Laïcité pur porc

Depuis hier, Le Point et Mediapart se font le relais d’une information qui semble bouleverser les laïcs de tout poils : les sessions de concours pour les écoles de Polytechnique et Centrale ont été organisées pendant la Paque juive. Pour éviter aux étudiants juifs pratiquants de perdre injustement une année d’étude, une session spéciale a été organisée, dans des conditions permettant de préserver le caractére solennel et secret du concours : « les candidats concernés devant rester confinés toute la journée du 20 avril au moment officiel de l’épreuve jusque dans la nuit où ils pourraient à leur tour composer. Rebelote le 26 avril. » (source Le Point).

La Pâque juive, c’est culturellement l’équivalent familial de Noel ou de l’Aïd. Un moment où les familles se rassemblent, on rapatrie la grand mère, l’oncle et le cousin, on met les petits plats dans les grands, on évoque deux soirs de suite la sortie d’Egypte dans un rituel appelé Seder.  Religieusement, selon les préceptes de la loi juives, les jours de fêtes sont des jours chômés, comparables au Shabbat : il y est donc interdit d’y travailler, et par extension de conduire, d’écrire, d’emprunter les transports en commun, tout ce qui pourrait permettre aux étudiants de passer sereinement leurs concours. Ces interdictions ne sont pas de simples indications de vie, elles sont au coeur de la pratique des juifs religieux, et ne souffrent d’aucun passe droit. A chaque Pessah, on compte quatre jours chômés rituels, qui viennent ouvrir et clore les célébrations de la Pâque : cette année ces jours tombent du lundi 18 avril à la tombée de la nuit au mercredi 20 avril à la tombée de la nuit, puis du dimanche 24 avril à la tombée de la nuit au mardi 26 avril à la tombée de la nuit. Les concours organisés en journée le 20 et le 26 avril sont donc strictement impossibles aux juifs qui souhaitent fêter Pessah conformément à ce qui leur est demandé par leur religion. Les concours de ces écoles sont l’aboutissement de plusieurs années de classes préparatoires difficiles, et ouvrent la possibilité à de multiples autres écoles, puisqu’on compte plus d’une cinquantaine d’écoles accessibles sur la base des résultats de ces épreuves. Il ne s’agit pas d’un système comparable à celui de la faculté, où de nombreux étudiants juifs religieux se contentent de passer les rattrapages de septembre quand leurs partiels tombent pendant une fête ou un Shabbat, ici, c’est un événement unique, sans session ultérieure dans l’année. Raté pour raté.

Que fallait il donc faire ? En amont, il aurait certainement fallu que les institutions en place fassent leur travail d’harmonisation. Le Consistoire, représentant des juifs de France, a le devoir de communiquer chaque année le calendrier des fêtes au ministère de l’éducation nationale ainsi qu’aux différents universités et grandes écoles. Dans ce cas précis, on ne sait pas si cela a été fait. On ne sait pas non plus si les organisateurs du concours ont pris le temps de regarder un calendrier multi-confessionnel avant de prendre une décision. C’est d’abord ce manque d’information et de communication qu’il faut sanctionner à mon sens, et pas les étudiants, qui n’ont pas à subir ce genre de ratés. Ce qui me révolte, ce sont les arguments des laïcs-athées, qui prétendent à demi mot que le gouvernement privilégie les candidats juifs en organisant cette session. Je ne vois pas en quoi passer la fête la plus importante, tant sur le plan familial, culturel, que religieux, enfermé dans une école vide à manger du pain azyme et du thon en boîte leur confère un quelconque avantage. Le 26 avril au soir, alors que tous les autres juifs de France célébreront la fin de Pessah, qu’ils dégusteront leurs premières baguettes fraîches depuis une semaines, ils passeront un examen. Imaginez vous qu’on organise la première épreuve du baccalauréat le soir du réveillon de Noel. Ou l’examen du concours de médecine à l’heure précise de la fin du jeune du Ramadan. Si la laïcité, c’est de ne reconnaître aucune religion, alors je réclame à mon tour de pouvoir faire mes démarches administratives le 25 décembre à midi en mairie, Noel n’est qu’un jour comme les autres pour moi, un jour sans tabac ouvert, un peu comme un long dimanche pénible, c’est tout. Je réclame également qu’on fasse taire les cloches des églises et qu’on interdise les feux d’artifices du 15 aout.  Mais est-ce que cela aurait du sens ?

Je ne crois pas en une laïcité pure porc, qui forcerait la rillette dans le gosier de chacun, quelque soit sa confession ou son niveau de pratique. La comparaison au porc est flagrante pour moi, puisque c’est l’interdit que tout le monde connaît pour les religions juives et musulmanes. Il me semble insultant pour l’idée même de la laïcité d’obliger un enfant musulman à manger du porc à la cantine, ou à le priver de repas si il n’y a que du porc au menu. Il me semble insultant pour la laïcité de ne pas prévoir des dates d’examen qui permettent à tous les étudiants de pouvoir accéder à l’épreuve. Comment pouvons nous demander aux autres religions de s’aligner sur l’existant, alors que les chaînes de télévisions publiques continuent à nous citer le Saint du jour à météo tous les soirs et qu’on sert du poisson à la cantine le vendredi ?

