Chère Delphine Desneiges de Cosmopolitan

Madame,

Le 25 juin 2012 vous vous fendez d’un article intitulé « Les rondes et la mode ». Je suis moi même de consistance molle à très molle. Je m’empresse donc de lire avec intérêt votre billet, que je me permets de reproduire ici en italique. Il est ligne ICI.

Je dois avouer avoir d’abord réagi de manière un peu franche. Je pense que « bande de trous du culs » a été mon premier sentiment sur Twitter. Votre texte est d’une telle hypocrisie que j’ai failli m’étouffer dans ma tartine de saindoux. Et puis, sans doute prise d’un élan soudain de charité, j’ai décidé d’éclairer votre vessie à l’aide de ma lanterne.

Reprenons donc.

Malaise. Et débat : ce matin, à la rédaction, nous recevons un communiqué de presse intitulé « 1er shopping avec mannequin pro taille 48 ».

Soit. L’info est en effet intéressante en soi. Sauf que… Le côté racoleur nous interpelle.

(Vous pouvez voir le shooting ici : Ma Grande Taille)

Tiens, je trouve ca rigolo « racoleur » comme choix de mot. La pub Gleeden, par exemple, jouant sur l’infidélité, je trouve ça racoleur. Une fille en vitrine qui propose ses charmes, c’est du racolage. Une couverture de New Look avec « Les photos des seins de Kim Kardashian », c’est racoleur. Quand je lis vos dossiers de sexologie, pleins de clichés, d’informations erronées, d’idées sexistes pour « pimenter sa relation » ou « satisfaire ses fantasmes », je juge cela racoleur. Mais une mannequin en 48 ? Vraiment ? C’est l’association de la taille et du mot mannequin qui vous fait vomir ? Vous ne vous imaginiez pas qu’une femme « si grosse » puisse prétendre au statut de mannequin ou qu’elle puisse porter à elle seule une marque et une campagne ? Qui racole ici, Madame la journaliste ? Vous sans doute, en mettant ce communiqué de presse en question. Ou en vous prenant en photo sous tous les angles en portant un masque de tête de mouton, mais c’est une autre histoire.

 

Oui, il y a définitivement trop de mannequins bien trop maigres dans les pages des magazines, oui, les filles shootées sont très loin de refléter la réalité, et oui, la mode exclut bien trop facilement les rondes. Tout cela, on ne le sait que trop. Lorsque l’on élabore un dossier mode, on tente, à notre petite mesure, de régler ce différent, même s’il n’est pas toujours évident – pour ne pas dire franchement difficile ! – de trouver des visuels de jeunes femmes plus en chair que celles que l’on a coutume de voir partout, tout le temps.

Donc si je vous suis, c’est uniquement de la faute des annonceurs, des marques, des méchants grands de la mode, si je n’ai pas ma place dans les pages modes de votre magasine ? Vous, vous luttez pour mon bien, vous vous imposez régulièrement au sein de votre rédaction en levant le poing, l’autre main fermement ancrée sur vos hanches de prolétaire en colère. Mais bien sur. Et les séries modes, shootées sur de jolies plages par des mannequins de 16 ans aux formes inexistantes, cela n’a rien à voir avec Cosmo. Et les photos en maillot, ou pour présenter des bijoux, tout cela est uniquement le fait des grands vilains de la mode. Mais alors à quoi servent les pages « fashion » de votre magasine ? Elles ne sont qu’un vulgaire catalogue. Le Diable en Prada m’aurait il menti ? Il n’existe pas de casting pour votre encart mode ? de prises de vues ? de prêts de créateurs pour vos pages ? Les journalistes, les rédacteurs en chef, n’ont donc aucun pouvoir sur ce qui est publié ? Allons. Soyez au moins honnête.

« Rome ne s’est pas faite en un jour » : c’est un fait, cela prendra plusieurs années avant que tous les acteurs du secteur de la mode intègrent que les lectrices en on assez de voir des photos de jeunes femmes faméliques qui ne leur ressemblent guère.

