Laïcité pur porc

Depuis hier, Le Point et Mediapart se font le relais d’une information qui semble bouleverser les laïcs de tout poils : les sessions de concours pour les écoles de Polytechnique et Centrale ont été organisées pendant la Paque juive. Pour éviter aux étudiants juifs pratiquants de perdre injustement une année d’étude, une session spéciale a été organisée, dans des conditions permettant de préserver le caractére solennel et secret du concours : « les candidats concernés devant rester confinés toute la journée du 20 avril au moment officiel de l’épreuve jusque dans la nuit où ils pourraient à leur tour composer. Rebelote le 26 avril. » (source Le Point).

La Pâque juive, c’est culturellement l’équivalent familial de Noel ou de l’Aïd. Un moment où les familles se rassemblent, on rapatrie la grand mère, l’oncle et le cousin, on met les petits plats dans les grands, on évoque deux soirs de suite la sortie d’Egypte dans un rituel appelé Seder.  Religieusement, selon les préceptes de la loi juives, les jours de fêtes sont des jours chômés, comparables au Shabbat : il y est donc interdit d’y travailler, et par extension de conduire, d’écrire, d’emprunter les transports en commun, tout ce qui pourrait permettre aux étudiants de passer sereinement leurs concours. Ces interdictions ne sont pas de simples indications de vie, elles sont au coeur de la pratique des juifs religieux, et ne souffrent d’aucun passe droit. A chaque Pessah, on compte quatre jours chômés rituels, qui viennent ouvrir et clore les célébrations de la Pâque : cette année ces jours tombent du lundi 18 avril à la tombée de la nuit au mercredi 20 avril à la tombée de la nuit, puis du dimanche 24 avril à la tombée de la nuit au mardi 26 avril à la tombée de la nuit. Les concours organisés en journée le 20 et le 26 avril sont donc strictement impossibles aux juifs qui souhaitent fêter Pessah conformément à ce qui leur est demandé par leur religion. Les concours de ces écoles sont l’aboutissement de plusieurs années de classes préparatoires difficiles, et ouvrent la possibilité à de multiples autres écoles, puisqu’on compte plus d’une cinquantaine d’écoles accessibles sur la base des résultats de ces épreuves. Il ne s’agit pas d’un système comparable à celui de la faculté, où de nombreux étudiants juifs religieux se contentent de passer les rattrapages de septembre quand leurs partiels tombent pendant une fête ou un Shabbat, ici, c’est un événement unique, sans session ultérieure dans l’année. Raté pour raté.

Que fallait il donc faire ? En amont, il aurait certainement fallu que les institutions en place fassent leur travail d’harmonisation. Le Consistoire, représentant des juifs de France, a le devoir de communiquer chaque année le calendrier des fêtes au ministère de l’éducation nationale ainsi qu’aux différents universités et grandes écoles. Dans ce cas précis, on ne sait pas si cela a été fait. On ne sait pas non plus si les organisateurs du concours ont pris le temps de regarder un calendrier multi-confessionnel avant de prendre une décision. C’est d’abord ce manque d’information et de communication qu’il faut sanctionner à mon sens, et pas les étudiants, qui n’ont pas à subir ce genre de ratés. Ce qui me révolte, ce sont les arguments des laïcs-athées, qui prétendent à demi mot que le gouvernement privilégie les candidats juifs en organisant cette session. Je ne vois pas en quoi passer la fête la plus importante, tant sur le plan familial, culturel, que religieux, enfermé dans une école vide à manger du pain azyme et du thon en boîte leur confère un quelconque avantage. Le 26 avril au soir, alors que tous les autres juifs de France célébreront la fin de Pessah, qu’ils dégusteront leurs premières baguettes fraîches depuis une semaines, ils passeront un examen. Imaginez vous qu’on organise la première épreuve du baccalauréat le soir du réveillon de Noel. Ou l’examen du concours de médecine à l’heure précise de la fin du jeune du Ramadan. Si la laïcité, c’est de ne reconnaître aucune religion, alors je réclame à mon tour de pouvoir faire mes démarches administratives le 25 décembre à midi en mairie, Noel n’est qu’un jour comme les autres pour moi, un jour sans tabac ouvert, un peu comme un long dimanche pénible, c’est tout. Je réclame également qu’on fasse taire les cloches des églises et qu’on interdise les feux d’artifices du 15 aout.  Mais est-ce que cela aurait du sens ?

Je ne crois pas en une laïcité pure porc, qui forcerait la rillette dans le gosier de chacun, quelque soit sa confession ou son niveau de pratique. La comparaison au porc est flagrante pour moi, puisque c’est l’interdit que tout le monde connaît pour les religions juives et musulmanes. Il me semble insultant pour l’idée même de la laïcité d’obliger un enfant musulman à manger du porc à la cantine, ou à le priver de repas si il n’y a que du porc au menu. Il me semble insultant pour la laïcité de ne pas prévoir des dates d’examen qui permettent à tous les étudiants de pouvoir accéder à l’épreuve. Comment pouvons nous demander aux autres religions de s’aligner sur l’existant, alors que les chaînes de télévisions publiques continuent à nous citer le Saint du jour à météo tous les soirs et qu’on sert du poisson à la cantine le vendredi ?

Edit : il semble suite à la note envoyée en Février par le directeur de Centrale à l’Elysée que le véritable problème soit la publication au Journal Officiel des dates à éviter pour fêtes religieuses. Pessah n’a pas la chance de figurer sur cette circulaire, ce qui semble explique la confusion de l’organisation de cette épreuve. Je n’approuve en aucun cas l’atmosphère de secret qui l’enveloppe, qui fait peser sur la communauté juive des soupçons injustifiés. Je souhaite qu’à l’avenir, des calendriers multi-confessionnels corrects soient distribués, et surtout qu’on cesse de considérer comme normal une laïcité qui ne semble ne fonctionner que pour les athées.

