Fat Fuck

Je discute avec un mec sur Twitter, de tout, et puis pas mal de cul aussi, mais théoriquement, le genre de conversation où tu débats des bienfaits du lavement avant la sodomie et autre tips pour pratique sexuelle déviante. Et il me dit qu’en fait, il a jamais couché avec une nana comme moi. Comme moi. Ca veut dire quoi ? Non, pas belle, drôle et intelligente, juste qu’il n’a jamais couché avec une vraie grosse, une fille qui pèse plus lourd que toi, une fille pondéralement hors norme, pas juste une petite minette enrobée mais qui compense avec une poitrine bandante et un cul de porn star, une vraie grosse, la fat fuck experience. Que ca lui dirait bien, dans un univers fantasmatique lointain, mais que finalement il hésite, qu’il ne sait pas trop comment ca fonctionne une grosse, et puis faut la trouver, bref autant d’obstacles confortables pour rester au chaud dans son slip American Apparel, ne tentons pas le diable, baisons politiquement correct.

Je comprends parfaitement qu’on ne soit pas attiré par un corps gros. Je ne pense pas qu’on puisse bander pour tout le monde, et j’ai moi même des goûts particuliers que je ne force pas, le pourcentage de baisable restant plus important que le non-baisable selon ma grille de lecture. Il ne s’agit pas donc ici de convaincre ceux qui vomissent à la vue d’un bourrelet qui dépasse d’une ceinture, mais plutôt de faire l’éloge du baiser gros, pour ceux qui sont encore dans une réserve pudique.

Baiser une grosse c’est accepter de se perdre. De revoir ses réflexes, la façon dont on touche, dont on caresse, de se laisser faire aussi. C’est prendre un sein à deux mains, pour le sentir pleinement, sentir le poids, l’abondance, revenir sur son mamelon, se rendre compte que ta langue ne suffit pas, s’attarder, découvrir des endroits qui n’existent pas chez les filles minces, la cambrure d’un cul contre laquelle tu peux poser ta tête, sentir de la matière sous tes doigts quand tu lui caresses le dos, le ventre, ne pas céder à la tentation de pétrir bêtement, la laisser faire aussi quand elle glisse ta queue entre sa poitrine, accepter de te perdre dans sa chair, de te sentir plus petit parfois, mais plus viril, plus fort aussi quand tu l’attrapes par les hanches et que tu la soulèves, que tu imprimes le mouvement de tes hanches sur ses fesses.

Baiser une grosse c’est aussi parfaitement la même chose que d’habitude, c’est toucher, lécher, embrasser, partout, ne pas avoir de retenue, se lâcher, ne pas se mettre à la place de la fille que tu prends, aller au delà des complexes que tu supposes, tu ne sais rien de ce qui la bloque, de la manière dont elle ressent son corps, ne te prends pas pour un devin, ne crois pas qu’elle est moins souple, plus salope, moins bandante ou plus perverse qu’une autre, ce qui se joue de cérébral dans le sexe est universellement différent à chacune, il y a des grosses chiantes et des minces qui font l’étoile de mer dans ton pieu, il y a des salopes finies qui crachent sur ta queue en se frottant contre tes jambes dans les deux camps, ne fait pas l’erreur de projeter sur ta grosse les stéréotypes habituels, oui, tu peux la baiser dans toutes les positions, bien sur ca peut demander une légère modification spatiale, elle se cambre un peu plus quand tu la prends par derrière pour te sentir complétement, quand tu la baises à la hussarde elle pose une jambe sur une chaise, mais c’est la même chose, en plus abondant, en plus dense.

Et puis c’est aussi le moment de tenter des choses, un cul qui s’écrase mollement sur ton visage pour venir se faire lécher, dévorer, c’est bien, un gros cul c’est incroyable, avoir au dessus de toi ce corps qui vient se frotter contre ta queue, légère malgré la gravité, sa poitrine démesurée qu’elle vient te donner, qu’elle pose sur ta bouche, ton visage encadré par sa poitrine et ton nez au milieu, grotesque mais terriblement excitant, et puis c’est aussi l’occasion d’aller au delà de tes complexes, car oui, les garçons aussi sont complexés, la taille de leur bite, leur abdominaux ou la forme de leurs genoux, si tu as la chance de tomber sur une grosse qui accepte son corps, tu vas prendre une vraie leçon, tu vas arrêter de te poser des questions sur la validité de ton physique, tu vas t’abandonner, oublier ton corps pour mieux le sentir, le faire vivre vraiment, débarrassé de ton cerveau qui arrête de penser, juste l’animalité de ce corps préhistorique, callipyge, busté, Vénus Hottentot de tes fantasmes.

Je ne cherche surtout pas à faire une apologie du gros, je trouve les femmes plus minces que moi parfaitement baisables, j’aime autant les hommes maigres, minces ou gros, je veux juste te convaincre qu’il y a du beau, du capiteux, de l’érotique, quelque chose qui pose question à ta queue, quelque chose de libérateur aussi, de politique peut-être, quand tu choisis de bander pour une grosse, tu bouscules l’ordre établi, même en secret, juste pour toi.