Selon Wikipedia, Cosmo existe depuis plus d’un siècle aux USA, et depuis 1973 en France. Le problème de la place de la femme et de sa représentation est au cœur des réflexions de nombreux mouvements depuis bien plus longtemps. Si l’ensemble de la population française continue à grandir et à grossir, les mannequins que vous choisissez pour vos images ont eux connu une baisse sensible de leur âge et de leur tour de taille. Vous n’êtes pas là pour rendre un service aux femmes, pour leur ressembler ou pour leur plaire, mais bien pour les conforter dans un perpétuel malaise, une perpétuelle insatisfaction sur leur physique et sur leur mode de vie. Ainsi, le corps moyen de vos lectrices ne correspondra jamais à celui de vos modèles, et le shopping proposé dans vos pages sera toujours au dessus de leur budget. Il s’agit de vendre du rêve, certainement pas d’être bienveillant, de se rapprocher de la lectrice. Cessez de mentir, de proclamer votre volonté universaliste de représenter toutes les femmes. Vous mentez. Vous le savez, non ?

 

Pour autant, faut-il toujours et systématiquement mettre en exergue les rondes lorsqu’on leur consacre une série mode, par exemple ? Et, plutôt que de dédier une série aux rondes, ne peut-on pas, au contraire, les intégrer aux côtés de mannequins plus en phase avec les silhouettes « moyennes », sans être rachitiques ? En d’autres termes, doit-on forcément passer pas une phase de « discrimination positive » pour faire avancer les mentalités ?

Quand je vous lis, j’ai l’impression que je prends un cours de coréen avec Kim Jong Il. Vous qui pratiquez depuis des années dans votre magasine des choix éditoriaux visant à discriminer et à ostraciser les femmes qui ne rentrent pas dans votre prisme de la normalité, vous souhaitez aujourd’hui donner des leçons d’intégration ? J’ai lu Cosmo UK, US et Fr pendant toute mon adolescence.Vos éditions anglo-saxonnes font parfois l’effort d’intégrer des femmes aux physiques différents dans leurs pages, et donnent assez fréquemment des conseils de mode jusqu’à des tailles 54 ou 56, mais je ne me souviens pas d’avoir une seule fois trouvé quelqu’un qui pourrait me ressembler dans les pages de l’édition française. Vous n’avez pas l’air de souffrir de votre apparence, si j’en crois votre blog personnel, et les marques que vous portez me laissent penser que vous devez vous trouver fort à l’aise dans les pages que vous défendez. Ce n’est pas mon cas, ni celui de toutes les femmes qui dépassent la taille 42. Cela fait un paquet de monde. Vous avez su nous conseiller les dernières diètes des stars, comparer les produits protéinés aux sachets solubles, vous nous avez convaincu qu’on allait vraiment perdre 4 kilos en une semaine sans les reprendre, qu’on pouvait avoir l’air mince en choisissant bien nos couleurs, vous nous avez vendu la maigreur comme rêve ultime, comme quelque chose de facile, quelques jours de régime, un peu de volonté, quelques abdos et des litres de crèmes pour le corps caféinées. Bien sur vous avez pondu quelques articles sur le zen, le yoga, le fait de vivre en paix avec son corps, de s’aimer, mais faites un ratio, combien de haine, de régimes restrictifs débiles, et combien d’aide réelle ?

 

Vous évoquez les silhouettes moyennes. Je suis d’accord. Qu’attendez vous pour le faire ? Combien de femmes en taille 42 avez vous affiché dans vos colonnes cette année ? Combien de femmes en taille 42 ont été mises en valeur dans des pages mode ? Combien ? Combien de modèles ont plus de 20 ans ? Combien sont noirs ? orientaux ? Quelle diversité offrez vous ? Quelle normalité ? Dans quelle monde vivez vous pour si mal le copier dans vos pages ?