Edit 2 : et si finalement, tout ca n’était que beaucoup de bruit pour rien ?

129 réflexions sur « Laïcité pur porc »

  1. @Mélusine, je viens de te répondre en disant « historiquement chrétienne » ou catholique. Où est le problème ?
    C’est un fait. Je ne crois pas en Dieu mais je passe le 25 décembre en famille chez moi parce que c’est férié. Le fait que je ne conteste pas l’histoire ne m’impose pas la dégustation de poisson le vendredi ni la prière du soir !

    Je suis athée, pas incapable d’ouvrir un manuel d’histoire.

  2. Antypool, j’ai reconnu à plusieurs reprises que la communication autour de l’organisation de l’épreuve était à chier. Je n’y vois pas autre chose qu’un loupé et une tentative malheureuse de rattraper le truc pour permettre aux étudiants de passer le concours.

  3. Piroska, tu n’as simplement pas compris mon commentaire.

    Je n’ai jamais nié les traditions chrétiennes de la France qui se sont institutionnalisées au fil du temps, jusqu’à perdre une grande partie de leur dimension religieuse. Enfaite je l’ai même écris noir sur blanc, plus haut.

    Je fais une distinction entre : la france a des traditions chrétiennes, et : la france est historiquement chrétienne. Pourquoi ? Parce que je suis capable de lire la constitution : )

  4. Moi j’y vois surtout une volonté de certains de ne pas se plier à la Laïcité. Il serait donc temps de lancer le débat : « La Laïcité et le Judaïsme de France ».

    J’ai oublié de te signaler que le début de ton billet et en particulier l’expression « les laïcs de tous poils » est assez péjoratif, pourtant j’ai le regret de t’annoncer que nous sommes dans un Etat laïque. C’est comme si tu avais commencé ton article par « les démocrates de tous poils » ou « les Français de tous poils ». Insinues-tu par là qu’il y aurait un mal à être laïque ? Voudrais-tu voir une religion dominer les autres ? Laquelle, nous t’écoutons ? Si tu estimes que la Laïcité est un mal, tu as le choix des pays à travers le monde puisque seuls le Mexique, la Turquie et la France la considèrent comme un pilier de notre démocratie.

  5. @Mélusine : C’est gentil, moi aussi : )
    Mais là, mon commentaire n’avait pas vocation à la réécrire.

  6. Je ne comprends pas bien la distinction entre « petite » et « grande » religion, sur quel critère un Etat laïc peut-il se baser pour distinguer la secte et la religion? le nombre de morts?

    Par ailleurs, étant adamiste, je voudrais bien pouvoir me promener tout nu et je trouve inacceptable que l’on n’accepte pas ma pratique religieuse. Après tout, les autres n’ont qu’à ne pas regarder, tant pis si ça les gêne.

    Vous aurez compris qu’il s’agit de raisonnement par l’absurde, afin de montrer qu’il est impossible dans une communauté aussi diverse que la population française de tenir compte de toutes les spécificités. Il est également impossible de ne tenir compte que de certains et pas des autres (Là je vous rejoins sur le caractère non laïc du calendrier).

    Etant personnellement non religieuse, je ne vois pas pourquoi mes impôts vont servir à financer les croyances des autres (organiser une épreuve coûte cher).

  7. un peu de lecture ne nuisant pas à la culture et au débat je vous conseille l’excellent article du Monde des Religions daté de 2008 sur les juifs de France, leur attachement à la République à ses valeurs dont la laïcité, y sont évoqués ainsi que le repli de certains vers un communautarisme qu’ils estiment protecteurs.

    http://www.lemondedesreligions.fr/archives/2008/01/01/etre-juif-en-france,9098203.php

    On peut dans une société comme la notre prendre en compte les pratiques des minorités sans les pénaliser, ni modifier nos fondamentaux cela s’appelle la tolérance. La laïcité ne se définit pas dans le retranchement du fait religieux mais dans son ouverture sans préférence, or la France, Fille ainée de l’église, comme l’a rappelé notre président en allant voir le Pape ne prend pas en compte les particularités de ses minorités philosophiques ou spirituelles.
    Elle a été rappelée à l’ordre à de maintes reprises par la CIDH .
    L’éducation nationale a érigé longtemps la laïcité comme une religion, en opposition au clergé catholique, l’instituteur bouffait du curé, puis il a bouffé du pasteur du rabbin et de l’imam. Ce temps devrait être révolu. Or il semble que par la désastreuse organisation des concours et de nombreux autres examens il ne soit pas fait cas des minorités.
    Un dernier point sur la pseudo laïcité de la Turquie, merci de mettre à jour vos connaissances depuis l’élection des membres de l’AKP les lignes bougent et les islamistes y gagnent du terrain, de plus le kemalisme a toujours gardé la main sur l’islam d’état
    http://www2.cnrs.fr/presse/thema/474.htm

  8. les dates « protégées » pour les fêtes religieuses :

    en 2006 : http://www.education.gouv.fr/bo/2005/46/MENA0502664C.htm
    en 2007 : http://www.education.gouv.fr/bo/2007/4/MENH0700090C.htm

    les dates pour Chavouot ont été rajoutées pour l’année 2008 : http://www.education.gouv.fr/bo/2008/16/MENH0800336C.htm

    Sauf erreur, et jusqu’en 2011, ce sont toujours les mêmes fêtes religieuses qui semblent être prises en compte chaque année pour les dispenses, absences et les dates à éviter par les chefs d’établissements dans leurs calendriers d’épreuves d’examens.

