Archives de catégorie : Non classé

Géraldine, la vengeance.

Je m’appelle Géraldine, j’ai 24 ans. Dans la vie, je suis chômeuse, ascendant Bac STG, mes employeurs s’appellent Mc Do ou KFC, en interim, c’est la crise, personne peut embaucher. J’ai un chat, Milouz, rapport aux Simpsons, et j’habite à Aubervilliers, mais de la fenêtre de mon T1 je vois le périph, c’est comme si j’étais à Paris. Mes hobbies c’est le shopping, mes copines, les sorties en boîte et le scrapbooking. Tout les étés je pars une semaine en club avec mes BF4E, on s’éclate. Je voyage beaucoup grâce à ca : la Tunisie, la Turquie, le Sénégal, mais j’ai pas vraiment vu la différence, le petit-déjeuner est le même à chaque fois. Pour 2010, j’ai pris une grande résolution, je vais trouver l’homme de ma vie, le vrai, le père de mes enfants, celui qui fera battre mon coeur plus fort que Pitbull sur la piste du Metropolis, celui qui me demandera de l’épouser, de lui faire un enfant, avec qui on achetera une maison et une voiture, qui me fera mon café le matin et qui n’oubliera jamais mon anniversaire. J’ai 24 ans et j’ai besoin d’amour, j’ai pas vraiment eu de chances de ce côté là, mon père je le connais pas, et ma mère était trop occupée à trouver une solution pour gérer qu’elle a oublié de m’en parler. A la télé, ils disent que les filles sans pères ont des déficits affectifs, moi, je sais pas, je crois pas qu’on puisse manquer de ce que l’on ne connait pas.

Ce que je sais, c’est que l’homme de ma vie, je vais le reconnaître tout de suite. Depuis le temps que je l’imagine, que je découpe des mannequins et des acteurs dans les magazines pour en faire des collages sur les murs de ma chambre, depuis le temps que j’essaie des mecs qui ont l’air de lui ressembler, je sais exactement ce que je veux, et je ne ferai aucune concession.

Déja sur la taille, il faut absolument qu’il fasse au minimum 6 centimètres de plus que moi. Sinon c’est juste pas possible. En plus la mode est aux talons en ce moment, alors j’imagine même pas sortir avec un mec petit. Pareil pour le poids, impossible de sortir avec un mec plus maigre que moi, j’ai pas envie de me taper des complexes tout les matins, merci beaucoup, et puis je vais pas me taper un gros non plus, je suis pas au bout du rouleau.  Non l’idéal, c’est qu’il soit quand même baraqué, j’aime bien me sentir toute petite quand il me prend dans ses bras, mais qu’il soit quand même pas trop massif, pour être sur qu’on le confonde pas avec un gros, et surtout qu’il aie des muscles au dessus des hanches, zut, je sais plus comment ca s’appelle, mais en tout cas qu’on voit le muscles en dessous de la peau, même si j’attends pas la tablette de chocolat non plus. Bref, un mec normal, grand et musclé mais pas trop. Jusque là, rien de bien compliqué. Si tu es une fraicheur  d’1m80, 76kg de muscles, et que tu te sens concerné par ma recherche, tu peux m’écrire.

Sur le visage, j’aime pas trop les bruns. Ma came, c’est plutôt les blonds ou les châtains clairs, mais surtout pas avec les cheveux longs, moi j’aime les crânes rasés, les bad boys de la capillarité. Les yeux doivent être clairs, verts ou bleus, parce que marron ou noir c’est vraiment trop commun, et puis ca risque de gâcher mon capital génétique pour les enfants.

Au niveau du style, soit un bad boy looké en streetwear, ou alors un minet super bien habillé, avec des marques, genre le jean Diesel, la ceinture DG, le pull Paul Smith et les dernières Nike Id. Pour le bad boy, évite quand même le survet, mais j’aime bien les skaters, les baggys, et si tu veux mettre une casquette Homecore, tu peux.

Faudrait aussi que tu gagnes bien ta vie, genre commercial ou alors agent immobilier, pas parce que je suis vénale, mais c’est important que tu puisses m’offrir des cadeaux, payer le restaurant, m’offrir des fleurs, et puis quand on aura des enfants, je serai surement mère au foyer.

Je te préviens, j’aimerai pas tes amis, mais je les inviterai quand même à la maison parce que je suis la copine parfaite, j’achéterai des bières et je te fera des friands à la saucisse pour tes soirées foot, mais tu le paieras une fois tes potes partis, je te ferai la misère et ca finira en dispute.