Vous évoquez la « discrimination positive ». Vous la jugez inutile. Injuste peut-être. Vous parlez des mentalités. Vous avez donc conscience du poids de ces fichues mentalités sur les femmes jugées rondes, grosses, obèses. Vous savez lire, et vous avez donc consulté les études sociologiques récentes qui prouvent qu’elles sont discriminées à l’embauche et au long de leur carrière. Vous ne le savez peut-être pas, mais laissez moi vous apprendre qu’elles le sont aussi médicalement, dans leur parcours de soin, et de manière flagrante dans leurs parcours de procréation assistée (FIV). Je vous passe les petits ennuis du quotidien, les injures, les blagues, les moqueries, l’adolescence. Les rondes ne sont pas toutes Beth Ditto. Elles n’évoluent pas toutes dans un monde parfait de tolérance et de petits poneys. Elles n’ont pas toute le cran nécessaire à l’affirmation de leur condition. Elles ne sont jamais mise en valeur. Nulle part. A part peut-être sur des sites pornos, ou des hommes ont le bon goût de se masturber sur leurs corps pourtant jugés imparfaits par des magazines comme le votre. Alors avant de l’ouvrir sur la «  » » » »discrimination positive » » » » » » », peut-être pourriez vous faire l’effort de vous interroger vraiment sur la réelle discrimination. De vous y intéresser. D’écrire sur le sujet. De vous sensibiliser.  Ne prenez pas les choses à l’envers. Ne pensez pas que les rondes ont tout gagné, qu’il n’y a plus rien à faire, parce que vous dansez sur les Gossips et que vous trouvez Marianne James géniale. Ne changez pas l’ordre des douleurs et des priorités.

 

Ces questions méritent d’être posées. Car, si nous sommes les premières à vouloir que les séries mode nous ressemblent davantage (on est toutes loin de faire une taille 36 à la rédaction !), il nous semble bien que de se servir des rondes comme axe de communication ne sert pas franchement les rondes, justement…

Sérieusement, toute démagogie journalistique mise à part, quand parlez vous des grosses ? Des rondes ? A part pour évoquer la chirurgie bariatrique, le cul de Kim Kardashian qui la classerait dans la partie obscure de la force, les régimes, ou les 2 ou 3 starlettes qui connaissent des problèmes de poids ? Quand avez vous de votre plein gré fait réaliser une série de mode avec des modèles Plus Size (c’est à dire portant plus qu’un 42) ? Quand avez vous mis en lumière des rondes sans y être forcés par l’actualité, une mode ou une chanteuse ? quand avez vous pris vos responsabilités ? quand avez vous mis en œuvre quelque chose de concret pour répondre aux questions que vous lancez dans votre article, pleine d’une naïveté presque touchante ? Plutôt que d’interroger vos lectrices, qui sont certainement une majorité à ne pas ressembler aux modèles que vous proposez, pourquoi ne pas vous interroger vous, les professionnels, les journalistes, les stylistes ? Qu’attendez vous pour faire cessez l’hypocrisie ? Qu’attendez vous pour nous faire exister, pour de vrai, dans vos pages, sans nous stigmatiser, sans nous étiqueter ? De quel coup de pouce divin avez vous besoin ? A quoi sert votre article ?

 

 

 

40 réflexions sur « Chère Delphine Desneiges de Cosmopolitan »

  1. Elle est sympa cette « journaliste », elle sous-entend que si les grosses ne sont pas mannequins, c’est parce qu’en plus d’être grosses, elles sont moches. Enfin encore une meuf ridicule, une de plus qui ne comprend rien à rien et prétend être journaliste.

  2. Un grand et gros MERCI pour cet article, qui ne sombre jamais dans l’injure inutile, et offre un argumentaire implacable . Bien sûr, Cosmo, mais aussi Biba, Glamour, Grazia, Marie-Claire (d’ailleurs édité par le même groupe que Cosmo), sans parler de tous les autres titres que, comme toi, j’ai dévoré depuis ma prime adolescence, et que j’ai totalement cessé d’acheter par conviction.

    J’ai tout remplacé par Causette, et par des blogs comme le tien, qui me maintiennent éveillée !

    Merci, ça regonfle le moral de lire des articles comme ça.

  3. C’est clair que le « Rome ne s’est pas faite en un jour » est plus que ridicule, oui ben commencez au moins les gars/les meufs, au moins une pierre, un caillou, une poussière…
    Hallucinant article.

