Sodomie de couple

Les hommes veulent tous t’enculer mais passent tous par des chemins de merde pour te l’imposer. C’est normal maintenant, c’est comme ca que ca se passe, ton trou du cul en libre service, et si t’es pas contente tu passes pour une coincée, une lourde, une paumée. Tu la prendras bien profond, au moins une fois tous les deux mois, pour rappeler à Jean Maurice qu’il a pris la bonne option en se casant avec toi plutôt qu’avec Sophie de la compta, tu offres ton cul comme un sacrifice obligatoire, c’est rien d’autre que les impôts conjugaux, ferme les yeux, pousse un peu, pense à autre chose et surtout ferme là, dans quelques minutes, dans quelques secondes, il va hurler comme une merde liquéfiée et se retirer sans faire attention, te passer une main sur le cul comme une bonne jument travailleuse, et aller se laver la bite dans le lavabo de la cuisine. Et toi t’es là, le cul ouvert, les dents crispées, la trace de bave sur l’oreiller froissé, t’as payé ta dette ma bonne conne, tu t’es laissée faire, t’as gagné la paix pour quelques semaines, avant que ses doigts boudinés ne viennent te signifier que tes vacances anales sont terminées.

Bien sur t’as essayé d’aimer ca, d’abord pour faire plaisir, comme dans une pub pour le chocolat à la fête des mères, t’avais envie de lui faire ce petit cadeau, cette petite fantaisie, toi la nana qui se tord le ventre quand elle chie, t’avais envie d’être la reine du paddock, la princesse de ses nuits, et puis il en voulait, tu le savais, tu sentais son ventre contre tes fesses en levrette, et cette manie de poser son sexe juste là, juste là où il ne faut pas, comme si tu ne savais pas ce qui pouvait se passer si tu bougeais, si tu reculais. Les premières fois, t’avais envie, y’avait ce truc un peu dingue, cette envie d’être remplie, pas tellement la douleur d’abord, juste après, une fois que tu avais joui, la crampe, la brûlure, le dégoût, et l’autre derrière qui continue, qui s’active et qui se donne comme à un grand prix, des coups de reins qui se transforment en coups de battes, tu râles, il se calme, tu te tortilles, il insiste, tu te couches, il grogne, tu te retournes, il débande. Il faudrait lui dire, lui expliquer, mais on est cons avec les mots du sexe, surtout quand on veut faire kiffer, et puis tu voudrais qu’il devine, qu’il sente quand tu te resserres et quand tu n’en peux plus, qu’il écoute la différence entre un cri et un soupir, qu’il fasse attention à ce qui entoure ton trou du cul pendant qu’il te baise, si c’est possible.

Et puis y’a son regard. Ses yeux mouillés de chien triste quand tu lui annonces que vraiment, tu ne peux pas. Sa manière pathétique de jouer avec ses spaghettis dans son assiette, comme si tu venais de lui annoncer qu’on t’amputait des nichons demain, qu’on devait buter le chien. Plus jamais ?  Et si moi j’arrêtais de te bouffer la chatte ? Tu sais pas quoi répondre, parce que jamais c’est long quand même, et que tu as de plus en plus de mal à supporter le crissement du métal sur l’assiette en verre, t’as envie de te lever, d’aller prendre un bain, de lui gueuler d’aller enculer des putes si ca va tellement lui manquer, mais tu dis rien. Tu la fermes. Parce que le couple c’est regarder ensemble dans la même direction. T’essaie bien de lui proposer de se faire empapaouter lui même, une banane, un concombre, pour détendre l’atmosphère. Mais toujours sa mine déconfite de gamin déçu devant le magasin de jouet fermé. Alors tu dis qu’on verra. Qu’il faudra bien te préparer. Qu’il faudra être gentil. Tu lui donnes un sucre. Il remue la queue. Tout est parfait.

26 réflexions sur « Sodomie de couple »

  1. Je te trouve un peu dure (sans mauvais jeux de maux)… c’est comme d’hab super bien écris mais dans la majorité des cas ça ne se passe pas comme ça… du moins j’ai croisé des hommes qui étaient plus réticents que leurs femmes… en tout cas c’est peut être du vécu après tout les « mâle poli » court les rues…

  2. Fadmier : C’est une fiction. Ca n’a pas valeur de morale 🙂 Ceci dit, le chantage à la sodomie est un truc qui existe dans les couples.

  3. Un seul « t » à butter. Sinon ça fait « butter », qui en englais signifie « beurre ». Remarquez on ne sort pas forcément du sujet. Du coup, c’était peut-être voulu, je suis con… En même temps, « Butter le chien », ça sonne bien, surtout si c’est un setter. Les aventures de Butter le setter et son maitre sodomaniaque.
    N’empêche, moi qui suis un vieux con quinqua, je trouverais dommage que des couples soient aussi peu capables de se parler de ce qu’ils (elles) aiment et n’aiment pas dans le cul,le sexe, l’amour. S’aimer c’est aussi « baiser dans la même direction », je crois.