Ta famille m’adorera, parce que je suis mignonne, sympathique, mais moi je peux pas les blairer parce qu’il faut toujours les aider à déménager ou à nettoyer la cave le dimanche, et le dimanche, tu le sais, c’est notre journée à nous, celle où tu vas me chercher les croissants, où on fait le ménage ensemble dans notre nid d’amour, où je te saoule pour qu’on aille se promener la main dans la main dans le froid comme dans les films, et toi tu préferes jouer à la XBOX, mais c’est pas grave, on est tout les deux à côté, toi devant ton jeu, moi devant le forum d’aufeminin, on partage. Le samedi j’ai déjà fait tout notre programme d’amoureux, le matin on fait les courses chez Auchan, il faut y aller tôt sinon la bonne viande est déja vendue, on déjeune chez KFC sur le chemin du retour (j’ai mes entrées), et l’après-midi on discute de nos sentiments, de la manière dont on veut faire évoluer notre relation pendant que je regarde le téléfilm d’M6 en repassant tes chemises pour la semaine prochaine. Si tu veux passer l’aspirateur, tu peux.

Samedi soir, j’aime pas trop sortir, et puis on a vraiment pas les mêmes goûts au cinéma, pas question d’aller en boîte avec toutes ces pétasses qui cherchent un homme. Soirée DVD sur le canapé, et si tu es sage, je te laisserai me toucher les seins pendant le film. Si tu veux me laisser choisir le film, tu peux.

Au début de notre relation, au lit, je te ferai le grand jeu, je te sucerai tout les soirs et je te dirai que j’adore la sodomie. On achètera des toys et tu me parleras de tes fantasmes secrets avec ta coiffeuse, je te dirai que tu as le droit d’avoir un jardin secret, et je t’encouragerai à tout me dire. 6 mois plus tard quand tu voudras m’enculer je te dirai que j’ai mangé un bolino pas frais, je te sucerai pour Noël et ton anniversaire, et je vérifierai tout les soirs ton portable, ton ordinateur, tes poches et l’état de ton caleçon, parce que cette pute de coiffeuse, j’ai compris son petit jeu, et je vais pas me laisser faire. Si tu veux acheter une tondeuse pour que je te coupe moi même les cheveux, tu peux.

Tu vois, on sera heureux tout les deux, on ne fera plus qu’un, on verra les mêmes films et on sortira dans les mêmes lieux, si seulement on pouvait travailler ensemble, notre harmonie serait parfaite.

Parfois je te trouve un peu triste quand tu rentres, comme si ca ne te faisait pas plaisir de me retrouver après ta longue journée. Pourtant j’ai préparé la dernière recette de spaghettis aux courgettes de Marmiton, j’ai changé la litière du chat, et j’ai même choisi le programme télé pour ce soir, on regarde la Nouvelle Star.

J’ai l’impression que tu t’ennuies alors que tu as tout pour être heureux, une fille gentille et jolie qui fait la cuisine et qui se souvient de l’anniversaire de ton père. Bien sur tu as fait des concessions, tu crois pas que j’allais supporter longtemps ton poster des X-Men sur le mur du salon, maintenant il y a un joli paysage romantique, c’est bien plus chic. Pour ta fête je te prépare une surprise, on va à un stage de deux jours de cuisine pour couples, il paraît que c’est très bon pour renouer notre communication, tu vides le poisson pendant que je coupe les oignons, et on goûte le fruit de notre collaboration, en espérant que ca soit bon, sinon je le supporterai pas, tu voudrais pas qu’on passe pour une équipe de perdants.

Tu vois je cherche pas quelque chose de compliqué, juste un mec normé, normal et pas trop chiant, sans trop de saveur et sans trop de piquant, un mec à aimer comme j’aime mon chat, pour le serrer contre moi et lui gratter le ventre quand il a froid, sans opinions et sans passions, je veux pas passer mes week-ends à parler tunning avec tes potes du Team Auto-Gaga, un mec gentil et qui surtout qui m’aimera comme je suis, qui changera tout pour moi, de sa personnalité à sa coupe de cheveux, en passant par ses goûts musicaux et pour qui il votera.

Dedans Dehors

Dedans, le froid des courants d’air des couloirs immenses, qui s’étirent vers rien, succession de hublots aux paysages glauques, des cris souvent, un murmure informe, les lumières bleues de la télévision, blanche d’un néon, rouge arrêtez vous, vert, passez.

Dehors, le vide jonché d’objets, paquets de cigarettes vides, conserves aplaties, piles usagées, cantines cabossées, papiers roulés en boule qu’on déplie pour y lire une lettre, un mot. Plus loin un mur, terne, un vide encore, un mur encore.