  4. Je suis tombée sur cet article par hasard grâce à un retweet sur Twitter.
    Quand j’ai vu la longueur de l’article, je me suis dit: « oh mon dieu, je ne pourrais jamais lire tout ça……. Mais bon je vais lire le début pour voir. »
    Puis j’ai été passionnée par ton article et j’ai tout dévoré d’une traite.
    C’est ce qu’on appelle une argumentation efficace, réaliste et très intéressante.
    Je ne sais toujours pas pourquoi les magazines de mode s’acharnent à nous montrer des mannequins taille 34… La plupart des hommes n’aiment pas ça, ça ne correspond pas à la réalité du monde féminin… Bref. Cela restait un grand mystère pour moi.
    Puis tu as écris ça: « (…) mais bien pour les conforter dans un perpétuel malaise, une perpétuelle insatisfaction sur leur physique et sur leur mode de vie. Ainsi, le corps moyen de vos lectrices ne correspondra jamais à celui de vos modèles, et le shopping proposé dans vos pages sera toujours au dessus de leur budget. Il s’agit de vendre du rêve, certainement pas d’être bienveillant, de se rapprocher de la lectrice. »
    Et là, c’est le drame. J’ai tout compris. Pourquoi tant de haine?
    Je n’achète plus de magazines de mode depuis très longtemps car j’ai arrêté d’admirer des femmes parfaites irréalistes retouchées, cela ne m’apportait vraiment rien.
    Dis moi Daria, je te verrais bien créer un nouveau magazine révolutionnaire. Tu as tout le talent pour ! Et même si je ne suis pas dans ta catégorie de poids, cela ne veut pas dire que je sois insensible à tes convictions (loin, très loin de là). Je serais même la première à courir l’acheter en kiosque !
    Bonne continuation. <3

  5. Article élégant (face au racolage en face !), réponse argumentée, avec une colère bien maîtrisée et parfaitement juste.
    Sur le net, les choses bougent enfin, j’ai bon espoir pour la génération qui vient d’une beauté réellement diverse et assumée … Mais j’en ai moins pour cette presse papier !

  6. Cette culpabilisation gluante s’étend aussi aux hommes, dont la presse dédiée a depuis longtemps moulé un idéal jeune d’abdo et de muscle. En tous cas, c’est bien envoyé. Merci.

  7. « Vous n’êtes pas là pour rendre un service aux femmes, pour leur ressembler ou pour leur plaire, mais bien pour les conforter dans un perpétuel malaise, une perpétuelle insatisfaction sur leur physique et sur leur mode de vie. Ainsi, le corps moyen de vos lectrices ne correspondra jamais à celui de vos modèles, et le shopping proposé dans vos pages sera toujours au dessus de leur budget. Il s’agit de vendre du rêve, certainement pas d’être bienveillant, de se rapprocher de la lectrice. Cessez de mentir, de proclamer votre volonté universaliste de représenter toutes les femmes. Vous mentez. Vous le savez, non ? »

    Et elle ment (elles mentent) pour permettre d’aider à la vente les mille milliards de produits destinés à nous faire croire qu’on peut apaiser le malaise, perdre 4 kilos en deux heures et tout ce que tu évoques plus bas.

    Elles mentent parce qu’elles ne sont pas victimes collatérales d’une industrie de la mode plus forte qu’elles. Elles sont les vendeuses d’armes.

    Elles sont consentantes.

    A vomir (sauf qu’après on va se faire taxer de boulimiques névrotiques, j’imagine).

  8. Quand j’étais gamine, la taille des « minces » en magasins, c’était le 38. Et c’était déjà dur d’être dedans. perso, j’ai jamais pu glisser en dessous du 40. Aujourd’huis, soit une vingtaine d’années plus tard, c’est le 36.

    Ils ne me feront pas croire qu’ils n’y sont pour rien.

    Et puis le mot « ronde » ne veut rien dire. Si au dessus du 42, déjà on est ronde (du temps de mon adolescence, le 42 était encore considéré comme « dans la norme »), alors que dire du 56 ? La simple existence du mot m’énerve : les morphologies sont diverses et « ronde » n’est rien d’autre qu’un mot qui se veut politiquement correct pour ranger dans une catégorie toutes celles qui ne sont pas « normale ». Sachant que la norme est en fait ultraminoritaire, ça pourrait faire sourire.

    On a quand même l’impression que dès qu’on passe une taille fatidique, on devient grosse/moche/malade… etc, que notre coeur va exploser, qu’on est foutue pour l’amour/la baise/le bonheur. C’est effroyable.

  9. Très belle réponse à un article d’un autre temps. Les gens œuvrant au service de la mode sont les véhicules de l’ignominie, ils serait temps qu’ils ouvrent les yeux.