Edit : il semble suite à la note envoyée en Février par le directeur de Centrale à l’Elysée que le véritable problème soit la publication au Journal Officiel des dates à éviter pour fêtes religieuses. Pessah n’a pas la chance de figurer sur cette circulaire, ce qui semble explique la confusion de l’organisation de cette épreuve. Je n’approuve en aucun cas l’atmosphère de secret qui l’enveloppe, qui fait peser sur la communauté juive des soupçons injustifiés. Je souhaite qu’à l’avenir, des calendriers multi-confessionnels corrects soient distribués, et surtout qu’on cesse de considérer comme normal une laïcité qui ne semble ne fonctionner que pour les athées.

Edit 2 : et si finalement, tout ca n’était que beaucoup de bruit pour rien ?

129 réflexions sur « Laïcité pur porc »

  1. Coucou Daria,

    A priori j’aurais plutôt tendance à être d’accord avec toi, mais juste après l’application de cette famause loi sur le voile intégral , ça me donne l’impression que le gouvernement français essaie de monter les gens les uns contre les autres. ( Les juifs contre les musulmans, par exemple).

    Pendant que les uns diront :  » ce n’est pas juste, il y a deux poids , deux mesures » et que les autres répondront:  » Mais ça n’a rien à voir »,

    personne ne pensera aux vrais problèmes, sociaux ceux-ci, que sont la crise du logement, le chômage, la précarité grandissante.

    Bises, j’aime bien ton blog.

  2. Je lis plus haut, par Isatis:
    « Pour moi, la laïcité c’est tolérer toutes les croyances (dans la mesure où effectivement, on rentre pas dans n’importe quoi, Sciento machin) »

    Bon alors le problème c’est de savoir c’est quoi, le « n’importe quoi ». Je m’en tiendrais aux âneries qu’on a tenté de me fourrer dans le crâne étant jeune: le monde créé en 7 jours, Eve un bout de côte d’Adam, la Marie enceinte sans avoir trifouillé et l’autre qui ressuscite peinard avant de monter au ciel, je trouve qu’on n’est pas loin du grand n’importe quoi là, voire même carrément dedans. Qu’on ne me dise pas que plus personne ne croit vraiment à ça: je connais au moins un des mes anciens camarades de promo qui a fini curé, si ça c’est pas de la torture mentale (et physique, oui oui) alors qu’on me fasse réciter dix « votre père ». Ah mais si c’est une religion « étatique », ça change tout ma bonne dame: entre le cureton ou la bonne soeur qui n’ont pas le droit de forniquer et les raëliens qui partouzent à tout va, seuls les premiers sont respectables et doivent être « tolérés », mais oui…

    Ceci étant, le mot « tolérer » est plutôt bien choisi, je tolère, oui, ce qui pour moi veut dire: priez donc chez vous je ne sais quel dieu ou poêle à frire, mais faites pas c… avec vos religions. Or ce n’est pas le cas. Et oui, si les cloches pouvaient arrêter de sonner, je me ferais de meilleurs grasses mat’ le week-end.
    Par contre les jours fériés, ça j’en veux bien plus, et pas pour les passer avec la grand mère!

  3. Je suis athée mais je respecte les croyants et les religions.

    Mais j’ai du mal à respecter les religions qui courtisent le Président le plus raciste que la France ait connu depuis longtemps:
    Certains Français de cette communauté se sont arrangés pour que l’American Jewish Committee, remette à Sarkozy le modeste prix de « Lumière pour la Nation » …

    http://www.dailymotion.com/video/x3homk_sarkozy-remercie-par-l-american-jew_news

    NDD : j’adore les discours qui commencent par « je respecte » et qui poursuivent par « sauf ». Ton commentaire est hors sujet, et il ne fait que renforcer mon sentiment sur ceux qui se disent « athées et respectueux sauf ». Chaque religion exerce une pression par lobby sur le gouvernement, CHAQUE, le plaisir pris a Pointer les juifs du doigt est nauséabond.

    Evidemment Sarkozy dès qu’on le lui demande, renvoie l’ascenseur en octroyant des passe-droits.

    Ceux qui profitent d’avantages obtenus ainsi ne sont pas respectables.

    D’autant plus en ce moment où Sarkozy et son gouvernement stigmatisent, quasiment tous les jours, les musulmans.

    Il y a énormément plus de pratiquants musulmans que juifs en France, pourquoi donc ce sont les seconds qu’on avantage ?

    Je trouve que ces étudiants, s’ils veulent se comporter proprement, devraient refuser cette manip et à passer les épreuves avec les autres.
    Je suis certaine que leur Dieu les trouverait beaucoup plus intègres ainsi.