    Il aurait suffit de rajouter officiellement les deux jours fériés de Pessah pour 2011 et on en parlait plus. http://www.qppstudio.net/joursferies2011/israel.htm

  9. Faut-il rappeler qu’au nom d’une laïcité évidemment mal comprise, la France a exclu sans autre forme de procès des jeunes filles de 10 à 18 ans des écoles de la république parce qu’elle tenaient à porter les cheveux en foulard.
    Après une telle violence, une telle radicalité il est difficile de soutenir la tolérence et des aménagements pour les étudiants juifs dont il est question.
    Pour ma part je souhaite cette tolérence. Mais mon avis ne compte pas.
    Il faut abroger la loi sur le voile à lécole pour ce qu’elle est: fanatique, absurde, anti-laïque, contre productive (elle ne crée que des problèmes et des contradictions, comme cette histoire d’étudiants juifs le montre), et surtout surtout, indigne.

  10. Mais quelle usine serait capable de ne tester que mettons 70% de ses produits finis
    pour les mettre sur le marché d’une main, tandis que de l’autre elle dépenserait des frais fixes une année supplémentaire sur 30% et retarderait ainsi le retour sur investissement?
    il est évident qu’une solution est déjà sur les bureaux, un compromis qui fera que la machine n’aura que toussé un instant.
    L’année prochaine, un peu après Noël \’-)\ , la 1° chaîne nous tirera une larme en nous montrant des images 3DHD de Fukushima, bien-sûr en passant par Tchernobyl et 3 miles Island (c’est à dire que rien n’est caché, c’est transparent.) et le Bon Dieu n’y peut rien. There Is No Alternative. C’est…dommage. Dans une autre vie peut-être. Nom de Zeus!

  11. « Ces interdictions ne sont pas de simples indications de vie, elles sont au coeur de la pratique des juifs religieux, et ne souffrent d’aucun passe droit.  »

    Ben mince, ils le savaient pas, les syriens ou les égyptiens, quand ils voulaient attaquer Israel?

    « Pour éviter aux étudiants juifs pratiquants de perdre injustement une année d’étude »

    Ah carrément, « injustement »! Mais alors, la laïcité est injuste? Allez hop, au couseil constit, la loi de 1905!

    Et bon, ce sera quoi, le truc prochain? Refuser un sujet because il « heurtera la conscience » d’un croyant à ceci ou cela?

    Quand au dernier commentaire, disant que « L’éducation nationale a érigé longtemps la laïcité comme une religion, en opposition au clergé catholique, l’instituteur bouffait du curé, puis il a bouffé du pasteur du rabbin et de l’imam. », ben ca, c’est envoyé! Des sources? Because comme point de vue, on fait pas mieux, mais il n’est ni historique, ni culturel, juste personnel, et basé sur…quoi? Le discours du chanoine de Latran?
    « fille ainée de l’église », tu parles!
    Chacun ses références, moi ce sera plutôt la révolution et la commune!

  12. faudrè fère mois de fotes !!!!!!!!!
    pas de liberté pour les ennemis de la liberté
    ces sectes qui ont réussi se nomme religion
    rien à faire de leur croyance: nous sommes au XXI siècle
    il n’y a qu’ à supprimer les jours fériés religieux

  13. Et si un candidat enterre sa mère ce jour-là, qu’est-ce qu’on fait ?

  14. Noel, c’est une fête bien plus vieille que la chrétienté, récupérée par le chrétienté. C’est la fête de la lumière pendant les nuits les plus longues de l’année.

    Au fait, comment fait-on en Israël ? Il semble que les orthodoxes veuillent aussi beaucoup en imposer à tous les autres sur le respect des règles religieuses.

  15. bin je comprends pas , si les personnes qui ont prepare ces concours se trouvent dans l impossibilité de les passer pour des raisons personnels , bin ils les passent pas, c est simple , pas la peine de faire une cession de rattrapage , faut pas chercher midi a quatorze heure
    si ils veulent vraiment passer ces concours , ils y vont
    c est ça la vie , des fois , ça chie , des fois ça marche , faut s y faire

  16. « les feux d’artifices du 15 aout.  » Et pourquoi pas le 14 Juillet pendant qu’on y est!!
    Cela n’existe pas les dérogations dans la religion juive, peuvent pas demander à leur Autorité religieuse d’être dispensé, pour une fois, de la pratique de : »Ces interdictions ne sont pas de simples indications de vie, elles sont au coeur de la pratique des juifs religieux »
    Dernière question : Le juif pas religieux y fait quoi pour ces examens-là? Il annonce à toute sa communauté qu’il n’est pas croyant ni pratiquant. Je voudrais bien connaître l’attitude de la communauté en question…

    « cette année ces jours tombent » peut-être qu’on pourrait décaler la date de la Pâque? parce que j’ai piscine… non pas sur la tête

  17. MediaPart a publié une NOTE ( http://www.mediapart.fr/files/notes_belloc.pdf ) du 8-fev-11 du directeur de l’Ecole centrale à Mr Bernard Belloc, conseiller « Université et recherche » du petit nicolas sarkozy de nagy-bocsa, qui :

    -Alerte clairement sur les conséquences médiatiques prévisibles de la solution consistant à confiner les étudiants juifs le souhaitant

    -Suggère que « Une autre solution est que les candidats concernés par les obligations religieuses de la Pâquejuive soient relevés de cette obligation par les plus hautes autorités religieuses de lacommunauté juive. »

    Là c’est clair, c’est net, c’est officiel ! Il y a bien 2 poids 2 mesures !