  10. j’adore !!
    il y’a quelques mois, cosmo était super fière d’annoncer, une mannequin taille 42 en couv’… youhouuuu.. ouai, sauf que la nana, elle mesurait bien son mètre 80… donc forcément, à échelle « humaine ».. nous pauvre femme d’1.60 lol.. ben notre 42 à coté comment dire…………
    bref.. gros foutage de gueule !!

  11. Bonjour,

    Je vais aller à contre courant. Je ne comprend pas pourquoi vous tombé à bras raccourcis sur cet article.

    Il pose une question que je trouve juste : Pourquoi, au lieu de faire des « spéciales rondes » ne pas intégrer des taille 46 et plus a tous les numéros?

    Au lieu de vous indigner d’un article qui est innocent, battez vous contre la discrimination à l’embauche (la première cause de discrimination à l’embauche en France est l’obésité). Je trouve ça facile de mettre Cosmo sur le banc des accusés. On peut même aller plus loin dans le raisonnement dans ce cas.

    Les femmes dites « normales » (remarquez les guillemets et le « dites ») continueront-elles d’acheter des magazines féminins si ont leur montre des femmes « normales » dans les pages… Pas sur.

    Bref, je trouve scandaleux quand Elle nous fait un numéro spéciale rondes avec des filles faisant un 40. Mais cet article de Cosmo ne me choque pas.

  12. Belle réponse : les arguments justes et la plume élégante, je kiffe, merci.

  13. Chicxulub rédirigé sur cette page par un retweet a tendance a réagir comme A (cf commentaire plus haut) et en profite pour rappeler Coluche : « Et dire qu’il suffirait qu’on arrête d’en acheter pour que ça ne se vende plus ! »

  14. En même temps, si tu te bougeais et que tu avait pas un gros cul, peut-être que tu remettrais pas la faute de ta condition sur ces magazines, ahah.

  15. Adhère mais quelques liens ne marche pas sur mon PC. Notamment la séance photo que j’aurai bien aimé voir !
    Power !!!

  16. « Cher Cosmo,

    Le jour où « vous » n’aurez plus besoin de vanter votre ouverture d’esprit et votre tolérance lors de campagnes « spéciales rondes », en nous rappelant comment ce numéro est spécial (bah oui, spécial « rondes »), nous aurons une nouvelle discussion à ce sujet.

    Et il faudrait que les « rondes », cette race à part, vous remercient de leur porter secours en insistant sur le faites qu’elles AUSSI, elles peuvent être belles, être mannequin-grande-taille.

    Bravo et merci Cosmopolitan. Je n’ai jamais trop acheté votre torchon, car le contenu des articles et leur ton caractéristique faussement recherché, leur superficialité aussi bien dans les thèmes que dans les argumentaires, ne me semblaient pas justifier son prix.

    Je continuerai sans vous, et je m’en félicite une fois de plus.

    Cordialement,

    Naj. »

  17. Rien de nouveau sous le soleil de Cosmo,

    c’est la faute des autres, les autres sont méchants, elles sont gentilles, regardez-les elles partagent les mêmes problèmes que vous les grosses (hé ho elles ne font pas toutes du 36 ! certains font du 38 et en ce moment y’a une stagiaire qui doit être proche du 40 la pauvre ), elles sont concernées, pour de vrai !

    A vomir, à ne même pas relever.

    Je ne suis pas aussi tolérante/patiente que toi ; je considère que dès l’instant que l’on achète ou s’abonne à ce genre de magazine, on sait ce que l’on va trouver et on en a envie. Comme lu plus haut, aujourd’hui il y a des magazines comme Causette, des sites internet comme le tien, ceux qu’animent la grande dame Zimmerman, bref. beaucoup d’autres sources d’informations et de conseils,
    plus judicieux et plus intelligents, avec des femmes, des vraies, des belles, qu’elles fassent du 38 ou du 52, elles sont belles parce qu’elles existent et le font savoir.

    Laissons les poules se bouffer le bec pour une histoire de taille, inventer des guillemets au mot discrimination et pleurer les méchants mannequins qui ne leur font pas le plaisir de rentrer dans les standards !