  4. Salut !
    Tout à fait d’accord avec vous sur le calage des épreuves sur un calendrier confessionnel intégrant cependant toutes les religions et pas uniquement les trois monothéismes abrhahamiques (y a ptet un h en trop…).
    Votre critique des athées n’est pas cohérente cependant, et même un peu sotte car vous vous en prenez dans vos illustrations au fait que la laïcité soit calée sur la chrétienté, mais comme quand même ce sont vos pairs, vous ne les attaquez pas de front.
    C’est lassant à vrai dire d’être en tant qu’athée pointé du doigt sur les questions de laïcité alors que c est bien nous qui devons nous caler sur les calendriers des autres … bref
    et vive les menus végétariens à la cantine !!!

  5. Ce n’est pas très honnète d’avoir rendu mon commentaire presqu’illisible en écrivant dans le texte, au lieu de répondre par un post séparé.

    Nauséabond, est celui qui cache la vérité qui le dérange: certains juifs ont courtisé Sarkozy et son gouvernement jusqu’à en tirer des avantages divers.

    Et ce n’est bon pour personne.

    Mais cela peut se reproduire avec un autre président.

    Il faut surveiller les mouvements communautaristes pour qu’ils se tiennnent à distance des institutions politiques et médiatiques. Actuellement c’est très loin d’être le cas.

  6. Comme cela a été rappelé, les dates de cette pâques Juives n’ont pas été intégré dans le calendrier officielle. Les organisateurs du concours ne pouvaient pas les inventer ces dates.

    Et pour conclure, les concours aux écoles d’ingé, c’est comme c’est, pour tout le monde, et c’est pas autrement. Et on est prévenu de cet état de fait en math sup (donc 2 à 3 ans AVANT le concours). T’es malade ce jour là ? Tant pi pour toi. Ton père décède ce jour là ? Tant pi pour toi. Tu es juif orthodoxe pratiquant ? Ok, on décale juste pour toi.

  7. Si je ne suis pas croyant, aurais-je droit à une dérogation pour mon confort ? « Il fait beau en mai : j’aimerais bien profiter du beau temps une semaine avec ma famille : merci de reporter le concours ».

    Imaginez la bêtise de la personne qui met en péril son concours et les 2 à 3 années d’études intensives le préparant parce qu’il ne veut pas prendre le bus le jour de l’épreuve car sa religion lui interdit.

    Si son Dieu le punit parce qu’il transgresse cette « loi » et se donne les moyens de réussir sa vie, je lui conseillerais de changer de crèmerie…

    DariaMarx, tu souhaites que l’ensemble de tes concitoyens endurent la soumission religieuse que quelques-uns se sont choisie. Triste discours que tu tiens.

  8. « Si son Dieu le punit »

    C’est vrai que ça fout grave les boules quand même. On sait quelles sont les peines encourues? A-t-on le droit à un avocat?

  9. Alex, tu me fais rappeler une interview de Jean-Claude Van Damme. La comparaison n’est effectivement pas gratifiante car ton discours vire au pathétique. Tu cites des paraboles ! Des légendes si tu préfères, et elles ne sont certainement pas à prendre au premier degré. L’important n’est pas le récit en lui-même mais les enseignements à en tirer, comme dans la mythologie grec ou les fables de Lafontaine où l’on parle de morale.

    Pour revenir au sujet premier du post, je suis désolé Daria, mais la foi est un enrichissement personnel. Et quand elle te mets plus de bâtons dans les roues qu’elle ne t’aide, il faut l’adapter, faire des consensus, sinon le risque d’apostasie devient majeur.

    En parlant de consensus, combien de temps dure(nt) leur(s) examen(s) ? Ne pourraient-ils pas les passer à la date commune puis rejoindre leurs familles respectives après ces quelques heures de concours, concours de circonstance oblige ? Mise à part une entrave commise, ils ne seraient pas privés de tous les bienfaits de cette célébration.

    -« C’est impossible parce que la loi religieuse juive est inflexible »

    Je ne peux que sourire à cette affirmation, les juifs othodoxes qui verront ça comme un dilemme n’auront pas leur place dans les postes pour lesquels ils étudient.

  10. Ok pour éviter de placer des évènements importants les jours de grande fête religieuse, mais dire que certains sont empêchés de passer un examen, non.

    Que dirait-on d’un catholique qui préfèrerait passer Noël en famille plutôt que passer un concours de cette importance ?
    Soit il accepte pour une fois, à regret, de rater une grande fête familiale, de louper les tantes et cousins qui viennent de loin, c’est bien dommage, soit il privilégie Noël, sacrifie de longues années de travail et c’est soit un con soit un fanatique.

    Ce n’est pas un empêchement, c’est un choix regrettable à faire, qui peut être évitable avec un peu de bonne volonté de la part des pouvoirs publics.

    Je suis auxiliaire de vie et de famille catholique. Refuser de travailler le dimanche, le jour de Noël ou le 15 août comme l’exige mon travail me classerait irrémédiablement dans la case des fanatiques, et à raison.

    Pour moi, pour moi le clivage n’est pas lié à des religions ou non-religion diverses, mais lié à la tolérance et aux arrangements que chacun est prêt à faire pour vivre ensemble (pouvoirs publics comme individus ou organisations religieuses).

    Tolérance ou fanatisme.
    Respect de l’autre ou haine.
    Souplesse ou affrontement.

