L’humour, Bloqués, et les mouches

Longtemps j’ai cru qu’il y avait deux conditions pour qu’une blague soit drôle : d’abord, qu’elle soit drôle (sic), et ensuite qu’on la présente au bon interlocuteur. Ainsi il me semblait tout à fait cool et ok qu’un pote pas-antisémite-puisque-c’est-mon-pote me fasse la énième fois le coup du schweppes juif, et que ma copine pas-grossophobe-puisque-trop-gentille-et-de-gauche-tavu ne se lasse pas du ‘on est gros on est cons on va à Arcachon’. Et puis, finalement, rire des blagues qui m’oppressent est une bonne défense, ca permet de montrer sa toute grosse carapace contre les micro-agressions, et puis moi-tu-vois-je-suis-pas-comme-ces-grosses-qui-se-plaignent-tout-le temps-puisque-je-rigole-de-ta-blague, donc s’il te plaît continue à me faire des jokes dégueulasses sur les obèses qui puent, mais parle moi, aime moi, je pue pas je te jure. L’oppression systémique subie par les gens qui souffrent de l’humour ciblé est tellement intégrée et normalisée que les victimes de l’humour se doivent de participer à leur propre dégradation, de peur d’être une nouvelle fois ostracisés. Faire rire à ses dépends, mais faire rire au moins, participer à ce qui fait rire l’ensemble d’une société pour s’y sentir intégré. Et puis on s’accroche à ces lieux communs oui-mais-regarde-si-c’est-un-arabe-qui-raconte-la-blague-sur-les-arabes-ca-passe-alors-pourquoi-moi-le-blanc-j’aurai-pas-le-droit-d’être-drôle-ma-liberté-d’expression-vive-la-France-merde. Ce raisonnement est bien mignon, mais il ne tient absolument pas compte des dynamiques d’oppression qui traversent nos sociétés racistes. C’est un peu le même mécanisme avec le racisme anti-blanc. Ca n’existe pas. C’est une réaction à la domination blanche ancrée en France. Pour prendre un autre exemple, on peut se demander pourquoi certaines femmes humoristes aiment taper sur les autres femmes. Est ce qu’elles le font parce que c’est drôle ? Ou parce qu’il est plus simple dans une société patriarcale dirigée par des hommes (ceux qui ont le pouvoir d’achat, ceux qui organisent les tournées, ceux qui donnent la norme de ce qui est drôle ou pas) de faire rire les hommes aux dépends des femmes ? Quand je me surprends à me moquer de la tenue d’une femme dans la rue, de quoi est ce que je me moque vraiment ? Pourquoi cette femme choisit elle ces vêtements pour se présenter au monde ? Qui lui impose une norme ? Est ce que c’est drôle de jouer contre son camp à la faveur du dominant ?

Quand c’est un homme qui produit de l’humour , on est évidemment en droit de s’interroger si cet humour est sexiste ou non. On peut choisir de mettre en scène le sexisme, et d’en rire. On peut même écrire des choses très violentes qui parlent de femmes, ca m’est arrivé, ici par exemple (je ne compare en rien ce petit texte au succès des auteurs de Bloqués ou de Bref). On peut écrire, faire jouer, des horreurs magnifiques. C’est souvent pas drôle. C’est même souvent affreux, angoissant, terrible. Parce que mettre en scène l’oppression d’un genre tout entier, c’est forcément présenter une réalité ignoble et insupportable. Je vous renvoie au travail d’Ariane Mouchkine et des réfugiés du théâtre du Soleil. C’est pas de l’humour non. C’est de la mise en scène d’histoires individuelles atroces. Et ca ne peut pas faire rire. On peut sourire de certaines situations finement amenées, on peut s’émouvoir avec les victimes d’atrocités. Mais je ne me suis jamais tordue de rire devant Le Dernier Caravansérail, je vous l’assure. La vocation du travail de mise en scène est alors  de porter une histoire et de changer l’oeil du spectateur. Alors comment mettre en scène l’invivable des femmes en étant drôle ? Vous prendrez bien une petite part des cendres de Desproges ou de Guitry ? Je sens que vous les avez déjà en bouche, toutes chaudes de l’urne. Je ne suis pas sure que ces deux personnages ne soient pas, n’étaient pas misogynes. Ils avaient du talent. Ils faisaient rire les dominants. Et certains comprenaient qu’il s’agissait d’humour. Et d’autres les brandissent encore comme les défenseurs ultimes de la liberté d’expression. Il est intéressant d’observer comme le combat pour la liberté de la presse et l’expression libre est maintenant un combat de droite. Les fafs veulent pouvoir dégueuler leurs fientes en toute impunité. Liberté de dire de la merde, d’incriminer, d’enfoncer, de stigmatiser. Parce qu’ils peuvent, les fafs blancs bien français, bien soucheux, ils n’ont pas grand chose à craindre, malgré leur peur panique de tout changement à leur vie médiocre.

