surtout rassure nous, tu comptes pas déranger notre univers si joli et si normé, je bouscule ton sens du beau et ton sens de la santé, j’ai pas de problèmes, je fais un boulot physique et je porte mes 60 kilos en trop, et plus je lis tes conneries moins j’ai envie de me ranger, j’ai envie de porter ma graisse comme un putain de drapeau du pays des différents, des gens qui finalement te font flipper, qui représentent ce que tu peux pas appréhender, avec ta mentalité toute baisée, mon gras c’est mon histoire, 29 ans qu’il m’accompagne, si il te dérange contente toi de compter les deux fois et demies où t’as eu la moitié de ma force dans ta putain de vie, les occasions où t’as du batailler pour être accepté, les fois où t’as chialé de la méchanceté, de la lâcheté et de la mesquinerie de tes semblables, je suis sure que t’arrive pas à deux, compte encore et parle moi de ta volonté, la tienne, t’en fais quoi, à part choisir sur quoi tu vas zapper, les bouquins du service presse que tu vas lire, ca t’amène où, tu te bats contre quoi, t’es pas un guerrier mec, t’es juste un misérable gratte papier, tout niqué, tout blasé, tu te branles sur les gros en secouant ton tout petit chibre, met toi à quatre pattes, le reste arrive.

Une réflexion sur « J’encule Christophe Barbier »

  1. Super. J’avais jamais lu de réponse si bien senti à propos de ce guignol malgré le nombre incalculable de bêtises qu’il peut raconter sur tous les sujets.

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