  11. Après avoir lu tous les posts, je me rends compte que mon commentaire est assez redondant.

    Pour résumer,

    « la loi religieuse juive est inflexible »

    Depuis la création du judaïsme ?
    Je ne suis pas une pro en histoire mais ça date non ?

    Tout système inflexible devient forcément inadapté dans le temps.
    Si on applique le darwinisme à cette question, la religion juive ferait bien de s’adapter, non ?
    Bon, sans rire, être inflexible, c’est être figé, arrêté.
    C’est dommage de s’imposer un tel traitement.

  12. Je ne suis pas croyant. Est-ce à dire que je dois supporter les requêtes farfelues de braves croyants qui veulent que la société se plie aux contraintes qu’ils se sont choisies par « respect » des cultes ? Une fois de plus, jusqu’où ira-t-on quand le premier pas aura été fait ?

    Si je ne suis pas croyant et que je souhaite que les concours se déroulent à la date prévue pour une quelconque raison, de quel droit les croyants de quelque religion que ce soit devrait imposer à l’état, et donc à moi par voie de conséquence, de déplacer les dates à une période différente ? Pourquoi l’opinion des croyants – et à ce point là, on parle de croyants extrémistes – devrait prévaloir sur la mienne ?

    Personne n’empêche ces gens de passer les concours : ils ont simplement un problème de santé mentale qui fait qu’il leur paraît inacceptable de transgresser des préceptes religieux ineptes même pour un jour aussi important que celui du concours.

    Je vois bien que tu veux être gentille et que tu ne veux pas froisser les gens. Sauf qu’à un moment, il faut siffler la faim de la récré.

  13. J’ajoute que je ne comprends pas très bien ce qui justifie l’indulgence accordée à ceux qui se réclament de Dieu pour obtenir une dérogation aux règles communes (ou plutôt si : ils poursuivent une lutte à caractère politique).

    Je m’explique : supposons un groupe d’individus animés par des principes éthiques auxquels ils subordonnent tous les aspects de leur vie, des écologistes inflexibles par exemple. Si ce groupe d’écolos réclame une reconnaissance publique de leurs principes et une adaptation aux règles communes (repas végétaliens pour leurs gosses dans des cantines scolaires, jour de congé à chaque anniversaire de la mort de René Dumont, refus d’employer certains modes de transport pour leurs déplacements professionnels ou scolaires, refus de se plier au système de l’heure d’été/heure d’hiver, etc), on trouvera leurs requêtes extravagantes et on leur rira au nez.

    A l’inverse, un tel comportement paraît totalement légitime pour des groupes se réclamant de Dieu. Cette différence de traitement (discrimination en faveur des groupes religieux) est de mon point de vue totalement aberrante. Il serait temps que certains comprennent qu’en réclamant des aménagements aux règles communes, les groupes religieux se placent d’eux-mêmes en marge de la société.

  14. Cet article est idiot. Pour de très nombreuses raisons. Tout d’abord, ce n’est pas qu’il soit tenu compte ou non des juifs pratiquants qui ait jamais fait, en soi, polémique. Ce qui a fait polémique c’est le fait que le gouvernement se fait actuellement bruyamment et démagogiquement Grand Défendeur de la laïcité et Pourfendeur de tous Préceptes Religieux, de manière largement abusive, alors que tout le monde sait très bien qu’une seule religion (l’islam) est visée, et que par ailleurs, en catimini, en SECRET, à la demande de l’ÉLYSÉE, on aménage les concours des grandes écoles (en infraction flagrante de leur règlement) pour tenir compte d’une autre communauté religieuse, laquelle ne souffre apparemment pas les mêmes foudres de la part de l’état. Si l’on tient compte des tensions entre les communautés pratiquant les deux religions concernées, c’est particulièrement mal venu.

    Le problème est là, dans cette hypocrisie, dans ces deux poids et deux mesures, et nulle part ailleurs. (Je suppose par ailleurs que les dates de concours sont publiées fort longtemps à l’avance, que le J.O. publiant les fêtes religieuses principales de chacun « dont il est tenu compte » l’est également, et que les autorités religieuses du judaïsme auraient pu se rendre compte du problème un peu plus en amont et s’en plaindre, autorisant sans doute ainsi une solution générale au grand jour et non un bricolage élyséen de dernière minute avec épreuves nocturnes et ambiance de conspiration).
    Cette ambiance de conspiration donne de plus autant de grain à moudre que l’on voudra à l’antisémitisme (notamment par l’affirmation que les uns sont bien introduits auprès du pouvoir, les autres objets de son mépris…), ce qui n’est pas malin-malin non plus.

    Par ailleurs, dans un commentaire, Daria écrit : « Il y a en France des représentants étatiques des grandes religions. Pour le reste, il y a la Mivilude. »

    Et puis quoi encore ? Les « grandes » religions ne sont jamais que des sectes qui ont réussi ! En quoi le nombre d’adhérents d’une religion quelconque lui donnerait une légitimité (indépendamment du nombre d’affaires de prêtres pédophiles qui peuvent l’entacher…) alors qu’une religion ou philosophie ayant un petit nombre de fidèles serait nécessairement à surveiller et combattre (Dans « Mivilude », « vi » est pour « vigilance » et « lu » pour « lutte contre »…).