Revenons au sexisme. Comment des hommes cis peuvent ils faire rire sans sexisme ? Je pense que le plus sur est d’éviter de faire rire sur les femmes. Oui, ca peut paraître radical. Mais si tu ne sais pas faire quelque chose, si tu ne sais pas comment ton message va être reçu, il est parfois préférable de se taire. Dans le cas de Bloqués, il me semble qu’il y a des dizaines de choses pour rire. Les jeux vidéos. Les commandes de pizzas. La couleur du canapé. L’odeur du slip d’Orelsan.  Et si tu veux absolument faire rire grâce / à cause / par / de l’humour genré, pose toi les bonnes questions. Pourquoi ne pas rire sur l’impossibilité chronique des hommes à remettre en cause les fondements du virilisme ? Pourquoi ne pas rire sur la fainéantise affligeante des hommes à lutter contre l’éducation qui les forme à être des Hommes des Vrais, à jouer au foot et à roter, parce que ca, ca c’est masculin tu vois ? (Non ce n’est pas masculin, mais les clichés de genre sont des clichés, justement). Pourquoi vouloir taper sur les femmes ? Elles s’en prennent pas assez dans la gueule comme ca ? C’est drôle de servir en quasi prime time à la télévision une soupe tiède pleine d’images qui servent à humilier les femmes quotidiennement ? Exemple : « Sinon, ils lâchent leur boulot « parce que la DRH elle voulait pas coucher avec moi pour que j’aie une augmentation » ou parce que « Y’avait aucune meuf bonne », « Ah ben bravo ! C’est sûr qu’ici il y a plus de meufs bonnes ! » . J’ai vraiment la flemme de reprendre mes marionnettes et de vous faire l’histoire du plafond de verre dans les entreprises, de la mise au placard des femmes après leur maternité, des contrats à quart de temps qui concernent principalement les femmes , bref, j’ai pas la force. Mais une chose est sure : ce n’est pas drôle. Et voir deux prétendus loseurs, car ils ne sont que les acteurs qui mettent en scène la lose, les deux protagonistes Orelsan et Grinch sont des artistes reconnus, accumuler les conneries sur le sujet, suivant un scénario écrit par des hommes eux aussi reconnus et ne manquant pas de projets et de travail, ouais, c’est pas drôle, et ca fait presque mal au cul. Prétendre que les télé-spectateurs comprennent que ces deux acteurs sont des perdants et qu’ils ont forcément un discours de connard, c’est se mentir. Il suffit de lire les commentaires sur les articles consacrés à la mini série ou les réponses sur les réseaux sociaux. On se marre parce que c’est drôle d’aller se branler sur la gueule de la meuf bonne du taf dans les chiottes. On se marre parce que c’est rigolo d’avoir une voisine bonnasse et de la faire chier. Les fans d’Orelsan et Grinch sont ravis de les voir à l’écran, les autres se reconnaissent dans des propos à chier dégueulés à longueur d’année par leurs pères, leurs professeurs, leur plombier. Et la vie continue. Et les femmes sont toujours bien dans la merde. Super, merci d’avoir joué.