    Pour mémoire, le premier à avoir fait un accroc sévère à la séparation de l’Eglise et de l’Etat est le petit nicolas, voyou de la République comme le titrait fort justement Marianne puisque le 20-dec-2007, il exprimait une comparaison grotesque entre le clergé et les enseignants, en défaveur de ces derniers bien entendu.
    http://www.dailymotion.com/video/x4egg6_sarkozy-l-instituteur-et-le-cure_news

  18. @Bruno je pense n’avoir pas été claire. Je n’approuve en rien la manière dont cette épreuve à été organisée. Je n’approuve pas non plus le choix initial des dates de l’épreuve. Et je ne suis pas pro sarko.
    Quand à une éventuelle dérogation, il n’en existe pas dans la religion juive.

  19. « Le seul truc qui me choque, c’est la manière dont a été présentée l’article, qui laissait à penser qu’on faisait là une énorme faveur à certains étudiants, et pas à d’autres… Genre… Ça pue l’antisémitisme à 20 pas ! »

    ==> L’entreprise Rue89 (société par actions simplifiée au capital de 946 950 euros, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro RCS PARIS 497 751 925) donne très précisément ce qu’elle attend à sa clientèle (lectorat du mag papier ou internautes cliqueurs), essentiellement composée d’antisémites modérés ou assumés, d’où la fixation morbide sur le conflit israélo-palestinien générant des commentaires d’une grande partialité.

    Ceci dit, je suis plutôt d’accord avec Tuesd et Piroska. En ce qui concerne l’argument du « sans dérogation pour les pratiques culinaires dans les cantines scolaires, les gosses seront foutus dans les écoles confessionnelles », j’ai eu l’occasion d’assister une telle requête en tant que parent d’élève d’une école située dans une ZEP nantaise. J’ai découvert que les parents qui formulaient une telle exigence se plaçaient d’eux-même en marge de la République :

    – soit l’école publique accède à leurs desiderata : hier l’autorisation du port du voile ou du retrait des cours d’EPS ou de biologie pour les filles ; aujourd’hui les menus halal ; demain le droit de regard sur les programmes pour ménager les susceptibilités religieuses et/ou communautaires (sur le modèle des bouquins de la collection Fleurus, qui publie une introduction de l’Histoire de France à destination des gosses sans parler de l’invasion Arabe et de Charles Martel, et qui évoque les Croisades comme une simple entreprise belliqueuse de l’Occident obscurantiste, sans parler des massacres de pélerins Chrétiens par les Turcs Seldjoukides après la prise de Jerusalem, laquelle servit de prétexte).

    – soit l’école publique ne leur accorde aucun passe-droit, et ils se placent en position de victime, puis saisissent le prétexte pour créer ces écoles confessionnelles et endoctriner plus facilement les gosses.

    On a tendance à oublier que les fidèles « intransigeants » évoluent dans une optique de prosélytisme et d’obtention de droits particuliers pour leur groupe. Ils n’ont donc que faire de la concorde sociale. S’ils se calment après avoir obtenu des concessions, ce n’est toujours que temporaire en attendant de pouvoir passer à l’offensive ultérieurement à la faveur d’un changement de rapport de force (croissance démographique du nombre de fidèles par exemple). Chercher le compromis avec eux équivaut à saper l’idéal républicain (ouh le gros mot !), ainsi que, bien évidemment, la laïcité qui est dans ces conditions vidée de sa substance.

  20. Cette idée récurrente que l’on peut transgresser les obligations juives si le rabbin l’autorise correspond à une vision très chrétienne du Judaïsme.
    Il faut comprendre que le judaïsme est une religion athée caractérisée par l’interdiction de représenter de meme de nommer Dieu par voie de conséquence la pratique doit être en liaison directe avec le texte et aucune forme de dérogation ne peut exister. La transgression est possible et meme obligatoire quand des vies sont en jeu mais aucun Rabbin ne peut autoriser ou interdire quoi que ce soit si Ce n’est pas dans le texte. Le rabbin n’intervient que s’il peut y avoir un doute sur l’interpretation Du texte.
    La laïcité que Daria a justement appellé pur porc c’est la demande d’un judaïsme ou d’un islam chrétien c’est à dire une religion ou un homme est seul porteur de la parole sacrée et ou nous ne sommes libres que de l’écouter.
    Si le judaïsme( d’affirmation) existe encore c’est justement grace à sa transmission qui se fait par le savoir et non par la croyance.

    Il y a 2 formes de juifs occidentaux
    Le juif de négation cad celui qui est juif grace au regard de l’antisémite celui la passera l’examen pestera contre ses camarades extrémistes et un jour verra son Prépuce repousser.
    Le juif d’affirmation qui est juif tradition comme l’autre mais surtout par l’accomplissement de ce mode de vie et l’étude Pour lui mieux vaudra transgresser ou perdre son année plutôt que de demander une autorisation.

    Je ne sais pas si je suis clair probablement pas assez.
    A lire « les penchants criminels de l’Europe démocratique » de Jean-Claude Milner aux Editions Verdier
    Ça explique tout ou presque

    Le laïcisme n’est que le visage moderne de l’universalisme chrétien prosélyte et toujours partant pour une croisade

  21. salut Daria. ce qui me dérange dans tout ça et dans toutes les réactions plus ou moins épidermiques, c’est cette espèce d’idée qui devient de plus en plus présente que la ‘loi de D.ieu’, quelle que soit la religion qui s’en prévaut, soit plus forte que la ‘loi de l’humain’. d’accord, en france, depuis clovis et son famous baptême, c’est le calendrier chrétien qui prédomine. so what, j’ai envie de dire. pour kippour je pose une RTT – depuis que les mots d’excuses bidons de ma mère n’ont plus aucun effet, parce que c’est un repère dans ma vie, une manière de se recaler qui me fait du bien, et sérieux ça me plaît de devoir donner de mon temps pour ça. et si je devais passer n’importe quel concours ce jour là, et ben j’irai, en gueulant bien sûr mais bon. je profite de noël comme du 8 mai, no job is fun. et je n’attends pas du pays dans lequel je vis de s’harmoniser à ma vie intime, no way… je me fous complètement que mes ancêtres ne soient pas gaulois, par exemple. mes ancêtres, comme ma religion, ma sexualité, l’endroit où je vis etc. ne regardent surtout pas ‘la société’, à qui je demande juste de savoir organiser le ‘vivre ensemble’. c’est surtout ça qui est de moins en moins bien barré, et ça me fait super chier…

  22. @sarah tu irais au concours, mais tu n’écris pas le nom 🙂 paradoxal non ?