Dedans le temps, ordonné par l’institution, levez vous, couchez vous, lavez vous, urinez, toussez, avalez, parlez, taisez vous, dormez encore. Ballet chorégraphié à la minute par ceux qui décident, pas de résistance possible, la couleur naïve des médicaments dans un gobelet de papier, bleu, rouge, rose.

Dehors entre deux murs, des gens qui fument, parlent, courent, dessinent ensemble sans le savoir la topographie de la folie, sillons dédaléens de chacun des pas, l’envie de mourir discute musique avec la schizophrénie, l’autiste adulte tape dans un ballon que lui renvoie le délire de persécution.

Dedans ensemble, au signal, ils parleront, leurs parents, la vie qui passe, la peur des autres, les hurlements à l’intérieur, les armes de destruction intime, au signal encore ils se taisent, se regardent et se jugent silencieusement, celui là est plus atteint que moi, celle là est irrécupérable.

Dehors il pleut maintenant, et les adultes sont inquiets, le temps se joue des fous, certains collés à la vitre contemplant l’eau qui fait ce qu’elle veut, suinte et dégouline sous la porte du préau, d’autres pleurent, la pluie comme injure, injustice personnelle, d’autres encore se battent pour la télévision, fenêtre vers un dehors où il ne pleut pas.

Dedans tu regardes les minutes défiler sur l’horloge de la salle de vie. Cachée derrière tes cheveux tu tentes de te concentrer sur ton livre, ignorant les borborygmes de ton voisin de canapé, qui récite depuis ce matin la même mélopée incompréhensible.

Psychiatrie de secteur, dépôt des malades mentaux en fin de course, des petits, des pauvres, des effrayants, des alcooliques, des toxicomanes, des déprimés, des autistes, des anorexiques, des malheureux, Ville Evrard, ville du non-droit total, de l’abrutissement aux psychotropes, et de la thérapie forcée, royaume des fous qui pleurent.

Ville Evrard, erreur d’aiguillage, demain tu sors.

Twitter Parano

Faudrait se mettre d’accord. C’est quoi Twitter finalement? Un outil de micro-blogging, une plateforme de publicité pour se self masturber, un Meetic tu niques, un truc sérieux pour faire du link, un concours de popularité en mode élection de la Reine de la Promo ?

Pour moi Twitter c’est d’abord un genre de défouloir géant, un mix entre ce que je pourrai écrire dans mon petit carnet Moleskine (oui, je me la pète) et ce que j’aimerai dire aux gens que je croise dans la rue mais que je ne peux pas, parce que je suis une fille polie, un moyen de ne plus regarder la télé toute seule, un moyen parfois de se créer un groupe de potes IRL, un moyen de faire découvrir des trucs, bref un outil de communication. Je ne réfléchis pas à ce que je vais écrire, je ne m’empêche pas de twitter, je me fous d’être vulgaire, partiale, connasse. Je n’ai pas pensé mon usage de Twitter, je n’ai pas établi de stratégie, normal, je n’ai rien à vendre, rien à buzzer, je n’attends rien de Twitter, ni colis gratuits de crème de jour, ni invitations à des soirées de la hype du Net, bref, je m’en carre, je m’en balance, et je me l’enfonce jusqu’au coude.

J’entends déjà le cœur des influents répondre : Mais oui Daria, c’est normal, tu n’es rien, tu ne réponds pas aux critères de monétisation, tu ne présentes rien, tu n’as pas d’existence, tu n’es rien. Nous, on est des gens importants, on fait du name dropping avec des @ devant, quand on clash quelqu’un c’est pire qu’un upercut de Tyson, si tu nous critiques en 3 RT on te catalogue niquée de la tête, et quand on se réunit dans nos réunions secrètes de branleurs influents, on se gausse de ta petite prose facile et on conseille à nos amis de te suivre tellement t’es hors sujet, on écrit sur des blogs mode, des blogs beauté, on a des vraies informations, des vrais scoops, on a 8900 abonnés, on pèse lourd. On a du concept, du gros, des vidéos de de test de l’huile sèche Nivea, des billets sur l’importance capitale d’avoir le bon téléphone, du contenu quoi, de la vraie information qui crée du trafic, qui fédère. Quand on marche dans la rue les gens s’agenouillent et crient notre nom, lèchent nos Louboutins en nous suppliant des les RT pour qu’ils puissent gagner en popularité.

Ouais, ouais ok, j’avoue vos arguments sont intéressants. J’avais jamais pensé à établir la Daria©, allez c’est parti je monte mon business plan pour le succès.

De quoi parler d’abord ?  La banlieue, l’obésité, c’est sympa, mais c’est pas très sexy, le cul ca fonctionne mais les lettres b-i-t-e de mon clavier commencent déjà à s’effacer.