Le pire de l’histoire, c’est que je suis assez persuadée que les mecs qui écrivent ce programme sont persuadés d’être féministes. D’être des mecs engagés, qui n’obligent pas leur meuf à se raser la chatte, ou ce genre de trucs. En fait y’a même pas à être persuadée, Navo le dit très bien lui même sur Twitter. Il est féministe, il peut donc faire dire de la merde à des personnages. Vous saisissez le problème ? Je vais me décréter anti raciste, mais je vais produire Michel Leeb. Je vais me décréter anti grossophobie, mais Karl Lagarfeld est mon meilleur pote. Je me demande à quel moment les féministes ont échoué dans leur projet de pédagogie à l’égard des hommes. Parce que non, tu ne peux pas être féministe et participer à la mise en scène du sexisme quotidien sans message, sans explication, sans contexte. Ca revient juste à rajouter un petit tas de merde sur la benne de bouse qu’on se tape tous les matins parce qu’on s’identifie comme femme. Ca n’aide personne, au contraire. Ca devient cool. Parce que ces loseurs de Bloqués, ce sont des mecs cools. Des rappeurs blancs. Des dominants. Et que tout le monde veut jouer avec les dominants. C’est vachement plus drôle que de lutter avec les victimes. Et puis soyons honnêtes, trouver des punchlines non oppressives, ca doit demander vachement plus de taf.

26 réflexions sur « L’humour, Bloqués, et les mouches »

  1. Merci. Merci d’avoir pris le temps d’écrire cet article, vrai et réfléchi. J’étais sur twitter hier pendant que navo essayait de se dépatouiller/se justifier de son truc.
    Je dois être honnête : je n’ai pas la telé et n’ai pas fait l’effort de voir ce programme en rediffusion. Je ne veux pas m’infliger ça. Pas envie d’une énième fois voir un programme qui me fait du mal ou me met en rogne juste pour pouvoir le critiquer. Merci de m’épargner ça. Merci.

  2. « Dans le cas de Bloqués, il me semble qu’il y a des dizaines de choses pour rire. Les jeux vidéos. Les commandes de pizzas. La couleur du canapé. L’odeur du slip d’Orelsan. »
    J’ai vu les épisodes en replay, et ce qui est dommage c’est que c’est là que c’est le plus drôle : quand ils jouent au ni oui ni non mais pas vraiment, quand ils jouent au Johnny Depp (Johnny Halli-Depp, Jonnhy Halli-Berry-Depp…)…
    C’est globalement bien écrit et c’est 1000 fois plus drôle que de répêter 4 fois dans un épisode de 2 min « d’abord je lui ai mis un doigt et après elle m’a sucé ».

  3. Quelques lignes pour te répondre des arguments par rapport à notre échange d’hier.

    Je trouve qu’il faut être sacrément enragée pour tomber sur une pastille TV qui est mal partie et ne fera vraisemblablement pas date. C’est ce que j’appelle tirer sur l’ambulance. Parce que bon, les auteurs doivent bien le voir que leur concept marche pas trop, le buzz est plutôt négatif (faut dire que ça arrive après Bref, difficile de soutenir la comparaison). Et donc toi, drapée dans ton bon droit (que je ne renie pas hein, c’est vrai qu’il y’a des vannes sexistes), tu les enfonces encore un peu. En plus c’est pratique, Navo est plutôt actif sur twitter donc au moins tes flèches trouveront leur cible. Humainement je trouve ça moyen.

    D’autant que si on veut s’intéresser à la culture pop moderne, c’est pas les cibles de calibre qui manquent. Et là j’ai pas souvenir de t’avoir lue sur les publicités atroces diffusées, sur le pseudo rap qui véhicule là clairement des propos dégueulasses (Booba, Gradur) où la question du degrés de lecture ne se pose même pas. Et ça, pour le vivre quotidiennement sur le terrain (je suis travailleur social à Roubaix – terre gradurienne – auprès d’un public jeune), je peux te dire que c’est vraiment grave les conséquences sur l’image des femmes et les projections faites par les jeunes garçons sur elles. Car oui à mon sens, l’égalité femme-homme, c’est pas dans LPJ qu’on l’inculque, mais à l’école et ce dès le plus jeune âge.