  23. J’ai gardé la foi des hommes de l’âge de pierre, dont je descends directement. Je ne peux composer que sur du silex avec un poinçon, et cet acte sacré ne peut être accompli que sous forme de dessins semi-figuratifs, tourné vers l’est et pendant la durée du lever du soleil exclusivement les jours que les divinités indiquent comme favorables, c’est-à-dire si les précipitations de la semaine précédente ont répondu à des critères qu’il serait trop long d’expliquer ici.

    A qui dois-je m’adresser pour une dérogation?

  24. @Ivzor l’argument de gniagniagnia religion secte culte Rael Marie Bouddha est éculé, mais soit. Je te conseille d’abord de faire reconnaître ton culte auprès des institutions républicaines du culte (oui ca existe mais ca ne s’appelle plus comme ca), et ensuite, ils pourront inscrire tes fêtes et autres au JO comme fait ici : http://www.sundep.org/spip.php?article76

  25. parce que je respecte 😉 je me doutais que tu allais relever le paradoxe (j’ai l’habitude), cela dit je suis très attachée au libre-arbitre, et tous les jours heureuse de pouvoir m’y confronter. je me pose très souvent la question de comprendre ce que l’on cherche à revendiquer en brandissant sa religion, ou sa nationalité, comme constitutif du ‘soi’. est-ce que ça doit avoir tellement de place dans une identité ? est-ce que je suis plus juive que brune, française que mère de famille, lesbienne que chef de projet ? j’ai pas la réponse. mais je sais en revanche que j’aime bien qu’on me laisse tranquille 😉

  26. les feux d’artifice, ta langue a fourchu ça a toujours été le 14 juillet, le 15 août est une fête religieuse, pas une fête foraine.
    N’oublions pas aussi tous ceux qui de plus en plus nombreux sont obligés de bosser le dimanche et là, la vie de famille en prend un coup. Et tous les autres qui n’iront jamais à Polymachin et CentraleTruc mais directement au Pôle Emploi. Un peu de décence pour eux, laïquement parlant.
    Quand à ouvrir les mairies le 25 décembre jour férié national de la grande consommation, un peu foutage de gueule, l’argument …
    Il ne faut pas non plus pousser avec l’égoïsme communautaire ; l’organisation d’un concours en doublon ça coute. Il y a eu ratage cette année, OK.
    En revanche, que l’immense majorité découvre ce deux poids-deux mesures en faveur d’une communauté, est au contraire une bonne chose… pour la République et la laïcité.
    Et comme le dit Cendres, personne n’est obligé de passer un concours s’il ne le veut pas.

  27. e voudrais reformuler à ma sauce quelques points qui ont été évoqués par des commentateurs précédants.
    L’état de la France est un état laïc dont les jours fériés sont le plus souvent hérités de fêtes d’une religion qui avait elle-même détourné les fêtes de cultes antérieurs. C’est le contexte et toutes celles et ceux qui vivent en France le connaissent. Ils en tirent parfois profit en travaillant payé double ces jours-là quand c’est hors de leurs propres célébrations, si ce n’est pas le cas d’autres peuvent le faire à leur place.
    En ce qui concerne les cursus, les étudiants choisissent leurs études (pour des raisons personnelles: formation, réseau relationnel, ticket vers autrechose,…) et pour cela ils se soumettent aux règlements des établissements de formation pour obtenir leurs diplômes. Cela inclus aussi le passage des examens et concours. Qu’il existe un fichier des dates à éviter religieusement n’est pas si mal pour un état qui ne devrait pas s’en préoccuper. C’est dommage s’il y a des ratés mais c’est de la responsabilité individuelle de choisir entre faire aboutir son travail ou gagner ses « points de foi ». La religion c’est la sphère privée même si à titre personnel on peut comprendre les problèmes pour concilier les calendriers de vie spirituelle et de vie en collectivité.
    A partir de quand une minorité peut-elle imposer son calendrier sans que ce soit injuste pour les autres? L’exemple de l’enterrement d’un parent n’est pas d’ordre religieux et peut toucher tout le monde, mais fait-on des réaménagements pour ça ou les individus concernés se prennent-ils en main? L’examen ou l’unique cérémonie d’adieu? Quand une personne fait un choix elle doit l’assumer sinon c’est que ce n’est pas si important. A sans cesse modifier les règles de vie commune comme ça nous favorise on finira par ne plus savoir concilier.

  28. @troglodix Je n’ai pas fourché une seconde. Un simple Google  »feu d’artifice 15 aout’ te donnera une idée du nombre de prestations pyrotechniques assurées par nos mairies ce jour là.

