Privé-es de sexe, les féministes se repentent

fdg

Ah. Enfin. Les Hommes, avec une grande majuscule, aussi grande que leur majestueux pénis, ont compris comment faire cesser les élucubrations hystériques des féministes. Finie la lutte pour l’égalité de salaire, pour la liberté d’être dans l’espace public, aux chiottes le choix d’enfanter ou non. Ce que veulent les harpies, c’est de la bite. De la bonne grosse bite veineuse de masculiniste macho, qui s’en foutra bien de baiser mal ou de baiser bien, de la sainte saucisse entre les cuisses. Damned. Soeurs, nous sommes démasqué-es. Nous faisions tout ça pour danser autour du totem viriliste, nous occupions notre temps libre en récriminations stériles pour nous distraire, attendant que l’Homme (le vrai, celui équipé d’un service trois pièces) vienne nous honorer entre deux réunions politiques et un match de foot. Nous ne voulions pas vivre libre, émancipé-es de nos chaînes, non non. Nous voulions vivre dans l’attente servile de nos donneurs de chibres. Il est évident que nous sommes toustes hétérosexuel-les d’ailleurs. Toustes tourné-es vers la bite, dans un élan d’adoration béat, prêt-es à abandonner veaux, vaches et cochons à la seule possibilité d’être honoré-es. Nous n’avons pas quitté nos habits de servant-es, de putains, nous n’avons rien transcendé, nous n’avons rien repris. Nous ne sommes que des ventres, attendant la bienheureuse semence.

Cela doit être très rassurant de penser qu’on peut contrôler le monde avec sa queue. Qu’on peut, d’un vague geste de la burne, stopper les révolutions, endiguer les moussons, faire tourner le monde à l’envers. C’est donc cela être genré comme un homme dans notre société. C’est être élevé, construit, dans l’idée que la queue est divine, qu’elle confère des pouvoirs extraordinaires sur les gens et les choses, qu’elle se suffit en elle même. De l’intelligence ? Mais non allons, j’ai une bite. De l’humour ? Mais je vous dis que j’ai une bite ! De la cohérence sur mon blog soit disant de gauche ? Mais lâchez mon énorme bite madame ! Alors que ceux-celles qui sont genré-es femmes par le monde passent leur vie à s’excuser, de prendre de la place, de n’être pas bien épilé-e, d’être trop maigre ou trop grosse, de ne pas travailler, allaiter, faire le ménage et surveiller le rôti dans la même journée, alors que la seule étiquette de Femme sur la poitrine suffit à gagner 27% de moins, à être cantonné-é aux emplois et aux contrats précaires, à subir les traitements patriarcaux et virilistes de nos médecins, de nos enseignants, de nos pères et de nos frères, l’individu doté d’une queue roule dans un océan de simplicité. Il est burné, il est (bien) monté, what else ? Sa bite ouvre les portes, séduit amant-es et patron-nes, scelle les contrats. Fait-elle le café le matin ? Non, il a une femme pour cela. La bite ne condescend pas aux tâches subalternes, et pourquoi le ferait elle, puisqu’elle est assaillie des demandes incessantes de femmes en manque d’être rempli-es, tout-es élévé-es dans l’idée d’une sexualité consistant à se laisser prendre-défoncer-baiser-pénétrer-habiter-détruire-casser les pattes arrières-exploser ?

« Le problème des féministes, c’est qu’elles continuent à coucher avec l’ennemi »‘, dit en substance Delphy. Le problème des féministes hétérosexuel-les, c’est aussi de s’appuyer sur la libération sexuelle comme seule pilier de l’émancipation. Cette libération sexuelle qui enchante d’abord les hommes, qui ne profitent que des avantages (plus de partenaires, de pratiques) alors que les femmes en assurent (comme d’habitude) les détails pénibles (contraception, avortement, grossesses, jugement moral). Je me mets à poil car je suis féministe a été un acte révolutionnaire. L’est il encore ? A qui profite la chair ? Je n’ai pas de réponse. Je sais juste qu’il est infiniment compliqué d’entretenir une relation d’égalité avec un partenaire masculin, et que les changements les plus significatifs pour les femmes ne sont pas seulement ceux scellés par la loi et l’Etat, mais sont aussi ceux qui arrivent dans une cuisine, dans une chambre à coucher. Qu’échapper au pouvoir de la bite n’est pas chose simple, et que cela demande une longue déconstruction, une vraie bataille envers tout ce qu’on nous a appris, ce qu’on voudrait nous montrer. Que la sexualité des femmes, telle qu’elle nous est enseignée, présentée dans le porno, est médiocre et méprisable. Nous sommes les trous. Nous sommes la passivité, cantonné-es à attendre qu’on nous propose le coït, de peur de passer pour salope, nymphomane, cinglé-e. Que la pénétration est une violence pour trop de femmes, qui n’oseront jamais le dire à leur partenaire, qui peinent même à se l’avouer, tant il est écrit qu’une femme sera pénétré-e. Alors privez nous de vos lits, messieurs du Front de Gauche, merci. Libérez nous, puisque nous peinons à le faire. Libérez nous de vos demandes, de vos attentes, des siècles d’oppression sur nos corps, sur nos désirs, sur nos envies. Plutôt privé-es de bite qu’enchaîn-ées. Plutôt écouté-es, égal-es, respecté-es que pénétré-es.

8 réflexions sur « Privé-es de sexe, les féministes se repentent »

  1. Bonjour,

    Je trouve l’article très juste, mais je n’ai pas interprété comme cela la capture d’écran qui ouvre la page…

    Personnellement, je comprends que le rédacteur est choqué de voir une manifestation féministe interdite aux hommes, ce que je comprends aussi soit dit en passant.

