Auto Promo

Le coût d’un t-shirt à 8 euros 

Je ne fais d’habitude pas d’auto-promo pour les billets que j’écris ailleurs que sur ce blog. Ou alors pas trop. Ou en tout cas pas ici. Mais celui là me tient vraiment à coeur. Je ne suis pas née avec une conscience écologique développée. Je ne suis pas sûre d’en avoir développée une à ce jour. Je reste persuadée que ce n’est pas mon lavage de vitre au vinaigre ou mes trajets en RER plutôt qu’en voiture qui vont changer le monde. Je trouve que l’écologie appliquée au particulier est une masturbation morale. Tu peux uriner dans la sciure autant que tu le veux, toute une vie de miction sèche ne rattrapera pas l’impact d’autres actions. J’adore les enseignes biologiques, mais je suis souvent effarée par leur volonté de rester dans un cercle restreint de connaisseurs avisés. Non, tout le monde ne sait pas cuisiner la graine et la légumineuse, tout le monde ne trouve pas normal d’ingérer du soja pourri, et personne n’éduque vraiment le shopper lambda. Tout ca me paraît bien élitiste, et sans volonté d’ouverture, malgré les discours universalistes et bienveillants des stars de l’alimentation alternative. J’ai du respect pour ma planète, mais j’en ai encore plus pour le vivant. Pour les humains. J’ai développé une conscience sociale. Cette dernière s’imbrique dans l’écologie dans bien des cas, on maltraite aujourd’hui de manière globale l’organique et le végétal.

En quelques semaines, à force de me documenter et de m’intéresser, mon regard sur les objets et les choses a changé. Je ne vois plus de plastique, mais du pétrole. Je ne vois plus les sequins sur mon t-shirt, mais le travail d’une femme pauvre quelque part en Inde. Ca ne tourne pas à l’obsession, mais j’ai la conscience aiguisée. Je porte encore mes baskets adorées, mais j’ai un pincement à la gorge, pour de vrai. Je porte une certaine dose de culpabilité. Je ne peux plus ignorer que je porte littéralement à mes pieds le travail d’humains traités en esclaves. Bien sur, comme pour l’écologie, mon action seule ne suffit pas. Mais je n’ai pas ce goût amer quand j’urine dans mes toilettes. Sans doute parce que ma conscience n’a pas été réveillée assez fort. En attendant, j’ai décidé de limiter ma consommation de textile aux enseignes ayant une politique claire et forte de justice sociale et d’amélioration des conditions de travail de leurs salariés. Ca n’empêchera pas le monde de tourner. Mais ca me tient à coeur. Alors je voulais vous en parler.

Il est compliqué de s’y retrouver sur les sites des marques, de trier les informations et de se faire une opinion.

Pour le moment je me fie à l’Ethical Trading Initiative  (signé par ASOS et New Look par exemple). Il faut dire que la plupart de mes achats de vêtements sont anglais, ils sont plus cléments avec les dodus. Je consulte régulièrement les sites en lien ici , Business For a Better World, Anti Slavery, Clean Clothes.

Je boycotte en France tout textile de la marque TEX (Carrefour) et Jennyfer (opacité totale). Je vais tenir cette liste à jour dans les prochains mois.

 

 

 

 

 

10 réflexions sur « Auto Promo »

  1. Autopromo…mais bonne info. Je ne connaissais pas ces labels. En terme de conscience écologique, je vois les choses de loin, comme si je n’étais pas vraiment concerné, faute d’info suffisante, faute de flemme intellectuelle aussi surement. Alors tant mieux si l’info circule.

  2. Merci pour les infos. Je suis attentive à ces choses depuis toujours, quand mes fils me demandaient des chaussures de sport coûteuses, je leur racontais toujours l’histoire du petit indien qui les fabrique contre un bol de riz et un coup de pied aux fesses…
    Maintenant qu’ils sont adultes, ils continuent à faire gaffe. Il faut former les jeunes, il vaut mieux avoir moins de fringues mais fabriquées dignement…

  3. Un complément d’informations seraient de recenser les marques/créateurs/artisans/whatever qui respectent ces idéologies afin de facilement orienter les gens qui sont conscients mais qui n’ont pas le temps de s’informer, rechercher, …

  4. Jveux pas paraître réactionnaire, mais l’écologie reste un sujet de riches. Déjà parce que, sans vouloir faire dans la pathos, ya ptét des gens qui ont d’autres trucs à penser que de trier leurs poubelles (genre trouver les thunes pour acheter les-dits emballages qui vont ensuite pouvoir remplir la poubelle). Ensuite, soyons honnêtes, les produits bio restent chers (pour de plus ou moins bonnes raisons). C’est bien de vouloir sauver la planète, ca serait mieux si tout le monde pouvait en profiter.

  5. Je n’ai absolument aucun engagement écologique, mais étant végétarien, je fréquente les magasins bio par quasi-obligation.
    Étant d’accord avec tout le reste, je réagirai donc juste sur la partie que je connais: l’alimentation. (je viens défendre mon bout de viande…ahem…)
    Je n’ai jamais ressenti cette volonté de rester dans un cercle restreint, c’est même un des rares type de magasins ou je suis souvent surpris par l’amabilité des vendeurs à fournir des renseignements (notamment en terme de préparation).
    Mais effectivement, personne n’éduque le shopper lambda, tout comme dans les supermarchés traditionnels l’emballage d’un morceau de veau ne dira pas comment préparer une blanquette, ni même comment on est censé le cuire.
    Je ne pense pas que ce soit plus dur (ni plus simple), mieux ou moins bien, c’est juste différent.

  6. Ben si personne ne fait rien à son niveau, c’est sûr que les choses ne changeront pas. Donc si, prendre le RER plutôt que la voiture, si tout le monde le fait, ça contribuera à changer quelque chose.

  7. Depuis que j’ai lu cet article, je ne peux plus acheter quelque chose de bon marché sans y penser. En fait, je ne peux plus rien acheter de bon marché. À vrai dire, je n’ai rien acheté qui ne soit pas d’occasion depuis. Merci, tu m’as fait l’électrochoc que j’attendais depuis des années.

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