  29. @Galstar je respecte le point de vue selon lequel  » si il veut y aller, il n’a qu’à y aller, après tout il nous emmerde avec sa religion  » (je caricature, je sais, pardon). Sauf que. Concrètement, c’est impossible. Et la manière dont tu dis ‘oui bon, cette année, c’est raté, bon, bah c’est pas grave heiiiin » (bis caricature, re pardon), non, je suis désolée, c’est grave, parce qu’on parle sans cesse d’égalité des chances, faudrait peut-être en trouver une définition satisfaisante.

  30. « Quant à une éventuelle dérogation, il n’en existe pas dans la religion juive. »

    D’après le directeur de Centrale, le concours a déjà été superposé à la Paque juive en 1997 et il n’y a eu aucun problème ni recours des étudiants juifs.

    http://www.scribd.com/doc/52932801/Laicite-la-note-du-directeur-de-l-Ecole-centrale-de-Paris

    Vu la complexité d’organisation de ces concours, Sarkozy et les juifs concernés jouent avec le feu avec cette histoire

  31. @Pierrot Qu’à l’époque, les étudiants pratiquants aient juste choisi de fermer leur gueule, c’est possible. Mais aucune concession n’est religieusement possible pour un examen.
    Oui, l’organisation de l’épreuve fait honte à tout le monde. Institution, juifs, étudiants.

  32. Pourquooooi concrètement c’est heinnnpossible? (Je caricature). Ce qui est possible c’est que ceux qui emmerdent régulièrement avec leurs religions minoritaires fassent du lobbying pour ajouter des jours fériés qui les arrangent et dont bénéficieraient tous les français (un peu de fraternité svp). Ils sont assez nombreux, ils peuvent l’obtenir. Ensuite comment parler d’égalité des chances si les règles sont modifiées chaque fois qu’elles dérangent? On s’assoit sur ceux qui se donnent la peine de les respecter? Trouver des solutions en urgence ne me dérange pas mais cela ne doit pas aboutir à des traitements spéciaux (ce qui n’est pas encore le cas). De mon point de vue la vie en collectivité demande parfois un sacrifice personnel et dans le cas d’un diplôme c’est de savoir respecter certaines contraintes, si c’est impossible c’est qu’on n’est pas apte. Et si une contrainte pénalise durablement une catégorie ou une autre de personne c’est peut-être une forme de harcèlement, si elle la favorise c’est de la discrimination envers les autres. C’est tout l’objet de cette polémique il me semble.

  33. C’est impossible parce que la loi religieuse juive est inflexible.

  34. « non, je suis désolée, c’est grave, parce qu’on parle sans cesse d’égalité des chances, faudrait peut-être en trouver une définition satisfaisante. »

    ==> Je veux bien entendre parler de mécanisme compensatoire si l’inégalité des chances résulte d’un phénomène sur lequel les individus n’ont aucune prise. Mais en l’espèce, le handicap que s’infligent ces fidèles est lié à leur propre choix. Il n’est pas possible que la Société s’adapte à tous les particularismes éthiques, philosophiques ou religieux (oui, pourquoi réclamer des dérogations à la règle commune uniquement sur des critères religieux ?) de groupes aux intérêts parfois antagonistes.

    Plus haut, un intervenant faisait remarquer qu’en 1997, la concomitance de la Pâque juive et du concours n’avait posé aucun problème. Peut-être qu’il y a quinze ans, l’ambiance était moins qu’aujourd’hui à l’affirmation identitaire agressive et intransigeante, au déballage de sa singularité à la face du premier venu comme si elle était porteuse d’une valeur intrinsèque, et à la reconnaissance publique du moindre de ses particularismes ? Evidemment, cette remarque n’est pas spécifique au Judaïsme et concerne maints groupes minoritaires.

  35. « Il faut comprendre que le judaïsme est une religion athée »

    Bravo, Mégaconnard (c’est son nom!)

    « C’est impossible parce que la loi religieuse juive est inflexible. »

    Athée et inflexible!

    Or, donc, comme disait un autre commentaire, si les syriens ou les égyptiens avaient attaqué Israël le jour de la fête en question, les israéliens (au moins les pratiquants, mais bon, ca fait du monde, et puis, « inflexible », hein?) seraient donc restés à la maison?

    Sinon, y’aurait pas possibilité de distinguer « culture », et « religion », du genre, oui, elle est bien jolie, cette église, mais personne ne va dedans, en fait, c’est un monument historique…Les grecs sont plutôt chrétiens, mais y’a encore des temples païens plein le pays, pareil en Turquie, où ils sont plutôt musulmans…Quand on reprochait aux taleban de faire exploser des statues bouddhistes, on était plus ouverts, tout de même!

  36. Personnellement, j’ai vraiment le cul entre deux chaises sur cette histoire.

    J’ai tendance à être assez inflexible sur la laïcité à l’école publique : Pas de menus préférentiels, pas de signes ostentatoires tout ça. Idem dans les établissements de Service Public du style hôpitaux, mairie, préf… Et pourtant, en tant que croyante appartenant à une (toute mais alors toute toute) petite minorité de joyeux illuminés qui font des câlins aux arbres, ça me gêne également que l’on considère que la Laïcité ce soit « l’absence de fait religieux » (selon des mots, je crois, de Tariq Ramadan que je n’aime pas bien beaucoup mais qui avait eu cette phrase très juste une fois).