    Et quand ce dernier parle d’interdire le lit, je comprends le lit dans le sens procréatif, et non pas sexuel.
    Je comprends que la personne souhaite dire que ce n’est pas en empêchant complètement les hommes de participer à une lutte pour les femmes que cela fera avancer le débat.
    Que ce combat doit se faire main dans la main femmes et hommes.

    Je pense que le rédacteur a été maladroit dans l’utilisation de ces termes, ou alors a voulu simplement choquer.
    Ce que je trouve vraiment dommage, car au final, ce dernier souhaite apparemment soutenir ce collectif féministe…

  2. MERCI <3
    spéciale dédicace ici : salutcamaradesexiste.tumblr.com

  3. « Et quand ce dernier parle d’interdire le lit, je comprends le lit dans le sens procréatif, et non pas sexuel. »
    MAIS WTF ???? SERIOUSLY ?
    MAIS OK SUPER, on va arrêter de faire des enfants avec des connards, ça nous rendra service (et aux enfants aussi). LOOOOOOOOOOOOOL

  4. Les cadres sup’ femme gagnent 30% moins, les pauvres (ce monde inconnu pour toi mais bien connu des militantes qui geignent dans les médias) eux ils sont payés au salaire minimum ou, enfer et damnation, en fonction de grille (convention collective), l’écart moyen en taux horraire est de 7% nous apprends l’insee et c’est les gros salaires qui déforme la moyenne. Alors les crises d’hystérie ou d’hystérion sur les salaires, comment dire ? Retournez militer à la cgc et créez-y une section femme.
    Bref c’est pas les nanas qui sont pas assez payés mais les mecs qui le sont trop et les nanas un peu trop, mais qui militera contre ses interêts ?
    Bon sinon on pourrait parler d’hypergamie et de son absence coté masculin malgré l’imposant bataillon de néo cadres femelles, c’est peut-être un peu beaucoup la vénalité des nanas vis à vis du mariage qui fait que ces écarts persiste, mais ça c’est pas politiquement correct de le dire.

    Quand aux emplois précaires, ouais l’emploi il est précaire mais ta situation ? On rappele le chiffre des SDF, 95% mecs, la priorité, non dite officieuse, des nanas pour l’attribution des logements sociaux et des l’hébergement d’urgence ? Parle pas de ce que tu connais pas ma fille, tes petites crises ne trompent personne mais ne t’inquiète pas tu trouveras toujours une oreille hyppocritement attentive.

    Après demander à une misandre de ne pas faire preuve de sexisme c’est juste un passe temps de lendemain de cuite.

  5. …boooon déjà il est trop choupinou le mioche , « la vie de oim’ son film fétiche c’est Le péril jeune »… (dommage que personne n’ai tilté que sa cricrise & ses petites citations d’ado tout frais post-pubère viennent direct d’une scène de ce film !! « juste trop LOL quoi » comme ses copains diraient.)

    ENSUITE… j’pense qu’on peut être « féministe »…ET féminine « quand j’veux » , parce que quand même (si ‘ »triste »..encore que…ça soit…) cuir/rangers c’est plus pratique vu la crise de la culture , le QI du mâl[e] voir de l’humain en chute libre , les posters XXL de mags pornos péraves qui nous accueillent quand on va au tabac e tutti quanti. Un bonne démarche « boxe thaï n°5 de chez j’t’emmerde » par là dessus… bizarrement les audacieux se font plus rares… et le 1er qui essaye de me faire un plan doggy style déguisé en peluche sur la plage même en tongs j’crois que je lui fait bouffer une dune , perso.

    MAIS… de la même façon que (même si m’entendant mieux avec les hommes) j’mets pas tous les o..vaires dans le même panier… faudrait voir à faire de même avec « le 2ème sexe » (bah ouaip plein le cul du « sexe faible » donc j’me colle en 1st. Si j’veux).
    Perso hetero or gay… I don’t care… pis des mômes j’en n’ai pas (les chats ça compte ? nan ? même deux ??) mais… bah ouaip j’pense qu’il y a moyen de passer une bonne soirée , voir de bonnes années (soyons fous) avec l’autre (sexe) , se faire de bons concerts , parler politique , vider des bouteilles….et…bah ouaip (j’en reviens au sujet) « bouffer , boire et baiser » , sans être la potiche , la boniche ou autre trucs qui sonnent en « bitch » .
    OU alors je suis un alien (découvrir ça à 34ans du haut de mon 1,666mètre ça craindrait) devant qui les mecs rampent et qu’ils respectent (du moins ceux avec qui je partage un p’tit dej’ …celUI depuis que j’essaye d’être adulte ? ) OU… bah ouaip faut trier , chercher , car perso j’ai beau essayer de me faire des copINES le choix est parfois mince , donc j’ai (majoritairement) des potes , des frères , pis même qu’on fait des pyjamas beuveries parties et que c’est pas forcément moi qui fait la vaisselle ou la bouffe !!
    W-(h)ell… relativisez…. RE(re?)gardez « le péril jeune » (la scène où les mecs y veulent faire la réunion féministes avec les fiiiilles mais nan) , pis … bah parfois faut passer les strates « beaufs » , « connard en rut » , slalomer un brin… mais y’a des con(ne)s partout , même si entre daesh qui « nous » revend pour le prix d’un paquet de clopes et le nombre de fois par semaine où il faut serrer les dents , les poings , avoir un brin de répartie e tutti quanti… méfiance « quand même » , le fait est !!!

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