    Le nombre de religions ayant des préceptes divers peut se multiplier à l’infini, et les préceptes des uns ne sont en rien plus respectables que les préceptes des autres. L’état ferait donc aussi bien de ne tenir compte d’aucun, puisqu’il est impossible de tenir compte de tous sans risquer d’en oublier (la preuve !) et que les solutions bidouillées sur un coin de table, secrètes et nocturnes, ne sont guère compatibles avec l’idée qu’on peut se faire de la démocratie et de l’égalité de traitement de tous.

    Personnellement, la pâque Juive, je m’en tamponne autant que de l’Aïd el kébir, de Noël, de l’Assomption et toutes ces sortes de choses. Je trouve une fête de solstice druidique un chouïa plus sympa, si c’est à moi de choisir, hein :-}

    Cet article témoigne à tout point de vue d’une partialité totale, d’un « je défends ma communauté parce que c’est la mienne et puis c’est tout ».

    Décevant, piteux.

  15. Il me semble que l’article prend le problème par le mauvais bout. On affirme donc qu’un laïcité saine devrait respecter les impératifs religieux. C’est une conception anglo-saxonne de la laïcité qui vise à protéger les religions, ce n’est pas la conception française qui vise à faire sortir le religieux de l’espace publique. La république ne reconnait aucun culte, elle ne peut donc tenir compte des impératifs religieux. C’est, dans une république laïque, au religieux de s’adapter à la vie publique et non le contraire.
    On ouvre une porte à toutes les dérives. Si, me proclamant disciple de Bacchus, je pose la demande de pouvoir réaliser des orgies en pleine rues, trouvera-t-on normal que l’on me le permette? Bien sûr que non, mes convictions n’ont pas à pénétrer l’espace publique. Va-t-on séparer garçon et fille pour respecter les convictions des plus obtus des monothéistes (qui se retrouvent sur ce point)? Car cela pourrait être l’étape suivante.
    C’était, dans le cas présent, aux religieux de s’adapter, les autorités religieuses octroyant une « liberté » à leurs ouailles, et non à l’état à s’adapter.
    De plus, en cette période où, à raison, on interdit le voile intégral, ce geste envers les juifs religieux est un signal qui risque de faire monter encore un peut plus le sentiment de discrimination des musulmans, et qui risque de donner du crédit aux délires antisémites (les juifs ont tout les droits, contrôlent tout…).
    J’ai très peur que l’on se dirige vers une société multiculturelle, une société où la communauté où l’on naît est l’interlocuteur à la place de l’individu, où cette communauté détermine l’individu. Chacun prisonnier de ses traditions, nous nous ne parlerions plus, nous resterions entre nous, une société pilarisée à l’extrême, un cauchemars bien plus grand qu’une société où le religieux doit s’adapter au vivre ensemble.

    Amicalement

  16. @Moz « …on s’en soucie uniquement pour la future élite de la france, cela aurait été un problème de juifs ouvriers ou chromeurs, ils pouvaient toujours crever la gueule ouverte. »

    Voilà une remarque intéressante, enfin ! Ce n’est pas une question de religion, mais bien de classe et d’accès à l’oreille du prince…

    J’ajouterai de mon point de vue que seule une infime minorité d’INTÉGRISTES religieux (quelle que soit la religion concernée) fera l’impasse sur un concours capital qu’elle prépare depuis des années et qui conditionne la suite de sa carrière, au seul motif que ce concours, évènement unique, tomberait par malchance le jour d’une fête religieuse.

    Si un tel évènement malencontreux privait la future ÉLITE de la nation, ayant le POUVOIR, de quelques INTÉGRISTES religieux, je serais finalement le dernier à m’en plaindre. Le non-intégrisme religieux, comme critère de sélection de nos futures élites, ça ne me paraît pas plus con qu’autre chose, tiens :-}

    Sinon, y’a bien des purifications, repentances, lamentations, arrachage de cheveux, lavements, Pater, Ave, confessions, dons en espèces au Culte, jeûnes, coupage de nattes, rasage de barbes et auto-flagellations pour se faire pardonner d’avoir enfreint la loi religieuse. À tous les coups.

    @Daria : « C’est impossible parce que la loi religieuse juive est inflexible. »

    La République ne reconnaît aucun culte. La « loi religieuse juive » n’a pas cours en République française. La République s’en tape, tout comme de la loi religieuse raélienne, scientologue, chamanique, jaïne, etc.

  17. @Sil : « Une loi religieuse inflexible ne me paraît pas compatible avec un idéal de laïcité. »

    Bien vu. Ni avec l’idéal de tout état non théocratique. Les lois de la République doivent, dans l’esprit de tous, prévaloir sur les « lois religieuses », sinon il y a ce gros problème que l’on évoque souvent comme « L’islam est-il soluble dans la démocratie ? » et qu’il semblerait que l’on doive étendre, en fait, à d’autres religions…?