Ok, ok j’ai trouvé. Je contacte Diet Avenue, Weight Watcher et tout les autres marchands de rêves pour pouffiasses complexées, et je leur vends un concept unique : une vraie grosse de la vraie vie, sponsorisée par vos produits, qui écrit chaque jour la merveilleuse histoire de son retour à la société normale des vrais gens beaux et glamour, grâce à l’unique effet de la poudre de pancake gout morve de chien hyper proteinée.

Bien sur au départ, je dirai pas que je suis sponsorisée, je commence en douceur par installer l’histoire de ma vraie vie désespérante et moche, je raconte les humiliations de mon adolescence et les remarques de la médecine du travail, et dès que j’ai le bon deal avec la bonne marque, je me lance à fond dans l’amaigrissement à fin lucrative. Ca y est, j’ai des fans, et du hate mail, les gens suivent ma progression et j’arrête pas de maigrir, d’ailleurs quand j’ai envie de bouffer une patate, je pense à mon contrat de sponsoring et à mes lecteurs, ca me motive. Bon ok, je perds un peu mes cheveux et mon mec m’a largué parce que je suis insupportable, mais j’ai la gloire, j’ai la thune, y’a même un article sur moi dans Closer, ultime reconnaissance.

Sur Twitter j’ai un nombre d’abonnés hallucinants, toutes les petites grosses de France me suivent, mais aussi les mecs qui attendent de voir quand je vais devenir socialement baisable, y’a des paris sur le premier qui me prendra ma virginité de mince, je me clash avec des nanas qui me reprochent de prostituer ma perte de poids sur l’autel d’un quart d’heure de gloire virtuelle, mais tout ca c’est bon pour moi, ca fait parler de moi, prochaine étape je suis invitée chez Delarue pour raconter aux ménagères mon incroyable transformation, je fais des videos avant après dans lesquelles je me moque de moi même, je chie à la gueule de ce que j’étais avant, je me vante de shopper chez Zadig & Voltaire et j’adopte un ton condescendant avec mes copines grosses qui me voient me rouler dans la fange des propositions d’articles, de piges dans Top Santé, je suis une putain de valeur sure de la génération mangez-bougez, même si avec mon haleine de phoque d’anémiée, je fais fuir tout ceux que je rencontre IRL, je me met à rêver, opération de chirurgie esthétique offerte par un tour operator des vacances-bistouri en Tunisie, en l’échange des photos post-op de mon abdomen défoncé, publiées en temps réel depuis le bloc.

Ce que personne ne sait c’est que la nuit je bouffe et je me fais gerber, que j’ai plus de vrais potes, que j’ai une frange parce que c’est cool, que mes mains deviennent bleues quand il fait froid, que j’ai pas pécho depuis 6 mois parce que je suis trop occupée à entretenir ma hype de fou, que je me tape la tête contre les murs parce que mon cerveau tourne à vide, le sucre ca nourrit les neurones, mais le sucre c’est l’ennemi de ma gloire, la fin de ma destinée de Porn Star de l’amaigrissement sponsorisé.

Un jour sur le quai du RER, j’écoute un podcast santé qui parle de mon blog, et soudain tout me revient à la gueule, l’envie d’affirmer qu’un autre moi est possible, les serments avec mes potes de ne jamais être une pute à frange, mon directeur de thèse qui ventait la justesse de ma réflexion, la première fois que j’ai milité, j’ai jeté tout ca aux chiottes, en vomissant du Nutella par dessus, tout ça pour gagner des euros, des week-ends gratuits en thalasso avec trois connasses qui bloguent, je passe ma vie à boire des cocktails dégueulasses avec des agences de marketing qui veulent vendre la graisse de ma lippo au gramme, avec des gens qui puent la merde et qu’il y a un an j’aurai même pas calculé. Mon cerveau en mode colique néphrétique de la conscience, j’attrape mon lexomil de secours mais ca ne passe pas, j’ai envie de cramer mon serveur ftp, je pense à tout les gens que je hais et à qui j’ai donné raison en devenant une connasse, prend le deuxième quart de lexomil, mais toujours rien, le cœur qui s’emballe, la bouche sèche, envie d’appeler mon mec mais j’en ai plus, envie de crier maman et de me blottir contre les gens, sur mon Iphone les mails n’arrêtent pas d’arriver, propositions grotesques destinées à une nana que je ne suis pas, le RER arrive et tu ne sais pas pourquoi, t’as juste envie de sauter, de balancer ton corps diminué de moitié sur la locomotive du ROVA de 8h56, parce que tu ne sais plus comment t’en sortir, parce que tu peux pas avouer que t’es en train de reprendre du poids, et que tout va s’arrêter, tu vas redevenir la risée de ton e-quartier, parce que ta crédibilité est en train de crever, parce que tu fais une overload de merde, tu fais deux pas en avant et tu te laisses tomber.