  18. DariaMarx, je connais, mais qui c’est ce « Cosmo »?

    Big Up! Splendide Article! Quel beau coup de trique! 🙂

  19. Daria, merci pour ce coup de gueule, qui mérite d’être amplement relayé.

    Je tiens quand même à dire une chose:
    IL n’y a pas que les femmes au dessus de la taille 42 qui se sentent comme une merde face à cette presse! Le jour où l’on verra des mannequins faisant du 40 sans être étiquetées « rondes », alors oui il y aura eu un vrai progrès!
    J’aime la mode, j’aime les fringues, j’ai même décidé d’en faire mon métier, mais la presse mode n’est qu’un beau tas de fumier. Ce n’est pas l’industrie de la mode en entier qui est coupable, ce sont les grands groupes de presse, et les marques de luxe.

    La taille 36 est devenue à elle seule une norme, un idéal de beauté, et plus grave, un signe de réussite sociale! Mais le pire c’est que ces mannequins, dans la presse ou sur les podiums sont bien plus proches du 32, voire du « 16 ans » que du 36! Et Photoshop par dessus tout ça! Cet idéal qu’on veut nous imposer n’est tout simplement PAS HUMAIN. Et bon sang, ça ne me fait PAS « rêver »!!! Qui leur à mis dans la tête que la presse devait « vendre du rêve »?

    Et le 40 est totalement diabolisé. Je ne déconne pas! Le 38 est encore « acceptable », mais une fois passé la barrière fatidique du 40, ça y est, tu n’es plus qu’une grosse merde. Pas besoin de faire un 56 pour se sentir mal, moche! Je fais un 40, 95C (Allez vous faire foutre avec vos tops dos-nu à porter sans soutif, et vos maillots bandeau!), je pèse 62kg pour 1m65 (donc IMC « normal »), je suis plutôt musclée, mais voilà, les diktats de la presse ont décidé que j’étais « ronde » (merci aux garces de chez Elle, au passage!). « Ronde » ce fichu terme, utilisé à tort et à travers, ne veut plus rien dire d’ailleurs! oui « ronde » c’est creux!
    Je suis pulpeuse peut-être, mais certainement pas en surpoids. Je devrais donc m’estimer heureuse? Impossible. Que tu fasses du 40 ou du 50, c’est la même galère, « au delà de cette limite votre ticket n’est plus valable »… Tu es « ronde », « grosse », bref une ratée de la beauté. Il ne te reste plus qu’à vendre ton âme au « docteur » Dukan, Cohen, Diafoirus, ou que sais-je…
    Alors quand je vois à quel point c’est déjà blessant pour moi, j’imagine que ça doit être encore bien pire pour les femmes en surpoids. Nous n’existons pas tout simplement! C’est aussi simple et cruel que ça. A partir du 40, tu n’existes plus. Peut-importe que tu représentes la grande majorité des consommatrices, tu ne dois pas exister, tu ne peux pas être belle.

    Le résultat sur les ados est catastrophique. Une génération de névrosées et de victimes de TCA est en préparation. Ça ne sera pas beau à voir…

  20. Alors je suis peut-être très conne mais ce qui me choque plus quand j’ai regardé la séance photo avec la mannequin taille 48 (très jolie !) c’est sa totale absence de cellulite de vergeture ou d’imperfection et je ne pense pas que ça soit très naturel tout ça… On veut bien du kilo mais pas d’imperfection trop laide ? Elle est pas plutôt là, la grande hypocrisie ?
    On remarquera que partout que ça soit chez les minces ou chez les rondes, elles ont toutes des peaux parfaites alors qu’on sait toutes très bien que pratiquement toutes les femmes ont de la cellulite et des vergetures.
    Autre chose, on remarque que quand on met les « rondes à l’honneur » c’est toujours des filles bien proportionnée comprendre plus de seins et de cul que de ventre les mollets plutôt fin et la cheville fine. Jamais on ne voit autre chose, parce que comme l’a déjà dit quelqu’un ici dans les « rondes » ya pleins de morphologie différentes. Et même chez les minces, quid des femmes qui prennent du haut mais on des jambes fines ? Quid de l’inverse ? Ya jamais rien.
    Et pourtant j’fais du 36.