    Même s’il est tout à l’honneur de la République de chercher, quand c’est POSSIBLE et pas trop COÛTEUX à tous points de vue, à arranger tout le monde quelles que soient les raisons, y compris religieuses, il y a toujours des moments où une loi « républicaine » viendra en conflit ou contradiction avec une « loi religieuse ». Et des moments où on ne pourra arranger tout le monde, où on n’y aura pas pensé, où il sera trop tard… C’est inévitable. La définition d’un état laïc indique qu’à ce moment, c’est la « loi religieuse » qui devra plier. Point.

    Les personnes religieuses qui s’y refusent « ma loi religieuse est inflexible » feraient tout aussi bien d’émigrer vers une théocratie gouvernée par la religion de leur choix. Parfois cela existe…

    Par ailleurs, notre démocratie fonctionne (non pas que je m’en félicite, oh ! làlà !) sur le fait que, quand un type est élu avec 50,1% des voix, les 49,9 % d’électeurs restants vont passer quelques années à voir jour après jour adopter des lois et des mesures qui leur font horreur et qu’on leur justifiera par : « Machin a été élu, le peuple a choisi, c’est démocratiquement légitime, alors ta gueule ! »

    Dans un pays qui heurte à longueur de journée les convictions politiques ou humanistes d’un bon tiers de ces citoyens au prétexte de « démocratie », que la date d’organisation d’un concours heurte quelques dizaines d’intégristes religieux, franchement, en comparaison, ça m’en bouge une sans déranger l’autre…

  18. «  » »et surtout qu’on cesse de considérer comme normal une laïcité qui ne semble ne fonctionner que pour les athées. «  » »

    Ah, je comprends, tout ça c’est de l’humour…

    L’athée que je suis subit quotidiennement les chamailleries et revendications des croyants de toutes origines, cloches comprises.
    Quant il ne s’agit pas de massacres.

  19. Le forum étant kilométrique, j’ai pas tout lu et je lâche sans doute une bouteille à la mer.
    1/ Il y a une religion dominante, que les guerres de religion, puis les dragonnades, ont renforcée comme dominante. Et le Calvinisme, comme variante excessive, a presque disparu.
    2/ Les français (je suis belge) ne voient pas que le « Concours » (eux seuls savent ce que) est une religion laïque qui prétend garantir l’égalité absolue. Alors que leur société (pure norme NF) est pétrie de normes mais aussi de privilèges, de jeu avec la norme, jeu qui est aux mains des représentants de l’autorité, les fonctionnaires.
    3/ Ce contexte non-dit est essentiel pour contextualiser le sujet de votre débat. Le ‘concours’ tombe avec ‘l’interdit’. Donc on octroie le privilège de boire de l’eau pendant que d’autres font… rien, pour prolonger la date du fatidique ‘concours’ à ceux qui sont demandeurs de fête « non républicaine comme le concours.
    4/ En fonction de 1/, un concours à Noël est impensable. En fonction de 2/ un respect de tous les calendriers saints s’imposant à la secte ‘concours’ est impensable. Mais un concours s’imposant dans l’ignorance de tout calendrier est aussi impensable. DONC, seul un examen du « mercredi des cendres » est authentiquement laïc.

  20. Plusieurs choses en vrac :

    – le calendrier telle qu’il est aujourd’hui en France est historiquement un calendrier chrétien. Les chrétiens n’ont en rien à se soucier de fêtes, de votes, ou d’examens, qui viendraient polluer leurs jours chômés. Le lundi de Pentecôte me direz vous ? Vous souvenez vous seulement du scandale que celui ci a provoqué, et de l’allégement de sa contrainte ?

    – je ne suis absolument pas judeo centrée. Je suis également très inquiète de la stigmatisation des musulmans suite aux lois sur le voile à l’école puis sur le voile intégral. La pratique des religions juives et musulmanes est très proche sur un certain nombre de points concrets, notamment l’abattage rituel du bétail, qui est en ce moment même au coeur d’une polémique grave. Si l’abattage rituel est interdit par les autorités sanitaires françaises, plus de hallal, plus de casher.

    – vous persistez chacun dans un raisonnement « il faut être un peu balourd pour ne pas passer un examen à cause de sa religion ». Seriez vous dans la même démarche pour dire à une famille musulmane « arrête de nous faire chier avec ton hallal, tu n’as qu’à manger comme tout le monde, reprend donc un peu de saucisson ». Si oui, nous allons vraiment avoir du mal à trouver un point d’entente dans la discussion.

    – Ce qui m’a révolté de la part de Mediapart et du Point, c’est l’usage qu’ils ont fait de l’information. C’est tellement simple de déclencher une réaction d’anti-sémitisme en jouant sur l’image du juif privilégié, du juif haut placé, du bon gros juif bien riche. Ils ont sorti des informations au compte goutte, pour au final aboutir sur … RIEN. L’épreuve n’a pas lieu. Les étudiants juifs religieux ont perdu leur année.

    – Oui, je suis pour une laïcité à l’anglaise. Je suis pour que les femmes puissent travailler voilées dans la fonction publique ou à la caisse de nos supermarchés, je suis pour la reconnaissance des différentes communautés qui composent aujourd’hui les français. Je ne crois pas qu’on vainque le communautarisme en niant et en écrasant le désir de chacun à vivre sa foi ou sa culture.