    Mais non, toi tu fais un billet sur Bloqués, c’est des méchants sexistes, jetez-moi l’anathème là dessus s’il vous-plait (c’est vrai que twitter, pour bloquer quelqu’un dans un coin et le rouer d’arguments rapides et inattaquables, c’est pratique). Sans même imaginer deux secondes qu’on puisse à la fois faire des vannes de merde un peu limites, et également ne pas se se retrouver dans la pensée qu’elles véhiculent. Sans même parler des deux personnages présentés: deux bons gros loosers qui payent déjà pour leur faute (oui, parce que je les vois pas ramener une nana chez eux les gars). Belle grille de lecture binaire que de les voir comme dominants sous le prétexte que ce sont des hommes blancs. Perso leur vie ne me fait pas du tout envie ni rien de ce qui se passe dans la série. Pour se sentir dominé(e) par eux, faut y aller je trouve.

    Alors apparemment je n’ai rien compris au féminisme. Ça tombe bien, je suis anti-sexiste. Mais bon quand je vois les grandes causes féministes, excuse moi mais j’ai du mal à y accoler la dénonciation de Bloqués. Certes ça en fait partie, mais alors tu t’attaques aux poils de couille du patriarcat, alors que le reste de son corps reste bien actif pendant que tu lui épiles le maillot.

  4. Merci pour ce billet.

    On n’aura pas échappé au « Tu dessers ta cause », au « il y a plus grave ailleurs » ou au « laisse moi t’expliquer le féminisme je suis pas féministe mais je comprends mieux que toi de quoi il s’agit » (avec mention spéciale pour le « mais comment puis je être dominant alors que des fois je suis malheureux ? »), le bingo classique du commentaire sous un article féministe.

    Je pense au contraire que l’analyse critique et sous l’angle des rapports de domination est indispensable, et ce d’autant plus qu’on y aborde le rôle de l’humour. J’abonde sur le fait que la demande de liberté d’expression est aujourd’hui un combat de droite qui ne s’oppose qu’aux luttes anti dominants, mais je ne l’aurais pas formulé aussi clairement avant cette lecture. Merci encore !

  5. « trouver des punchlines non oppressives, ca doit demander vachement plus de taf. »
    Apparemment, ça demande tellement de taf que personne ne se donne la peine d’essayer. C’est ça le plus déprimant, que l’humour tape TOUJOURS sur les minorités, les femmes, les gens qui en chient déjà tellement au quotidien. Que personne dans la catégorie « hommes humoristes » ne se place en modèle, sans demander qu’on lui balance des cookies à chaque fois qu’il fait une bonne action, que personne ne dise haut et fort « bah voilà, l’humour oppressif c’est de la merde parce que ça fait souffrir des gens, et je vais vous montrer comment on s’en écarte ».

    @Nico McJeff, tu confonds deux choses absolument distinctes : Critiquer l’auteur de cette pastille, et dénoncer le fait qu’un tel programme vient ENCORE renforcer le sexisme au quotidien, asseoir la domination masculine, ridiculiser les femmes, malgré toutes les « bonnes intentions » de son auteur.

  6. Ahhhhhhh merci Nico, voilà notre sauveur, un gentil homme qui nous explique comment être une bonne féministe !

    Votre mansplaining nous fatigue (pour être sympa).
    T’es qui pour dire aux femmes ce sur quoi elles ont le droit de s’insurger ou non ?
    En quoi dénoncer ce « détail » (détail pour toi hein) est incompatible avec le combat de plus « grandes causes du féminismes » (quelles causes d’ailleurs) ?
    Tu crois que Daria vit que sur son blog ou quoi ? C’est pas parce que tu l’as pas vu dénoncer TES grandes causes qu’elle le fait pas, et puis elle a rien à te prouver, t’es pas le grand manitou qui délivre les cartes de féministe (heureusement).

    Non, il n’y aucune raison de laisser passer ça. Et on en a rien à foutre de toi et de ton « super travail sur le terrain sur des sujets beaucoup plus importants » (tu veux un cookie peut-être ?)

  7. Salut Daria,

    J’aimerais beaucoup partager ton article car je me suis fais la même réflexion en voyant les premiers épisodes de la série.