  21. @Cassandre Paon Bien dit!! 🙂 La dictature de photoshop, n’est jamais remise en question… Que l’on fasse du 36 ou du 50, que l’on ait eu des enfants ou pas, notre histoire se lit sur notre corps. Cicatrices, vergetures, capitons… On peut l’atténuer avec du maquillage et un bon éclairage si on veut, et on aura encore l’air humaine! Mais photoshop… C’est une horreur! On dirait que ces filles N’ONT PAS DE PEAU! Juste un espèce de plastique lisse!

    @Daria, cela fait déjà un petit moment que je lis ton blog (découvert via MademoiZelle), toujours avec beaucoup d’intérêt et de plaisir. Merci de nous faire partager tes coups de gueule! Tu écris vraiment bien, tu mérites d’aller loin.

  22. Je viens d’apprendre qu’il était « franchement difficile » de trouver des photos de nanas non-squelettiques.
    Cette information me surprend un peu… Cette rédactrice de Cosmo s’imagine-t-elle qu’au-delà des 50 kilogrammes, les femmes, c’est comme les vampires, pas de reflet dans l’objectif, donc pas de photos possibles ?

    Cela dit, pour sa défense, ce n’est certainement pas à elle qu’incombe le privilège de sélectionner qui sera photographié dans le magazine…

  23. Le magazine allemand Brigitte à résolu le problème pourtant… Zapper les agences traditionnelles, et faire leurs propres castings, ce n’est pas si compliqué non? Ils attendent quoi ici pour faire pareil? Des filles de tous les jours, jolies, avec leur défauts et leurs charmes, des filles qui font du 34 sans mesurer 2m10, des filles musclées, des filles grosses, des femmes de toutes les couleurs, des femmes qui ont le même âge que celles ciblées par le magazine, bref des femmes représentatives de la population!

    D’ailleurs ces magazines sont tellement peu en phase avec la population qu’un repli communautaire est apparu: les femmes noires, les femmes d’origine magrébine, par exemple, ont leur propres magazines, parce qu’elle ne sentent pas représentées dans les autres. et c’est bien dommage!

  24. Parler des « rondes » dans les articles des mag féminins, n’est qu’une manière de s’accorder une caution morale afin de continuer son petit train train pro-anorexique avec bonne conscience.

    C’est un peu comme l’obligation tacite d’avoir des acteurs des « minorités visibles » dans les séries TV française : on les montre à la galerie en insistant bien.

    – « Hey vous l’avez vu mon beur-qui-ne-joue-même-pas-un-déliquant ? » crie le commissaire Moulin.

    -« Et ma ronde 100% vergeture-free tu l’as vu ? » lui répond Cosmo.
    – « En plus t’as vu, elle n’est même pas épilée ! » (regards d’anorexiques horrifiés qui reculent prudemment, les yeux fixés sur cet entrejambe incontrôlé)…

  25. J’aurais aimé te lire quand j’avais 14 ans…
    On a tout de même un problème: si tu lances un magazine avec des femmes de toutes morphologies et toutes tailles, sera-t-il lu? Comment déconditionner le regard des lecteurs et des lectrices?

  26. Ce monde me donne peur d’avoir un jour une fille…
    Je suis globalement ok avec tout ce que vous dites..mais même si la mannequin en 48 a peu Pt etre benificié de photo shop, non je suis desolee pas toutes les femmes n’ont de la cellulite et/ou des vergetures..

  27. En même temps, c’est un magazine féminin. Jamais vu autre chose que des arriérées mentales écrire dans ce genre de support… C’est pas mal de relever leur sexisme, leur racisme, leur masochisme de femelle stupide et leur haine des corps différents de temps en temps, dans la salle d’attente du dentiste, mais enfin ils écrivent les mêmes merde depuis toujours, les filles n’ont qu’à pas acheter.

  28. Je découvre ton blog à travers cet article fort bien argumenté et tout autant commenté. Alors, je ne vais rien ajouter, lâcher le clavier et applaudir à tout rompre !