    Pour moi, la laïcité c’est tolérer toutes les croyances (dans la mesure où effectivement, on rentre pas dans n’importe quoi, Sciento machin) et permettre aux gens de vivre leur foi dans toute la dignité du monde. Et je pense que pour un vrai croyant, devoir faire le choix entre un concours préparé pendant 5 ans et LA fête religieuse, c’est vraiment cornélien et ce n’est pas « digne ». Je pense que ceux qui disent « y’a qu’à rater la fête » n’ont pas la moindre idée de ce qu’est la foi, au sens strict du terme.
    Cependant, je suis en fac, je fréquente aussi d’autres illuminés païens qui ont des Fêtes à droite et à gauche, je sais que la constitution des calendriers est une véritable calvaire pour les scolarités et que s’il faut se mettre à prendre en compte toutes les fêtes religieuses, on ne s’en sortira jamais. Évidemment que, dans l’absolu, la République ne devrait pas avoir à se préoccuper de ces histoires … (Mais dans ce cas là, elle n’avait aucun droit de rédiger cette loi sur le niqab hein) Je crois, en bonne utopiste, que c’est à chacun de faire un effort… Que les uns et les autres cessent de se sentir agressés à tout bout de champ pour un oui ou pour un non. Cette session de rattrapage n’est pas un complot, ni une discrimination, c’est un rattrapage aux branches suite à une grosse boulette administrative.

    Ceci dit, la laïcité à deux vitesse ça me hérisse le poil. J’aime quand les gens sont honnêtes avec eux-même, je n’exhibe pas à la fac un gigantesque Pentacle autour de mon cou, et j’en ai assez de voir que la messe du dimanche est toujours programmée sur une chaîne publique, pareil pour tout le fatras de Noël. Et je dirais la même chose si le Haut Druide de Bretagne en venait à opérer le rituel de Beltan sur France 2 hein (ce serait rigolo, mais non quoi).

    Et juste une chose, pour la personne qui réclamait des sources sur l’anti-cléricalisme de la République : XIXe siècle, Gambetta, IIIe République. 🙂 Depuis ça, oui, la République est farouchement laïcarde et oppose beaucoup de méfiance à toutes sortes de cultes.

  37. Une loi religieuse inflexible ne me paraît pas compatible avec un idéal de laïcité. Pour que la laïcité fonctionne, il faut que les religions soient susceptibles d’accepter des compromis en vue d’une harmonie commune. Jusqu’ici, cette date n’avait causé aucun conflit entre pratiquants et non-pratiquants de cette religion. Si cela devient le cas, il faudra mettre en place un véritable arrangement, pas un bricolage.

    Par ailleurs, les concours d’entrée mis en cause sont pour de grandes écoles publiques, susceptibles de mener à des carrières au service de l’Etat et de la République. J’ai le sentiment que si un candidat met sa religion au-dessus des exigences de cet Etat et de cette République, il n’a pas vraiment sa place dans une grande école.
    L’égalité d’accès à ces concours est prévue. Des aménagements (garantie d’accès et tiers-temps) sont prévus pour favoriser un accès égal en cas de handicap, car c’est quelque chose auquel on ne peut échapper. Un simple acte de volonté permet de se soustraire aux impératifs religieux. Celui qui ne veut pas s’y soustraire, en aucune circonstance, ne vit pas dans une société laïque, mais à côté de cette société.

  38. @Dariamarx
    Mais comment ces étudiants ont-ils été sélectionnés (j’emploie ce mot volontairement) pour être convoqués à ces examens très spéciaux et très secrets ? Y aurait-il un fichier racial des étudiants juifs, et parmi eux des étudiants juifs pratiquants, avec une distinction particulière pour ceux qui sont de stricte observance ? On les fiche, on les sélectionne, on leur fait passer des examens particuliers. Et ensuite quoi ? On les décore parce qu’ils sont juifs religieux ? On abat ceux qui ne le sont pas ? Ou l’inverse ? en tout cas on trie, à partir d’un fichier racial, le bon grain et l’ivraie ? Ça ne vous fait pas froid dans le dos, ce fichier potentiel dont personne ne connaissait l’existence ?

    Sinon : « C’est impossible parce que la loi religieuse juive est inflexible. » Inflexible ? Les bras m’en tombent. Vous avez entendu parler du Talmud ? Le loi juive inflexible impose aussi de sacrifier la vache rousse, vous savez ? Ça ne se fait plus, ça ne s’est peut-être jamais fait. Pour tous les autres : oui, on peut, religieusement parlant, passer un examen un jour de fête, et même pendant le shabbat, sauf si on milite dans une secte juive (ça existe) – au pire, on se fait engueuler par son rabbin, ce qui n’est vraiment pas très grave.

    Et enfin : la base de toute vie en société démocratique, c’est que la loi est la même pour tous. Il semble bien qu’ici, par pure opportunité et après les manoeuvres d’un courtisan bien en place, l’Élysée ait décidé qu’elle serait un peu plus la même pour certains que pour d’autres. Même le CRIF, ordinairement prompt à crier qu’on l’opprime, qu’on l’oppresse, et que ce pays est antisémite, est tellement gêné aux entournures qu’il n’ose rien dire – hormis à mi-voix que c’est parfaitement ridicule et que de telles interdictions de travailler pendant près d’une demi-semaine n’existent même pas en Israël.

  39. Il ne s’agit pas des «étudiants juifs de france» dans leur ensemble, mais, d’après Médiapart, de 16 privilégiés bénéficiant du fait d’un sous fifre a l’élysée des faits du prince. Votre analyse part dans le délirium.
    Ces jeunes sont en classe préparatoire, ils savent donc depuis 3/2 ou 5/2 années a quoi s’attendre concernant les dates des examens.
    Il n’y a pas de loi religieuse juive en France, ni même d’arabe ou de catho. Il y a la loi de La République.