  21. Daria, tu souhaites « vaincre le communautarisme » alors que tout ton propos vise justement à le promouvoir.

    Tous les citoyens sont égaux devant la loi : c’est ce principe même qui fait qu’on peut vivre ensemble en respectant les choix de chacun.

    Si chaque communauté religieuse se voit attribuée des dérogations réglementaires ou légales – aujourd’hui, pour des dates de concours : et demain ? -, aucune ne vit dans la même société, avec les mêmes règles. Et dès qu’une contradiction quelconque ou un clash nécessitera un arbitrage entre deux communautés, chacune se pensera dans son bon droit et l’Etat tranchera forcément dans le sens de l’une et déplaira à l’autre.
    Tu te retrouveras avec ce que tu dis souhaiter éviter : des tensions attisées entre communautés, une défiance systématique envers l’autorité de l’Etat. Bref, avec des communautés repliées sur elles-mêmes et une société décomposée.

    Personnellement, je pense que tout religieux qui tente de faire prévaloir sa foi dans l’organisation de la vie publique française doit être combattu.

  22. Je ne pense pas qu’il s’agisse de nier le communautarisme, il s’agit de ne pas le reconnaître, c’est différent. Tu cites le modèle anglo-saxon, même c’est le creuset même du communautarisme (ou multiculturalisme, concept cache sexe du communautarisme de fait).
    Il n’y a en démocratie que des individus, rien d’autre, sinon l’on fausse l’équidistance des citoyens envers la loi et l’état. L’égalité entre les hommes est négative Et positive. Elle interdit tout autant les discriminations négatives que les passes-droits pour quelque raison que ce soit, quelles que soient les convictions de chacun. Car l’état n’a pas à se soucier de nos convictions, cela ne le regarde pas, ce sont les actes qui doivent l’intéresser.
    De plus, plus pragmatiquement, je te conseille de te renseigner sur l’état des tensions communautaire en Angleterre, sur le problème du radicalisme qui traverse ses minorités, sur la difficulté qu’a une personne à sortir de sa communauté si elle le souhaite, à ne pas se sentir « obligé » par elle.

  23. Sphax a tout à fait raison. Daria Marx est communautariste, conception du pacte sociale aux antipodes de la mienne, mais qui est après tout une opinion aussi valable qu’une autre. Aussi, pourquoi prétendre lutter contre ? Peut-être parce que chacun sait pertinemment, y compris ses promoteurs, qu’une telle organisation sociale aboutit à une société fragmentée entre divers groupes aux intérêts parfois antagonistes ?

    « Je ne crois pas qu’on vainque le communautarisme en niant et en écrasant le désir de chacun à vivre sa foi ou sa culture. »

    ==> Pouvoir exercer sans la moindre entrave son individualisme est LA revendication majeure de notre époque qui est placée sous le signe de l’exaltation egotique. Ainsi préfère-t-on s’identifier aux éléments qui nous distinguent des autres, plutôt qu’à ce qui nous relie avec la majorité. Les termes que tu emploies ne sont pas anodins : mettre une borne à l’exercice de la liberté individuelle (exigence de neutralité politique ou religieuse des agents de l’Etat) ne signifie pas forcément « écraser le désir de vivre sa foi »).

  24. En réponse à chacun de tes points Daria :

    – des chrétiens pratiquants, il y en a de moins en moins. L’Etat et la Religion sont séparés depuis 1905 : en gros aujourd’hui, l’Etat décide des dates d’examens et les Chrétiens s’y plient ! Et quand bien même ils exigeraient un arrangement, tu m’entendrais protester autant !

    – que vient faire l’abattage rituel dans notre sujet ?

    – toi aussi tu persistes, décidément. On te parle de UNE entorse à 2 ou 3 préceptes archaïques ! On te parle de UN concours qui dure CINQ JOURS pour décider de l’avenir d’une personne qui aura tout loisir de pratiquer sa religion pour les 80 ANS d’espérance de vie qu’il a ! S’il y a bien une dérogation à demander, c’est à l’autorité religieuse du pratiquant. Certainement pas à l’Elysée…

    – haaa… voilà, on a mis le temps ! Comme souvent, quand on n’est pas d’accord avec certains Juifs, c’est qu’on est antisémite. Il va falloir un jour choisir une autre défense, ça devient franchement lassant ; aujourd’hui ça ne tient plus et parfois ça relève du comique (cf. l’affaire de Dove Attia accusant Gérald Dahan d’antisémitisme). S’ils ont perdu leur année, c’est bien leur faute.
    Il serait temps que chacun comprenne qu’il n’existe aucun Dieu ; le ridicule de la situation en est la preuve. Comme dit Tomer Sisley : « Ces guerres de religion : j’ai l’impression de voir des gosses qui se battent pour savoir qui a le meilleur ami imaginaire. »

    – la laïcité française n’écrase aucune pratique religieuse ! Tu ne veux pas le comprendre. Tu t’enferres dans l’idée fausse selon laquelle : « laïcité = religions interdites », alors que cela signifie simplement que chacun est libre de pratiquer sa religion dans les règles de liberté qui refusent le prosélytisme et ostentation.