    Je me demandais juste ce que tu entendais par « le racisme anti-blanc. Ca n’existe pas. C’est une réaction à la domination blanche ancrée en France. »

    Si le racisme c’est une faisceau idéologique poussant à la discrimination d’une personne en raison de sa couleur de peau ou de sa prétendue appartenance ethnique, bah oui le racisme anti-blanc ça existe.

    Du coup si tu veux insister sur la différenciation entre pression systémique et structurelle, et oppression spontanée et conjoncturelle, bah c’est pas forcément adroit que de nier l’existence d’un racisme anti blanc. Enfin c’est ce que je pense.

    Donc voilà comme j’aime le billet et que je voulais le partager mais que cette tournure de phrase me parait un peu sectaire, je me demandais si il était possible de l’expliciter (soit en note de bas de page ou que sais-je).

    bonne journée à toi !

  8. Nico McJeff

    euh oui pour conclure par « tu t’attaques à un petit problème il y a des chose bien plus grave », c’est que clairement tu n’as rien compris au féminisme. Deja expliquer a une femme contre quoi elle doit lutter, comme si tu connaissais mieux sa lutte qu’elle méme, ca a un nom en anglais, ca s’apelle du mansplaining et c’est du sexisme. donc voila merci bien de ton commentaire.

    et « Humainement tu trouves ça moyen. » de critiqué Bloqué ?? lol de feu cest vrai que le sexisme humainement c’est sympa.

  9. « Pourquoi ne pas rire sur l’impossibilité chronique des hommes à remettre en cause les fondements du virilisme ? Pourquoi ne pas rire sur la fainéantise affligeante des hommes »

    Je suis hilare, en effet. Hilare de lire que lutter contre le sexisme se fera en enfonçant des clichés sexistes puants de sale meufs qui connaissent tout, sur l’expérience de vie des hommes cis gays, bis ou même hétéros. Garde bien ton homophobie pour toi la prochaine fois.

  10. Belle note de blog comme d’hab, bien ciselée, parfaitement juste.

    J’ai adoré le finish : « Et puis soyons honnêtes, trouver des punchlines non oppressives, ca doit demander vachement plus de taf. »

    Tu expliques si bien des situations si compliquées, merci de partager tout ça avec nous <3

  11. Alors je vais répondre rapidement aux diverses remarques que mon commentaire provoque.

    Être un homme me disqualifie complètement pour débattre, si ce n’est si j’abonde dans votre sens? Si c’est le cas, effectivement vous allez débattre seules (et rien ne changera). Je suis un être humain qui parle avec d’autres êtres humains. L’appropriation des tenants du débats par les seules femmes est insupportable. Ceci posé, je ne dis à personne ce qu’il/elle doit penser, je donne mon avis. Et si j’explique quoi que ce soit, ce n’est que ma perception des choses, en aucun la manière que vous devez avoir de lutter.

  12. « Je me demande à quel moment les féministes ont échoué dans leur projet de pédagogie à l’égard des hommes. »

    je vais surement me prendre une volée de bois vert pour cette réponse mais elle aura l’avantage d’être sincère.
    Peut-être qu’à répéter que le féminisme est un combat pour les femmes à mener par les femmes dans lequel les hommes n’ont aucun rôle à jouer a finalement été entendu…

    Si je prends mon exemple j’arrête de prendre partie pour quoi que se soit sur le sujet car je suis automatiquement envoyé bouler par le fait que je suis un homme et que donc je n’ai pas à parler ni à avoir d’avis sur ces sujets.

    Je vous donne mon exemple qui est peut être isolé, qui vaut pas plus qu’un autre mais c’est le mien et c’est comme ça que je le vis. Alors vous pouvez toujours décrédibiliser cette opinion à base de man tears et autre voix du patriarcat, j’en ai pris mon parti.