  40. Salut,

    Pour les Belges, le débat sur la laïcité n’a aucun sens… Nous on a la neutralité. Notre impression vu de l’extérieur est que la laïcité impose en quelque sorte une non-religion, tandis que la neutralité admet toutes les convictions. En Angleterre, le principe est même complètement étendu: une instit en burka, un policier avec un turban, cela ne choque absolument personne et cela se passe très bien, en tous cas mieux encore que dans les pays où on veut tout contrôler.
    Quant au concours, on peut se demander le sens de tant de compétition, mais c’est un autre débat.
    Chez nous en Belgique, ce n’est pas le paradis, il y a évidement des heurts, des débats et des personnes racistes, c’est comme partout, mais j’ai l’impression que c’est un peu moins l’enfer. Beaucoup de malentendus viennent du fait que les communautés ne se connaissent pas. En interdisant de « parler religieux », on renforce les clivages. Parlons-en justement.

  41. @dariamarx : « la loi religieuse juive est inflexible »…la loi républicaine aussi. Pour autant, devons-nous faire la guerre aux religions ? La loi de 1905, en séparant clairement l’Etat et les religions, permet à tous de vivre ensemble en ce sens qu’elle impose le prima des lois de la République sur toutes les autres « lois ».

    Les faits sont malheureusement clairs:
    -En 1997, le problème a déjà eu lieu : aucun « aménagement » n’avait été fait, aucun recours d’élève n’avait été présenté à cette occasion
    -La date de cette fête juive a été « oubliée » dans la liste des fêtes légales publiées par circulaire du Ministère de l’Intérieur, le caractère involontaire de cet oubli n’est d’ailleurs pas évident au vu du passé de pompier pyromane de ce ministère
    -Une fois annoncés les lieux et dates du concours, son déplacement est impossible car il ouvre des recours juridiques qui aboutiront de façon quasi-certaine
    -La jurisprudence sur les recours de candidat concernant les dates de concours semblent constante et déboute le candidat de son recours
    -Mediapart indique que le « ministère de l’enseignement supérieur a, de fait, changé de ton. Dans un premier temps, il nous avait confirmé qu’un dispositif spécial avait été mis au point, avec un système de composition décalée. »

    ==> L’Elysée semble essayer de passer la marche arrière…ce qui me rappelle cette célèbre citation  » les cons çà osent tout, c’est même à çà qu’on les reconnait »

  42. Bon, moi je suis d’accord avec Arthur, parce qu’honnêtement, c’est là le véritable questionnement : qui c’est cette douzaine de juifs pratiquants qui passent le concours de nuit ? On a organisé cette session pour une poignée de privilégiés ou pour tous les juifs pratiquants (parce que si c’est le cas, on parle même plus de laïcité, mais de passe droit).

    Parce que je me suis renseignée, dans les classes de MP et de PC de mon lycée, on a demandé à aucun élève s’il avait des impératifs religieux qui l’empêchaient d’être présent le jour du concours.

    Et aussi, pour ¿lex : je serais curieuse de savoir de quelle « loi religieuse arabe » vous parlez.

  43. @Arthur Je pense que c’est sur la base du volontariat. C’est la seule façon de faire. Je rappelle qu’il faut se soumettre au confinement, aussi, pas seulement au report d’épreuve. Mais nous sommes d’accord, c’est stupide, d’ou l’avantage d’une date neutre, accessible à tous.
    Quant au Crif, à Israel, je suis désolée de vous le dire aussi sèchement, mais vous vous trompez. Si cela vous intéresse réellement, je vous conseille de vous mettre en contact avec le Consistoire, institution représentative des juifs de France, qui ne manquera pas de vous l’expliquer.

  44. J’ai du mal à comprendre, en quoi cela change-t-il l’esprit du truc, qu’ils soient 15 ou 200 ? Le fait est le même : ils sont obligés de passer le concours dans une configuration rocambolesque parce que le ministère de l’Intérieur a « oublié » de signifier la fête la plus importante de leur religion au Journal Officiel.

  45. Ce qui change, c’est que s’ils ne sont que 15, alors que peut-être 200 auraient voulu, c’est que, en dehors de toute polémique sur le fait que ces sessions supplémentaires vont ou non contre la laïcité, on est en droit de se demander de quel droit une minorité de privilégié profitent d’un aménagement lors d’un concours national à une grande école en partie publique.

    A la limite, je m’en fiche qu’ils soient juifs, mais de quel droit – et grâce à qui – seize personnes profitent-elles de cette démarche sans qu’il n’y ait eu une information nationale pour les autres préparationnaires. Si j’étais sûre que tous ceux qui auraient pu en profité avaient été alerté, à la limite je m’en ficherais.

  46. Parce que bon, s’ils s’avéraient qu’ils sont fils et filles de personnages hauts placés de la communautés juives, j’irai personnellement vomir sur la méritocratie. (Et encore une fois, qu’ils soient juifs, je m’en balance).

  47. J’ai juste une question pratique : ayant moi-même passé ce concours il y a quelques années, je crois me souvenir qu’on a connaissance des dates des concours vers octobre novembre, et qu’on valide ses inscriptions au plus tard en janvier février.
    Comment ça se fait que c’est maintenant, à quelques jours du concours, que cela fait tant de bruit ?
    Et pas au moment où les étudiants devaient se positionner quant à leur participation ou non au concours.

  48. @Melusine encore une fois, et je ne sais plus comment le dire, je suis parfaitement d’accord sur l’organisation pourrie et dégradante à la fois pour l’institution et pour la communauté juive de cette session annexe. MAIS je ne vois pas pourquoi on pénaliserait des étudiants à cause d’un oubli dans une circulaire.
    @Fée du Logis même réponse en fait, je ne sais absolument pas pourquoi tout ceci remonte à la surface seulement maintenant et pourquoi il a été décidé d’organiser cette session dans un secret puant.

  49. @bert C’est justement parce que c’est une religion athée qu’elle est inflexible.
    et Rassurez vous en temps de guerre ou quand des vies humaines sont en jeu les règles s’appliquent différemment.

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