    Comment veux-tu vaincre le communautarisme si chacun va à l’Elysée demander tel ou tel arrangement à sa pratique religieuse ? C’est complétement paradoxal et donc insoluble comme problème. Sois logique avec toi-même.
    Rejoins vite l’athéisme. On ne nait pas de telle ou telle obédience, on l’hérite de l’éducation de nos parents…

  25. Après tout si l’on est croyant, n’est ce pas une épreuve de plus pour démontrer sa foi ?
    (je rigole, mais au vu des réponses il est temps de se détendre un peu du slip les enfants..)

    Schmutss Daria 😉
    (ça veut dire bisous, en Alsacien)

  26. @Piroshka: merci!! tu as mis les mots, je n’ai jamais reussi a m exprimer sur ce sujet… merci!

    « Le principe de la laïcité ce n’est pas de plier la République aux exigences religieuses de chacun. C’est à chacun de faire en sorte que la liberté de culte ne n’aille pas contre d’autres obligations républicaines. « 

  27. Beaucoup de bruit pour rien, c’est effectivement ce que cela semble avoir été. Une analyse intéressante, et quelques précisions appréciables ici :

    http://www.causeur.fr/ca-paques-ou-ca-casse%E2%80%A6,9637

    Ca permet entre autre de voir que des institutions comme le CRIF et consorts n’avaient rien demandé, et que la polémique aura été vaine, et dangereuse, de A à Z. L’occasion aussi de voir que seule cette année 2011 « exceptionnelle » est fautive, avec ses dates de fêtes religieuses mal placées ! Et que les organisateurs du concours avaient semble-t-il fait leur boulot. Et comme vous pouvez voir, chère DM, le dimanche, il arrive que l’on planche aussi 😉

    Par ailleurs, je pense que la laïcité à l’anglaise (et à l’américaine) est un danger, pour le coup un encouragement au communautarisme. Une vie en vases clos juxtaposés pour les différentes communautés, plus aucun esprit national, la haine et le terrorisme qui s’en mêlent parfois… Les Anglais avaient assez mal digéré que certaines attaques terroristes menées contre eux étaient le fait d’individus anglais et vivant sur le sol grand-breton depuis des lustres. Ciel, le merveilleux modèle de laïcité aurait-il des ratés ?

    Qui plus est, le communautarisme, d’abord vécu comme une liberté de « vivre sa foi/sa culture » comme on l’entend, finit généralement par aboutir à l’oppression des individus : Demander aux filles qui voudraient refuser le voile dans certains quartiers français, anglais,… comment elles seraient traitées par leur communauté, demandez à des filles de famille WASP et « born again » américain si elles pourront rentrer chez elles si jamais elles ont baisé avant le mariage ?

    Pour conclure, et puisque vous le mentionniez, en ce qui concerne les caissières de supermarché, elles peuvent tout à fait porter le voile, si la direction l’autorise. Une boîte privée fait ce qu’elle veut chez elle. Si ça défrise les clients de voir des voiles aux caisses, ils n’ont qu’à changer de crèmerie. Cela me rappelle l’affaire des Quick hallal. Suite à un article sur Rue89 là-dessus, un riverain demeuré (très loin pour le coup de vos analyses) hurlait à la violation du principe de laïcité… Euh… Comment dire…

  28. En tant que musulman croyant pratiquant convaincu (et français), je n’ai jamais eu aucun problème MAJEUR avec les lois de la République. A entendre nos chers politiques actuellement, l’Islam serait FORCEMENT en opposition avec la République. Or, dans 60% des cas, les lois de l’Islam et de la République sont plutôt en accord sur beaucoup de questions sociales et même politiques. Pour le reste : en ce qui me concerne, c’est évidemment la loi spirituelle et religieuse qui prévaut, je le dis sans aucune espèce de honte et de retenue, et les prétendus croyants qui affirment le contraire sont hypocrites.
    Pour ce qui est de déplacer des exams, ça ne me choque pas plus que ça, d’autant que le cas ne doit pas se présenter tous les mois ni même tous les ans – à condition bien sûr que cela s’applique à tous les religions.
    Je ne crois pas inutile non plus de rappeler à tout le monde que, contrairement à l’idée véhiculée depuis des années, laïcité ne signifie pas ABSENCE DE RELIGION mais LIBERTE DE CULTE…
    Tous ces débats autour de l’adéquation entre les lois religieuses et celles de la République (avec pour cible prioritaire l’Islam) me paraissent donc inutiles et hors sujet puisque les termes principaux ne sont pas déterminés. D’ordinaire les gouvernements essaient d’unir leur peuple. Celui que nous subissons actuellement essaie pour sa part de DRESSER LES CITOYENS LES UNS CONTRE LES AUTRES.. .
    C’est sans précédent. Cela ne m’étonne pas trop vu la médiocrité de notre président, mais je suis affligé de voir à quel point ça marche…

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