Cauet, puis-je te vomir dans la bouche ?

Hier soir, je suis en voiture, et je tombe sur l’émission de Cauet sur NRJ. Je pensais que ce monstre du PAF français était plutôt à la télévision, manque de bol, il envahit même nos ondes, à m’en faire regretter Max et les poèmes de Gégé. Que dire sur Cauet ? Que c’est certainement un business man de première classe, puisqu’il a compris qu’en faisant de la merde aux heures de grande écoute, il pourrait faire fructifier sa petite entreprise d’abaissement général de l’intelligence des français. Mon opinion est donc partiale, je le hais d’avance, je continue juste à écouter parce qu’il reçoit les danseuses du show New Burlesque, qui de passage à Paris, font de son émission un passage en promo obligé. On peut critiquer la tendance neo-burlesque qui se préoccupe plus du nombre de paillettes sur son téton que du message qu’il représente, mais je trouve que ces nanas ont su monter quelque chose de plutôt chouette, de différent, dans l’esprit direct de “Tournée”. Bref, ca m’intéresse.

Cauet, 1m80 de haut, tout en calvitie naissante et en mèche savamment rabattue sur le côté pour se laisser l’espoir d’une capillarité, s’empresse de faire remarquer que les danseuses ne sont pas mannequins, qu’elles ont toutes des gros culs, et que le show devrait être vendu avec une incitation à la diététique. Il décrète d’ailleurs que ce spectacle est d’intérêt public pour les enfants, puisque la vision horrible de ces femmes se déshabillant les dégoutera à jamais du moindre aliment hyper-calorique. C’est tout ce qu’il retient de cette troupe de performers. Il ne parlera pas un seul instant de l’esprit du Burlesque, du côté punk de la représentation, de l’aspect anti-conformiste du projet. Le picard le plus con de sa région confirme mes suspicions : pourquoi perdre une seule seconde à expliquer ce qu’il se passe vraiment sous ses yeux, pourquoi creuser, même une minute, un sujet ? Son émission est une auto-promotion permanente : les invités s’adaptent au moulin à merde Cauet, d’ailleurs la troupe est anglophone et ne comprend rien à ce qu’il dit. C’est la bétise crasse du mec un peu laid qui a lutté toute sa vie pour briller, et qui une fois parvenu préfère chier à la gueule du monde pour conforter sa place de premier roquet. C’est le trauma de psychologie de comptoir du mec qu’on choisit toujours en dernier pendant les cours de sport, qui passant contremaitre à l’usine, décide de se venger de tout ceux qui l’ont emmerdé. C’est le melon complet, la forme la plus laide de divertissement, l’annihilation complète de toute possibilité d’éducation ou de réflexion. Il aurait suffit de 35 secondes d’antenne pour expliquer ce qu’est le Burlesque. Mais pas chez Cauet. C’est tellement plus politiquement correct, ca rapporte tellement plus, de rester au premier degrès. Huons les gros culs. Huons les nains. Tuons les handicapés. Normal. Au Royaume de Cauet, seuls les hommes bedonnants ont le pouvoir de décision, retour direct aux bonne valeurs de la France rouge-qui-tâche, faudrait pas choquer l’auditoire.

Je suis vieille, j’aurai 30 ans vendredi. Enfin je ne suis pas vieille, plutôt, je vieillis. La meilleure émission de radio que j’ai jamais écouté, à heure égale et à format comparable, à presque 20 ans d’âge. J’écoutais Supernana sur Skyrock, quand ils passaient encore du Rock, ca parlait cul, ca parlait différent, ca envoyait chier les gens, y’avait des personnages, des invités inconnus, des sons nouveaux, on avait la sensation d’entrer dans quelque chose de vraiment intéressant, dans l’univers de cette nana qui nous tenait la grappe trois heures par jour sans relâche, sa voix grave et son physique de camionneuse, ses déguisements pourris et sa grande gueule. Elle a été licenciée pour avoir chié à la gueule du CSA, elle est même morte maintenant, mais je pense qu’elle hurle six pieds sous terre d’entendre ces merdes, elle qui a façonné sans le savoir mon goût pour les chansons de merde, qui m’a donné envie de l’ouvrir quand on me marchait sur les pieds, c’était Supernana, c’était GNIAGNIAGNIA, et je suis une vieille conne, bonsoir.

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