  4. Je me doute que le chantage existe pour réaliser des fantasmes enfouis… ou pas… mais j’aime à croire que les femmes ont aujourd’hui d’autres leviers à faire valoir pour ne pas succomber à un tel chantage… mais en définitif je pense que je dois lire plus assidûment tes récits pour être moins utopiste

  5. Il faut pratiquer la sodomie équitable, ça doit en refroidir plus d’un s’il faut y passer aussi ?

  6. J’ai vécu exactement celà dans une relation passée. J’aurais pu l’écrire avec les mêmes mots.
    @Fadmier : les femmes ont certes moult leviers pour ne pas céder aux chantages divers que pourrait exercer un compagnon – ou une compagne – pas très sain (puisqu’exercer un chantage ne l’est pas, sain). Le tout est de pouvoir accéder à ces levier, celà n’est que partiellement possible, différemment pour chacune, on fonction de son histoire personnelle. Tous les hommes ne sont pas comme ça, mais au sein d’un couple on a vite fait d’identifier les failles de l’autre.

  7. Le chantage au sexe, d’une manière générale.

    Fadmier > Justement, les femmes d’aujourd’hui n’ont plus d’obligations matérielles d’obéir, alors on les éduque pour vouloir toujours être gentille, faire plaisir, ne pas décevoir… Au final, c’est toujours la pression sociale qui nous force, il me semble.

    On ne répétera pas assez qu’on est obligé de rien, il y a tellement de gens qui ont l’air de ne pas encore le savoir, et qui pensent que c’est eux qu’on va juger. (comme dans la pédophilie, tient)

  8. @Mlle-Ocytocine : tu as remarqué que je ne donnais pas d’indication de ton de lecture …. 🙂

  9. @typy je suis assez d’accord avec toi et il faut sortir de cette enclave qui veut que la pression sociale dicte aux femmes comment être ou se comporter pour garder un homme… tant qu’il y a ce rapport déséquilibré plusieurs personnes s’engouffrent dans cette brèche pour asseoir leur supériorité
    Pour les mecs je dirais la même chose, on nous bassine avec la performance, la virilité la satisfaction de l’autre… mais ça ne se passe pas du tout de cette manière là…heureusement ou malheureusement… à chacun son choix

  10. C’est juste une fiction.

    Car l’image que j’ai de toi est celle d’une personne sexuellement libérée mais qui n’accorderait aucune chance a cette forme de chantage.

  11. Quelle triste vision du couple…….même au trentième degrés, je ne trouve pas ça drôle.

  12. Jack, le « je t’aime » c’est juste une option à laquelle on tente d’échapper, voyons.

  13. Criant de vérité ! Ce texte a une réelle puissance aussi bien au niveau de ce qu’il dénonce que par le style en lui-même. Bravo

  14. Moi c’est mon homme qui aime bien ça. L’entendre gémir de plaisir sous mes doigts, c’est juste du bonheur. Les meufs, enculez vos mecs, ils vous remercieront.

  15. Donc, si je résume, les hommes sont des cochons, et les femmes sont des dindes. Félicitations à tous ceux qui ont pris ton texte au premier degré, le royaume des cieux leur appartient. J’ai autant ri en lisant ton texte qu’en lisant certains commentaires.

  16. Et si après être  » all[é] se laver la bite dans le lavabo de la cuisine » (*) monsieur a la bonne idée de faire la vaisselle, est-ce que ça compte pour le partage des tâches ménagères, ou bien faut-il l’engueuler pour son manque d’hygiène ?

    (*) j’imagine que le lavabo de la cuisine c’est un peu comme un évier.

  17. Ca faisait longtemps que je t’avais pas lue comme ça. Je ne sais pas si ce texte me touche plus qu’un autre ou si tu as renoué avec la moëlle de ton écriture mais tu m’as soufflée. Ca faisait longtemps.

  18. Je me suis bien reconnu comme harceleur sodomite et ma chérie qui freine a chaque fois, excellent, je vais la laisser tranquille quelques temps… Même si elle a au moins la franchise de résister systématiquement 😉

  19. Question de mecs et de respect pour la/les femmes. Je n’ai jamais sodom car je n’y vois pas d’intérêt (ya déjà une chatte non?) . Je ne suis pas dans un film de cul non plus .. je fais l’amour ?! Si on me le demande je le ferai mais sans conviction .. Déjà vu des potes en parler et même s’en vanter, tout le monde « wahhh », c’était devenu le roi du pétrole, inexplicable.

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