Pourquoi est il aussi mechant ?

Je me pose la question. Pourquoi est-il aussi méchant ? Pourquoi est-elle si cruelle ? Pourquoi passer son temps à chercher des moyens supplémentaires de se faire détester ? La réponse facile, celle qu’on trouve dans les manuels de psychologie de comptoir pour les nuls, c’est qu’ils n’ont pas confiance en eux, qu’ils ne s’accordent pas assez de crédit pour être aimé et donc pour aimer, et qu’il s’enfoncent donc inconsciemment dans la haine pour pérpetuer un schéma générationnel ou un traumatisme passé. Mon cul. Les gens méchants sont souvent idiots ou intelligemment déviants. Dans le premier cas, on les pardonne, parce que leur méchanceté est ignorance, parce qu’elle est sans réflexion et sans dessein réel. Elle est immédiate et presque automatique.

Dans le second cas, on leur casse les dents à coup de marteau. Minimum. Parce que le méchant intelligent n’a pas d’autre excuse. C’est simplement un gros connard, qui se vautre dans une aura à la Cyrano de Bergerac, “des ennemis en tout et partout”. C’est souvent un être pétri d’une envie crasse de briller et d’être reconnu. Loin d’être sot, il préfère être détesté que d’être communément gentil et agréable, car la bêtise demande moins d’effort, et reste généralement beaucoup plus drôle à mettre en place qu’une molle existence d’individu bon. On se fait rarement chier quand on est méchant. On a des complots à fomenter, des dossiers à boucler, des surveillances à effectuer, on note et on entasse, toujours à charge, dans l’espoir de venir embarrasser et ridiculiser, pour être enfin celui qui prouve, celui qui accable, celui qui démontre à l’autre le peu de valeur de son existence. Le méchant se prend pour D,ieu, il est juge et avocat général à la fois, il expose les présumées fautes et donne la sentence. Le méchant mesure sa bite à l’impact de la réponse qu’on lui accorde, à la mesure de sa popularité d’antéchrist.

Le méchant n’avance pas masqué. Il est méchant, il en est fier, il le dit. Il espère ainsi qu’on essaie de le convaincre de la nécessité d’un changement, d’une révélation humaniste vers un monde meilleur, rempli d’amis qui se tiennent la main et d’associations qui donnent à manger aux petits oiseaux. Le fou rempli de bonne volonté tombe ainsi facilement dans les griffes du connard, qui sait qu’il provoque chez l’autre à la fois dégout et admiration. Dégoût de l’odeur de raclure, admiration de la posture de l’homme seul contre tous. Le piège est tendu en permanence, et permet de nourrir son obsession continuelle de chaire fraîche à dépiauter sous sa couette, de cerveaux à bousculer et de rumeurs à lancer. J’ignore le but à long terme de la démarche, je n’ai pas lu le parfait manuel du petit tyran, j’imagine qu’il s’agit de gonfler un ego abimé ou de s’attirer les grâces d’autres méchants plus influents, psychologie à deux francs nous revoilà. Nul ne sait ce qui arrive aux méchants quand ils grandissent, deviennent-ils de petits chefs de services opiniâtres ? continuent-ils à séduire et à influencer pour exister ? battent ils leurs enfants ? mangent ils des porcs vivants ? Ou se transforment ils en individus aigris d’avoir raté leur plan de domination du monde entier ?

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