  13. Alors selon toi Nico, « l’appropriation » d’un problème concernant principalement et avant tout les femmes par les femmes est insupportable ? Donc quoi, les femmes devraient laisser les hommes parler à la place des femmes de problèmes qu’ils n’ont pas et n’auront jamais ?
    Dans le milieu, on appelle ça du mansplaining, je te dis ça juste au cas ou. Si vraiment tu es « anti-sexiste » (parce que le féminisme c’est du sexisme pour toi ?), tu devrais savoir que ça ne fais pas avancer les choses, loin de là.
    Les femmes parlent des problèmes de sexisme liés aux femmes. T’as rien à dire là-dessus parce que t’es pas touché, tout simplement. Notre rôle en tant qu’hommes est d’écouter, de comprendre et de relayer. L’expliquer aux autres hommes, ceux qui eux aussi n’ont aucune idée de comment ça se passe quand on est une femme. C’est comme si tu demandais de parler à la place de Martin Luther King sur ton vécu du racisme devant une foule de noirs. Non seulement c’est toi qui t’approprie le combat des autres mais en plus ton expérience n’a aucune valeur par rapport à la leur.
    Et pour finir, laisse tomber les faux arguments à base de « pourquoi tu parles pas de ça ? ». Elle parle de ce qu’elle veut, c’est elle qui choisi. D’autres s’en occupent certainement en plus. C’est comme engueuler un kiné parce qu’il soigne pas ta rage de dent.

  14. Nico McJeff

    hum il me semble que quand tu vois plusieurs commentaires qui trouve unanimement que ton commentaire pose un problème, en prenant la peine d’expliquer et de poser des questions, répondre « lol c’est mon avis d’etre humain aprés si cest parce que je suis un homme hein je dis plus rien » n’est pas une bonne réponse.

    Personnellement et comme d’autres visiblement la phrase « D’autant que si on veut s’intéresser à la culture pop moderne, c’est pas les cibles de calibre qui manquent. Et là j’ai pas souvenir de t’avoir lue sur les publicités atroces diffusées, sur le pseudo rap qui véhicule là clairement des propos dégueulasses » clairement porte jugement, c’est du niveau de ceux qui disent « ho mais je vois pas pourquoi tu te plains il y a des femmes qui ont encore le mariage forcé et l’excision, ça c’est des vraies causes ».

  15. Je plussoie Nico McJeff,

    Sinister Kid: Je pense qu’en France, si tu es blanc, tu ne subit de discrimination à cause de ta couleur de peau. En tant que blanc, la discrimination est, le plus souvent physique (gros,moche, handicapé etc) alors que quand on est « non blanc »,la discrimination raciale est très présente et à tous les niveaux (emploi, logement etc …). voila pourquoi on ne peux pas parler de racisme anti blanc.

    Je sais pas si on peut se permettre une critique sur l’article:je te rejoins sur l’humour mais un peu moins sur la « fainéantise affligeante des hommes à lutter contre l’éducation qui les forme à être des Hommes des Vrais »; ça fait une bonne punchline mais ce que tu dis est injuste et tu sais que la réalité est plus compliqué qu’une histoire de paresse.

    Autrement, J’aimerais beaucoup avoir ton point de vue sur le rapport entre le capitalisme et les inégalités hommes\femmes.

    Amicalement

    Bien virilement,

  16. @Eli: ben en fait ouais, si tu exclus une partie de la société d’un problème de société, tu as plus de mal à la changer, la société.

  17. Oui, les deux persos sont sexistes, y’a pas débat là-dessus.
    En revanche je ne comprends pas en quoi ce serait mal.

    On constate au vu des réactions que les gens sensibilisés au féminisme considèrent que le programme se moque de ses persos et les posent en gros nazes, et les autres qui sont eux-mêmes sexistes adhèrent au discours et se justifient eux-mêmes leur sexisme par, en gros, « c’est la norme ». Du coup, je ne comprends pas pourquoi on accuse le programme de quoi que ce soit, chacun y voyant de quoi justifier son point de vue.

    Ensuite, de façon plus générale, il ne faut pas penser systématiquement que si une personne en situation d’oppression fait une blague sur cette condition, c’est pour plaire à l’oppresseur ou se dévaloriser. L’auto-dérision peut aussi être un marqueur qu’on est fier de son identité et que les vannes des oppresseurs ayant pour but l’oppression nous passent tellement au dessus de la tête qu’on est nous-même capables d’en faire et même d’en rire. c’est un réflexe de défense, ou plutôt de mépris envers l’oppression. Du coup, la même blague sur les noirs dans la bouche de Michel Leeb ou de Fabrice Eboué n’aura pas exactement la même portée.