Ci git @DariaMarx, blogueuse amaigrie,

Qui à vouloir mincir, finit aplatie,

Connasse en bikini à l’âme endolorie,

Ni fleur, ni couronne pour cette grosse bouffonne.

(Vos donations paypal sont à envoyer à dariamarxisdead@weightwatcher.com)

Je hais Twitter

Ou plutôt, comment j’ai découvert que j’étais une ado attardée grâce à Twitter.

Je suis sur Twitter depuis 2007. Je me suis d’abord inscrite à cause d’une sombre histoire d’espionnage virtuel de mec potentiel. J’avoue. J’étais jeune et belle, l’herbe était encore verte, je ne le ferai plus, pardon maman. J’ai vite abandonné, le mec en question s’échappant, et mon intérêt twittesque avec.

Il y a encore un mois, je devais poster un pauvre et misérable twit par mois, (oui je sais il faut dire tweet, mais je suis une rebelle), et à part valider la théorie des 6 poignées de mains, c’est à dire pouvoir suivre les élucubrations de mes idoles de trash tv, je m’y ennuyais plutôt. Mon domaine c’était Facebook et Netechangisme, Adopteunmec.

Et puis. Tout a changé.

Pour des raisons très chiantes et complétement #ci, les initiés comprendront, je me suis retrouvée à regarder pas mal la télé seule avec mon plat congelé Weight Watcher, ma pizza et mon litron de coca. Et j’ai découvert le bonheur du LT, le Live Twit (TWEET).

J’ai une bonne base de langue de pute. Des années d’entrainement à la terrasses des cafés du 4e, sur les bancs de la fac, une ironie développée grâce au passage en intraveineuse des films de Woody Allen dès 6 ans, et à un usage d’IRC complétement débile pendant quelques années. Je remercie également ma surcharge pondérale, à qui je dois un certain je ne sais quoi de dérision.

Je suis aussi une énorme voyeuse, et mes meilleurs souvenirs télévisuels d’enfance ne sont pas Dragon Ball Z ou le Club Dorothée, mais les “Cas de Divorce” que je regardais en douce. Je n’avais pas tout à fait compris qu’il s’agissait d’une série Z, et que les procès n’étaient pas tout à fait comme ca en vrai. Je rêve parfois tout de même de divorcer de mon mari homosexuel, coiffée comme dans Dynastie, hurlant devant un président grave et compatissant, avant que mon amant ne vienne témoigner à charge, racontant nos ébats au Fouetti Fouetta Club de Bourg en Bresse. Ce qui me manque le plus, c’est le mec génial qui présentant les cas au début de chaque épisode ..

Quel homme ! Quelle voix !

(…)

Donc le Live Twit (TWEET)(Merde).

C’est juste orgasmique de pouvoir partager mes saillies drolatiques avec des individus aussi méchants et voyeurs que moi. A un tel point qu’il m’arrive parfois de m’intéresser beaucoup plus à ce qui se passe sur mon Tweet Deck que sur mon écran. Et qu’il m’arrive, quand il se passe quelque chose de marrant IRL, de vouloir trouver un hashtag à la situation pour pouvoir le LT. Je trouve que Tweet Deck ou Uber Twitter ne rafraichissent jamais assez vite. Enfin, bref, je suis tout à fait intoxiquée.

Le pire, c’est que le LT devient un sous genre de voyeurisme et de sitcom. Le LT a ses personnages récurrents, ses private jokes, ses codes, ses détracteurs en mode “ouais #mcla a pourri ma timeline bouuuh”. Les gens qui LT rassemblés sur un plateau d’AB production, ce serait un joli cross over Hélène et les garçons / Mac Gyver / Alf (toi même tu sais)/Star Treck.

Je me demande si il est opportun de poster ce tumblr. Je démontre que je suis à la fois : accro à la trash tv, à internet, au virtuel, et que je suis #NOLIFE. Et ce ne sont pas mes seuls défauts. J’aime aussi beaucoup les colliers avec des donuts en plastique, les blagues pourries, la Amstel pression, la chanson française des années 50_60_70, et je podcast Ruquier, je rêve de vivre à Charleroi.

Ultime blague pourrie avec musique que j’aime et je suis sure qu’il boit de l’Amstel pression : Le Glacier.

(Thursday, November 26, 2009)