  29. Mais que je vous en veux, je vous en veux, je vous en veux… A la lecture de l’article sur les grosses « connes » j’applaudissais avec les mains et là il va falloir que j’apprenne à applaudir avec les pieds et je n’ai aucun équilibre… Le samu c’est le 15, non???
    J’adore votre plume, encore plus acide que la mienne, et du coup grace à vous je deviens une blonde gentille, un vrai miracle 🙂
    J’espère que vous allez continuer encore longtemps mettre les dix doigts de pieds (ou plus si nécessaire) dans les plats, petits et grands.
    PS: ne me virez pas de votre Blog la déception serait trop dure, Stéphanie S n’a jamais voulu de moi ni de mes conseils « arrêtez la mode, devenez clown, vous avez déjà le costume »… :-)))))

  30. Super article 🙂
    J’adhère totalement, je ne sais pas toi mais moi au fond ce qui me révolte le plus, c’est cette pitié condescendante de cette Delphine Desneiges taille 36 avec le visage famélique (d’où le gaston mouton ?) qui nous parlait comme une vraie fille (il y a forttttt longtemps avec ses problèmes de CAF quand les sous sous ne coulaient pas super tu vois) avant de devenir une starlette cosmo (whaouuu l’ambition ! Ok t’es chez Cosmo, mais Cosmo c’est quoi à part du caca de poule ?) et qui a encore le culot de faire cet article dont tu parles tout en postant sur son blog ce genre d’abération : http://www.deedeeparis.com/blog/roseanna :

    une photo d’elle, sans forme avec comme légende : « Salut le cuissot qui déborde »
    Je t’avoue que je suis sur cette photo depuis 10 minutes à essayer de comprendre oùùùù est ce fameux cuissot qui déborde …

    Bref, au début de son ascension cosmopolitaine, je m’attendais à autre chose … à une Delphine qui révolutionne un peu le truc (pas que pour les rondes/grosses (j’ose même plus dire le mot tellement ce à quoi il est associé me répugne (pas les femmes hein, mais cette traite des grosses …)) mais en fait, elle s’est juste conformé au mag.

    pour moi, basta.

  31. Je suis d’accord sur beaucoup de choses avec toi. Mais, il y a un mais.
    Je lisais Cosmo et autres conneries jusqu’à mes 19-20 ans. Et si je l’achetais, c’était pour voir ces créatures de rêve que certains appelleront squelettes en talons aiguilles.
    Je ne voulais pas voir des filles, des femmes de la réalité. La réalité il me suffit de sortir dans la rue pour la voir.
    Je voulais du photoshop, du maquillage, des visages de poupées et des jambes infiniment longues dans un jean 32 ou 34.

    Alors pourquoi ne pas faire des magazines pour tout le monde? Pour celles qui veulent voir/ lire des conseils pour TOUTES les femmes. Pour celles qui veulent de la réalité. Et aussi des magazines pour celles qui veulent du rêve.

    Peut-être suis-je la seule à aimer regarder des minettes en 32/34/36. Peut-être. Mais le fait est que ces magazines se vendent, et se vendaient déjà bien avant toutes les polémiques.

  32. astuce: va faire du sport (tu me remercieras dans quelques années)

    J’adore ta manière de parler des mannequins de magazine : « squelettiques » et pleins de petits mots péjoratifs .. Où as-tu vu que les femmes qui font du 34/36 n’ont pas de formes ? De plus je pense que tu as une mauvaise définition du mot squelettique, je fais du 36 et pourtant pas d’os visible ! Pour moi une femme qui a des formes c’est une femme avec une grosse poitrine ou alors des hanches larges .. mais pas une femme avec 3 kilos de bourrelets sur le ventre desolée ! De manière générale les mannequins du magazine sont tout à fait normales .. pourquoi vouloir rajouter des épaisseurs de graisse ? Pour au final normaliser l’obesité ?

    Crois moi c’est très bien comme ça je suis certaine que ces mannequins magazine en ont déjà bien motivé une ou deux à perdre du poids à faire du sport à manger sain! Tu vas pas me dire que tu manges une salade tout les soirs quand même ! Et oui que tu le veuilles ou non c’est plus SAIN meilleur pour la SANTÉ de faire du sport !

    Enfait le seul problème c’est que t’arrives pas à te mettre au sport c’est tout, question de motivation .. C’est une sorte de colère que tu accumules quand tu galères à te lever du fauteuil, quand tu souffles fort et es épuisée après 2 marches d’escalier, quand tu peux pas courir à cause de tes cuisses, et que tu transformes en jalousie sur ces mannequins parce que elles elles peuvent !

    Stop la jalousie ! Arrête de remettre la faute de ta condition sur les magzines de mode

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