  18. Eli: si tu me relis attentivement (fais un effort), tu comprendras (peut-être, rêvons un peu) la différence entre l’appropriation d’un problème et et celle du débat qui en parle. Je sais c’est compliqué.

    Arww: L’unanimité n’a jamais signifié avoir raison. De même, la fameuse phrase qui dit: « si une femme te dit que c’est sexiste, c’est que ça l’est » est pour moi d’une stupidité abyssale. En effet, si on pense que les femmes sont égales aux hommes, il y’a statistiquement autant d’abrutis dans les deux genres. Me laisser donner des leçons par des neuneues endoctrinées, qui ne savent même pas déceler les nuances dans un propos, et me disqualifient en mode bot sur le grand thème du mansplaining (sérieux, vous croyez me faire découvrir le terme???) en est la démonstration la plus flagrante.
    Et je cherche pas la bonne réponse. Je donne mon avis. Si on en veut pas, on ouvre pas un blog (je pense que Darya n’a pas de souci avec ça).

  19. Situons le contexte, juste histoire de légitimer mon intervention..
    Je suis une femme, j’ai 46 ans, quatre mômes, un boulot à temps plein, pas de femme de ménage, pas de nounou, un mec …Je devrais pouvoir m’exprimer..
    a: Sur ce que d’aucunes considèrent comme du sexisme ordinaire relevant de l’émasculation. Au risque de choquer , à mon âge, au regard de la pression cosmétique très largement relayée par des magazines ( ou autres vecteurs) écrits par des femmes pour des femmes, lorsqu’un mec me siffle dans le rue, et bien je prends, à partir du moment où il ne ressemble pas à Francis Heaulme et que je sens pas l’odeur d’une cave, je suis plutôt flattée, ouais..
    b: L’humour? Effectivement tout dépend du récepteur, Je vous rappelle cependant que le 11 janvier nous étions ( du moins un sacré nombre) tous Charlie, ça n’aura pas duré longtemps. Sortir de champ de l’humour des catégories d’individus quelle que soit la raison, revient à mon sens à les stigmatiser, cela reste mon opinion bien évidemment.
    c: Et enfin, je reviendrais sur l’éducation, oui l’égalité, le respect, l’altérité s’apprennent non pas en supprimant des pastilles télévisuelles qui avouons le ne font pas beaucoup de mal, mais tous les jours, dés qu’on peut, quand on peut, c’est du taf, croyez moi . J’ai la chance d’avoir beaucoup d’hommes dans mon entourage pour m’aider dans cette démarche. Alors ici, oui ici précisément je les en remercie, non pas parce que ce sont des hommes, simplement pour l’humanité qui nous lie.

  20. Quelqu’un peut expliquer ce qui est homophobe dans cet article ? J’ai beau lire et relire dans tous les sens, je ne vois pas…

  21. Tu as raison Daria, le racisme anti-blanc n’existe pas, mais j’irai encore plus loin, le racisme anti-gros n’existe pas non plus.

    Je m’explique :

    Outre qu’être un gros lard n’est pas une race, on peut considérer que c’est un choix de vie, un manque de volonté et d’élégance, et qu’hormis maladie (mais la maladie a bon dos avec les obèses ) c’est un sacré signe de manque de volonté et de manque de respect pour le monde.

    Les gros polluent plus, prennent plus de place en avion, coutent plus cher à la sécurité sociale et sont un mauvais exemple pour la jeunesse.

    Ils sont obigés, comme toi Daria, d’aller dans une sorte de fuite en avant, en s’habillant de façon excentrique ou en écrivant de la merde sur internet.

  22. Très bon billet même si je ne suis pas fan de la forme (ça sent l’écrit passionné et enflammé d’une militante – j’aime beaucoup – mais le texte manque du coup de ‘respiration’ je trouve)
    En tout cas le plus important c’est le fond, et je te rejoins complètement.

    Nico l’asticot : pour ton info, ton raisonnement est faux vu que tu parts d’une hypothèse fausse : en effet les femmes ne sont hélas pas les égaux des hommes; tu démontres donc par l’absurde, et sans le vouloir, l’inverse de ce que tu voulais dire, c’est brillant !

    Enfin, vu que tu ne cherches pas la ‘bonne réponse’ comme tu le dis, que tu ne cherches pas à comprendre les autres mais juste à nous gratifier de ton point de vue (en t’offusquant au passage à l’idée même qu’on puisse t’apprendre un mot.. J’en ris encore) voire de nous l’imposer, je suppose que tu dois être le fils caché d’Éric zemmour et d’un troll.

  23. Nico Mc Jeff :
    « Alors apparemment je n’ai rien compris au féminisme. |snip bla] Certes ça en fait partie, mais alors tu t’attaques aux poils de couille du patriarcat, alors que le reste de son corps reste bien actif pendant que tu lui épiles le maillot. »

    Nico Mc Jeff, puisque tu es anti-sexiste, je suppose que toi tu t’attaques directement aux couilles du patriarcat ? C’est bien, il nous faut des hommes comme toi. Merci de ton aide. Peux-tu nous dire ce que tu fais concrètement, s’il te plaît ? (je suis sérieuse, j’aimerais savoir)

    « L’unanimité n’a jamais signifié avoir raison. »
    On est d’accord. Tu comprendras donc que le fait que tu sois le cent millième à faire le même commentaire que deux dent mille autres hommes sous trois cent mille autres articles féministes ne signifie pas que tu aies raison.

    Tu as reçu des explications et des arguments, mais tu ne les lis pas.

    Tu as besoin d’une épilation de poils de couilles, et vite. Tu pourrais commencer par là.

    Ah et sinon je donne mon avis sur ton commentaire, si tu n’en veux pas, tu ne commentes pas

  24. Daria Marx

    Vous dîtes que le racisme anti blanc n’existe pas sous prétexte qu’il répondrait à une domination objective

    Mais dans le cas ou la domination se renverse, qu’advient il de ce fameux racisme ?

    Direz vous toujours que le paysan blanc exproprié au Zimbabwe n’est pas une victime objective d’un renversement de la domination ?

    Quant au fait que le racisme anti blanc réponde obligatoirement à une domination, en êtes vous si sûr ? Ne peut il y avoir de racisme anti-blanc opportuniste, injuste et gratuit ? Quand un noir me traite de raciste parce que je ne veux pas lui prêter mon téléphone portable (je ne le prêterai même pas à une fin de race bcbg qui m’interpellerait dans une boîte branchée), pensez vous qu’il s’agisse encore d’une réponse « saine » à une domination ?

    Moi je crois que les noirs et les blancs sont de parfaits petits trous du cul lorsque la situation le leur permet. Et qu’un racisme n’en excuse pas un autre, ce serait comme excuser un meurtrier parce qu’il a eu une enfance difficile

    On pourrez ensuite excuser les violeurs en invoquant leur difficulté à trouver des femmes disponibles etc…

    Déporter une faute individuelle (le racisme) sur une faute collective présupposée (la domination patriarcale blanche), c’est tomber dans un travers dangereux de déresponsabilisation des individus et de défaussement des rapports de force sur un aspect trop souvent surévalué (la race ou le genre). Une femme noire à responsabilité peut très bien être au quotidien un agent de domination autrement plus infecte et pernicieux qu’un petit mâle blanc au SMIC.

    J’aimerais comprendre votre logique Daria. Pourquoi jugez vous la société française comme s’il s’agissait d’un être vivant qui fait des choix ? Il n’y a que des individus comme disait Thatcher (la société, ça n’existe pas). Or recouper la « blancheur » comme substance idéelle d’une société, c’est faire un retour en arrière de 1000 ans avant l’innovation nominaliste. Je trouve que c’est une pente sulfureuse pour le respect des libertés fondamentales et l’émancipation individuelle (on fige des « essences » de la Domination comme on figeait jadis les communautés yiddish sous l’archétype du juif errant, c’est infiniment problématique que la gauche s’enterre dans ce type de vulgate phrénologique).

    Amicalement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *