Laïcité pur porc

Depuis hier, Le Point et Mediapart se font le relais d’une information qui semble bouleverser les laïcs de tout poils : les sessions de concours pour les écoles de Polytechnique et Centrale ont été organisées pendant la Paque juive. Pour éviter aux étudiants juifs pratiquants de perdre injustement une année d’étude, une session spéciale a été organisée, dans des conditions permettant de préserver le caractére solennel et secret du concours : « les candidats concernés devant rester confinés toute la journée du 20 avril au moment officiel de l’épreuve jusque dans la nuit où ils pourraient à leur tour composer. Rebelote le 26 avril. » (source Le Point).

La Pâque juive, c’est culturellement l’équivalent familial de Noel ou de l’Aïd. Un moment où les familles se rassemblent, on rapatrie la grand mère, l’oncle et le cousin, on met les petits plats dans les grands, on évoque deux soirs de suite la sortie d’Egypte dans un rituel appelé Seder.  Religieusement, selon les préceptes de la loi juives, les jours de fêtes sont des jours chômés, comparables au Shabbat : il y est donc interdit d’y travailler, et par extension de conduire, d’écrire, d’emprunter les transports en commun, tout ce qui pourrait permettre aux étudiants de passer sereinement leurs concours. Ces interdictions ne sont pas de simples indications de vie, elles sont au coeur de la pratique des juifs religieux, et ne souffrent d’aucun passe droit. A chaque Pessah, on compte quatre jours chômés rituels, qui viennent ouvrir et clore les célébrations de la Pâque : cette année ces jours tombent du lundi 18 avril à la tombée de la nuit au mercredi 20 avril à la tombée de la nuit, puis du dimanche 24 avril à la tombée de la nuit au mardi 26 avril à la tombée de la nuit. Les concours organisés en journée le 20 et le 26 avril sont donc strictement impossibles aux juifs qui souhaitent fêter Pessah conformément à ce qui leur est demandé par leur religion. Les concours de ces écoles sont l’aboutissement de plusieurs années de classes préparatoires difficiles, et ouvrent la possibilité à de multiples autres écoles, puisqu’on compte plus d’une cinquantaine d’écoles accessibles sur la base des résultats de ces épreuves. Il ne s’agit pas d’un système comparable à celui de la faculté, où de nombreux étudiants juifs religieux se contentent de passer les rattrapages de septembre quand leurs partiels tombent pendant une fête ou un Shabbat, ici, c’est un événement unique, sans session ultérieure dans l’année. Raté pour raté.

Que fallait il donc faire ? En amont, il aurait certainement fallu que les institutions en place fassent leur travail d’harmonisation. Le Consistoire, représentant des juifs de France, a le devoir de communiquer chaque année le calendrier des fêtes au ministère de l’éducation nationale ainsi qu’aux différents universités et grandes écoles. Dans ce cas précis, on ne sait pas si cela a été fait. On ne sait pas non plus si les organisateurs du concours ont pris le temps de regarder un calendrier multi-confessionnel avant de prendre une décision. C’est d’abord ce manque d’information et de communication qu’il faut sanctionner à mon sens, et pas les étudiants, qui n’ont pas à subir ce genre de ratés. Ce qui me révolte, ce sont les arguments des laïcs-athées, qui prétendent à demi mot que le gouvernement privilégie les candidats juifs en organisant cette session. Je ne vois pas en quoi passer la fête la plus importante, tant sur le plan familial, culturel, que religieux, enfermé dans une école vide à manger du pain azyme et du thon en boîte leur confère un quelconque avantage. Le 26 avril au soir, alors que tous les autres juifs de France célébreront la fin de Pessah, qu’ils dégusteront leurs premières baguettes fraîches depuis une semaines, ils passeront un examen. Imaginez vous qu’on organise la première épreuve du baccalauréat le soir du réveillon de Noel. Ou l’examen du concours de médecine à l’heure précise de la fin du jeune du Ramadan. Si la laïcité, c’est de ne reconnaître aucune religion, alors je réclame à mon tour de pouvoir faire mes démarches administratives le 25 décembre à midi en mairie, Noel n’est qu’un jour comme les autres pour moi, un jour sans tabac ouvert, un peu comme un long dimanche pénible, c’est tout. Je réclame également qu’on fasse taire les cloches des églises et qu’on interdise les feux d’artifices du 15 aout.  Mais est-ce que cela aurait du sens ?

Je ne crois pas en une laïcité pure porc, qui forcerait la rillette dans le gosier de chacun, quelque soit sa confession ou son niveau de pratique. La comparaison au porc est flagrante pour moi, puisque c’est l’interdit que tout le monde connaît pour les religions juives et musulmanes. Il me semble insultant pour l’idée même de la laïcité d’obliger un enfant musulman à manger du porc à la cantine, ou à le priver de repas si il n’y a que du porc au menu. Il me semble insultant pour la laïcité de ne pas prévoir des dates d’examen qui permettent à tous les étudiants de pouvoir accéder à l’épreuve. Comment pouvons nous demander aux autres religions de s’aligner sur l’existant, alors que les chaînes de télévisions publiques continuent à nous citer le Saint du jour à météo tous les soirs et qu’on sert du poisson à la cantine le vendredi ?

Edit : il semble suite à la note envoyée en Février par le directeur de Centrale à l’Elysée que le véritable problème soit la publication au Journal Officiel des dates à éviter pour fêtes religieuses. Pessah n’a pas la chance de figurer sur cette circulaire, ce qui semble explique la confusion de l’organisation de cette épreuve. Je n’approuve en aucun cas l’atmosphère de secret qui l’enveloppe, qui fait peser sur la communauté juive des soupçons injustifiés. Je souhaite qu’à l’avenir, des calendriers multi-confessionnels corrects soient distribués, et surtout qu’on cesse de considérer comme normal une laïcité qui ne semble ne fonctionner que pour les athées.

Edit 2 : et si finalement, tout ca n’était que beaucoup de bruit pour rien ?

129 réflexions sur « Laïcité pur porc »

  1. Tres tres bien! C’est exactement ca, et c’est vraiment penible de lire tous ces ricanements de ceux qui font ceux qui ne comprennent pas. On peut etre laic mais ne pas faire deux poids deux mesures. Pas d’examens au reveillon de Noel soit, mais pas non plus le soir de la fin du Ramadan ou au Seder ou a kippour. Mon pere dit toujours: »il n’y a pas de pire sourd que qui ne veut entendre »

  2. Je suis souvent d’accord avec toi, mais pas aujourd’hui. Je profite de te répondre ici et pas sur twitter où mon compte est privé, même si c’est une question qui mérite plus 140 caractère qu’un commentaire.

    Prendre en compte les spécificités de chacun, ce serait bien dans l’absolu, mais que faire lorsque chacun revendiquera sa religion propre ou son impossibilité personnelle à composer à telle ou telle date ? Comment faire face à un calendrier où il serait impossible de contenter toutes les (nombreuses) parties ?Quelle religion vaudrait alors plus qu’une autre ? Comment départager celle qui est légitime de celle qui ne l’est pas ?

    Je suis pour la non-prise en compte de tout cela, sans doute parce que je ne suis pas croyante moi-même. Qui prend en compte les intérêts de ceux, nombreux, qui de par leur athéisme ne demandent rien à personne, et n’imposent rien non plus ? Je suis bien évidemment favorable à la pratique religieuse de chacun dans le cadre de son intimité et de sa liberté de conscience, mais là encore, il convient de s’effacer devant les obligations républicaines, et assumer ses choix.

    (je suis d’accord avec ton propos sur Noël et les administrations, au demeurant).

  3. « Ou l’examen du concours de médecine à l’heure précise de la fin du jeune du Ramadan.  »

    Selon les textes saints et la tradition, les musulmans peuvent ne pas faire le ramadan dans certaines situations particulières (grossesse, maladie, examens).

    Les concours des grandes écoles tombent sensiblement aux mêmes dates, d’années en années, à quelques jours près. Les dates choisies par l’X, Centrale, et les autres influent sur les dates choisies par d’autres écoles, mais aussi sur l’organisation de la fin de l’année scolaire, de la date de correction des copies, de l’annonce des résultats, des oraux et des procédures de cube.

    Je ne pense pas qu’il soit normal de chambouler toute cette organisation à cause d’une fête religieuse. Mais en fait, ce qui me choque, c’est que je n’ai absolument pas entendu parler de ça avant hier. Pourtant, mes concours à moi commencent le 26 Avril. C’est parce que je ne suis pas juive ?

    C’est ce côté secret, qui me dérange. Et puis aussi, ça ne viendra à l’idée de personne de procéder à des aménagements d’horaires de cours, d’examen, de stage, pendant le mois du ramadan. D’autre part, je pense que les comparaisons avec les fêtes chrétiennes sont malvenues : ces fêtes sont fériées, les français ne chôment pas parce qu’ils sont croyants (et oui elles sont fériées parce que religieuses, en parties, mais surtout parce que c’est un habitude millénaire).

  4. @Piroska il ya assez de jours dans l’année pour en trouver des neutres, il suffit de jeter un coup d’oeil à un calendrier pour le voir
    @Mélusine nos traditions sont également millénaires. On fait quoi ? un concours ?
    Quand au Ramadan, quand je gérais un Call Center, j’aménageais les horaires de break en accord avec la fin du jeune. Normal. Et ca impactait moins ma production que de laisser mes télé-vendeurs parler à jeun pendant deux heures de plus, si on veut parler $.

  5. Non mais et si chacun impose ses « fêtes », ton calendrier va être vite rempli non ?
    Moi par exemple, je ne peux composer que le samedi, voilà, c’est comme ça, c’est ma religion, j’ai décidé.
    On fait comment ?

  6. Le raisonnement par l’absurde ne facilite pas le débat. Il y a en France des représentants étatiques des grandes religions. Pour le reste, il y a la Mivilude.

  7. Ce n’est pas absurde, enfin ! Je pousse ton raisonnement sur la tolérance jusqu’au bout ! C’est à dire que la religion juive aurait la droit à la considération et pas la mienne ? Chacun sa gueule du moment qu’on m’intègre moi ?
    On hiérarchise les religions, et ça, c’est une laïcité à deux vitesse.

  8. Quelques remarques au passage, et en vrac (désolé) :

    – Il ne me semble pas que citer le saint du jour le soir à la météo impose quelque religion que ce soit à qui que ce soit. Si on devait le virer, il faudrait virer de tous les médias l’annonce des fêtes religieuses (Noël, Paques juive ou pas, Aïd,…) ou du Ramadan. Perso, entendre parler de ces fêtes/évènements/… au JT ou ailleurs ne me choque pas.

    – Le poisson le vendredi dans les cantines, hors établissement privé, c’est assez largement en perte de vitesse.

    – Sauf pion ou prof obsédé du « faut manger de tout », je ne vois pas qui pourrait forcer un gamin à manger du porc à la cantine. Suffit de ne pas en prendre ou de ne pas le manger si on vous en a servi. J’imagine qu’en primaire, les personnels responsables doivent prendre ça pour un caprice, mais ensuite ça doit se tasser.

    – Perso, je trouve qu’organiser des séances de concours différées est stupide, et dangereux. Je ne dis pas ça par respect de la sacro-sainte (!) laïcité à la française, mais par pragmatisme. Si on admet telle dérogation pour telle religion, ensuite ce sera pour telle autre, puis, dans l’Education Nationale, il faudra organiser des vacances différées pour les musulmans faisant le Ramadan, fêtant l’Aïd, les juifs fêtant Pâques, puis interrompre les cours pour ceux qui veulent prier, faire sauter les cours du vendredi ou du samedi,… . Si on commence à entrer dans ce jeu, toutes les dérives sont possibles, alors autant ne pas leur ouvrir la porte.

    Enfin bref, effectivement les organisateurs auraient dû mieux jouer le coup, ça aurait évité toute polémique, et toute suspicion. Et si le principe de cette seconde séance me dérange, je ne vois pas tellement où est le favoritisme.

    Enfin, pour être allé en Syrie, j’ai jamais gueulé contre les appels à la prière nocturne des muezzins, et pourtant, Dieu sait que ça fait du bordel, et qu’il est impossible de dormir avec ça dans les oreilles ! Parfois, c’est très beau, souvent c’est atroce, une vieille bande crachoteuse avec un type qui chante faux… Nos bonnes vieilles cloches sont autrement plus discrètes, on peut au moins leur reconnaître ce mérite.

    Et à ma connaissance, il n’y a pas de feux d’artifices le 15 août…

  9. Je m’attache tant bien que mal à te parler des « grandes » religions reconnues par l’état et considérées comme telles. Tu ne veux pas l’entendre.

  10. Libre à toi de minimiser ce que tu perçois comme normal.
    Pour les feux d’artifices, ca existe bien.

  11. Je voulais dire que la tradition de ne pas travailler certains jours saints est institutionnalisée en France depuis des siècles. Je ne doute pas que les juifs chôment pendant la pâque juive depuis autant de temps, je ne juge pas la légitimité de telles ou telles pratiques religieuses, je me place sur un plan plus historique et juridique.

    A votre échelle oui, c’est faisable, et je trouve ça même bien, permettre à chacun de vivre ces croyances sans se mettre à l’écart du reste de la société. Mais à l’échelle de concours nationaux, qui comme vous le soulignez vous même demandes des années de préparation, est-ce que c’est faisable ? Et puis, maintenant que l’on a mis en place des sessions nocturnes, est-ce que c’est juste de risquer l’annulation de la session après coup, parce quelqu’un aura porter ça devant la justice ?

  12. Certes, on aurait pu s’arranger pour éviter ça. Maintenant, certain points sont de la pure mauvaise foi :

    * sur les fêtes religieuses :
    – Si des examens, des concours ou autres avaient lieu un lundi de Paques (et c’est important Paques, pour les chrétiens) et bien tous les chrétiens que je connais iraient à leur concours. Et sans chouiner partout (evidement ils se plaindraient en privé mais ne rueraient pas dans les brancarts)
    – Pour l’Aïd, la plupart des musulmans ne ratent pas l’école.
    – « l’examen du concours de médecine à l’heure précise de la fin du jeune du Ramadan. » Ca pose une question interessante, vu que ca dure 1 mois et que la date n’est pas fixe, faire un exam durant le ramadan, ca désavantage les musulmans, donc on décale le bac si ca tombe en juin? mais attention, il y a la paques juive, la paques chrétienne, l’anniversaire de Bouddha en mai (oui oui…)

    * sur ce cas en particulier :
    – « Ces interdictions ne sont pas de simples indications de vie, elles sont au coeur de la pratique des juifs religieux, et ne souffrent d’aucun passe droit. » Personne ne les force à passer cet exam. Si rater une fete religieuse (meme tres importante) 1 fois dans leur vie leur est insupportable, à eux de choisir. Il y a aussi des concours qui tombent le meme jour et qui font que certains doivent choisir de faire l’impasse sur, au choix le plus dur (ce qu’ils regretteront peut etre) ou le plus facile (plus risqué)
    – « Ce qui me révolte, ce sont les arguments des laïcs-athées, qui prétendent à demi mot que le gouvernement privilégie les candidats juifs en organisant cette session. » Mais le gouvernement privilégie clairement les candidats juifs. Il leur permet de passer quand meme le concourt dans des conditions qui conviennent à leur religion. C’est déjà pas mal, meme si leur petit confort est dégradé. (on parle bien de 2 jours dans leur vie hein ?)

    * sur la méchante religion chrétienne /catholique qui dirige la vie du Peuple Français et opprime les autres religions
    – Du poisson le vendredi ? Plus particulierement aujourd’hui, par contre, plus de porc. juifs/musulmans 1 – 0 chrétiens ?
    – Noel : il faut arreter de faire une fixette, c’est une tradition, d’origine religieuse certes, mais qui n’a plus cette valeur aujourd’hui. Tous les athées le fêtent, les agnostiques, etc. par contre les témoins de Jéovah, chrétiens, ne fêtent pas Noel.

    Sur ce, j’ai pas le temps de conclure, j’ai une réunion !

  13. Si les étudiants sont enfermés et surveillés, sans aucune possibilité de triche, je ne vois vraiment pas pourquoi la session serait mise en doute. A part pour emmerder le monde.

    Je n’ai pas de solution. Je pense que cette session est une réponse d’urgence à une bêtise calendaire. Et qu’elle ne mérite pas tout le brouhaha qu’on lui fait.

  14. J’ai pas bien compris au nom de quoi certaines religions seraient plus reconnues/légitimes que d’autres.

  15. Je suis d’accord avec toi : la laïcité ne doit pas consister en une hystérie anti-religieuse aussi aveugle qu’intolérante. Je suis athée et j’ai grandi dans une famille musulmane pratiquante. Cela ne n’empêche pas de respecter toutes les croyances et de tolérer les rites et pratiques de tous mes concitoyens, sans exception.

    Mais j’ai comme la vague impression que pour les laïcards, la religion est forcément « mauvaise », « stupide » et « rétrograde ». Ils tolèrent tout juste « les croyants », ils exècrent « les pratiquants » qui ont le culot d’obéir aux préceptes d’une religion « en dehors de la sphère privée »… ce terme même de « sphère privée » est ridicule puisque la pratique d’une religion rythme le quotidien d’un individu et la pratique comme la croyance ne s’arrêtent pas à la porte de sa maison. Les pratiquants sont vus au mieux comme des déficients mentaux (Chrétiens), au pire comme de dangereux envahisseurs (Musulmans). Ça pue l’intolérance et le mépris.

    Toutefois, un seul truc cloche dans cette affaire d’examen : pourquoi tant de secrets??? Pourquoi ne pas jouer cartes sur table et permettre éventuellement à des étudiants d’autres confessions de bénéficier d’aménagements? Comme Melusine, c’est cette opacité qui me gêne énormément et qui rompe l’égalité de traitement des étudiants.

  16. D’accord avec toi sur la communication désastreuse sur le truc Amorosa.

  17. Oui, pour emmerder le monde. Vous avez idée de ce que certains seraient près à faire après avoir rater une épreuve de maths qu’ils ont préparé trois ans ? Je pense que la session peut être annulée, d’abord parce que je pense qu’il est quasi impossible d’être certain qu’il n’y ait pas triche, et d’autre part parce que c’est injuste : la preuve, on me l’a pas proposé à moi.

  18. je ne suis pas croyante pour un sou, ça ne me concerne pas et je n’y connais pas grand chose mais la laïcité à 2 vitesses m’a toujours étonnée.

  19. Mélusine, vu comment le truc est relayé dans les médias, j’en viens à me dire qu’une annulation et un report de l’épreuve à une date neutre pour tous serait le meilleur plan.

  20. Vous comprenez pas : je passe mes concours dans à peu près dix jours, j’ai réservé l’hôtel, je gère mon stress et mon travail en fonction, etc. Si on me dit aujourd’hui que l’épreuve et reportée, je prends d’assaut la maison des examens avec une fourche. Bon, après ma situation m’empêche d’avoir une analyse objective, je l’accorde.

  21. @Daria : Je n’ai pas l’impression de minimiser quoi que ce soit, même si personne ne peut être totalement objectif avec ce genre de sujet.

    Pour le 15 mars j’ai toujours des doutes, du moins en ce qui concerne la France (ou alors seulement dans les sanctuaires à dévotion mariale forte, et encore). Mais j’imagine que tu ne t’es pas avancé sans certitudes.

    Mon opinion, que j’ai oublié de résumer dans mon précédent post, est que cette « dérogation » à la règle des concours n’auraient pas dû avoir lieu pour peu que les organisateurs glandus prennent le temps de jeter un oeil sur le calendrier. Puisque ce n’a pas été le cas, je trouve cette dérogation déplacée. De manière générale, il convient de respecter la loi/les traditions du pays où on est, loi qui, en public, doit primer le comportement religieux. Alors, Pâques ou pas, si on veut le concours, on y va, quelque soit la date. Je ne dis pas que c’est plaisant, mais c’est ça où la porte ouverte à tous les communautarismes.

    Et je dis ça avec le plus grand respect pour les religions du Livre, et parce que, moi aussi, pour cause de taf, j’ai dû rater des fêtes familiales/religieuses (Noël et mariage notamment).

  22. Ah non mais je m’en cogne que raeliens = cathos ou pas.
    Moi je ne crois en rien, et je tente de n’emmerder personne avec ça, d’ailleurs je ne le dis pas et je n’arbore rien de distinctif le mentionnant.
    Je me plie au jeu des obligations républicaines, parce que cela doit primer même sur une éventuelle croyance que je pourrais avoir.
    D’accord avec tout le commentaire de Tuesd. Il faut faire des choix, que ce soit en matière de religion ou de stratégie en privilégiant certains concours.

    Le principe de la laïcité ce n’est pas de plier la République aux exigences religieuses de chacun. C’est à chacun de faire en sorte que la liberté de culte ne n’aille pas contre d’autres obligations républicaines. (et en l’espèce nulle obligation. Si la religion est plus importante que leurs années de prépa, c’est leur choix).

  23. Pour moi c’est difficile de lire à la fois  »je m’en cogne » et  »j’ai quand même un avis sur ». Mais bon.

    Nous ne sommes pas d’accord sur les principes de la laïcité. La laïcité pour moi permet les mêmes chances à chacun dans le respect de sa différence. La laïcité pour toi, et j’ai conscience de forcer le trait ici, pardonne moi, c’est marche ou crève. Ce raisonnement pousse au communautarisme. En ne permettant pas l’accès aux concours, et puis donc pourquoi pas aux cantines, aux examens à la faculté, on pousse à mon sens les religieux à se regrouper à former leurs propres systèmes. Et après on fait la chasse au communautarisme …..

  24. Juif de naissance, athée par conviction j’ai le plus grand respect et une admiration totale pour tous ceux et celles quint la foi, parce qu’avoir une foi est irrationnel (à mes yeux il n’y a pas de preuves rationnelles de l’existence d’une déité). Ceci posé il ne faut pas confondre état laïc et état athée. Mon sentiment est qu’un état laïc se doit de respecter toutes les composantes de la nation qu’il sert, inclus les différents courants religieux qui la composent La prise en compte des principales fêtes religieuses fait partie de son devoir, prise en compte ne signifie pas pour autant qu’il doive étendre à la nation les jours de fêtes de chacun des cultes mais qu’il aie la sagesse d’assouplir son fonctionnement en respectant la foi de chacun ce qui dans le cas de l’exemple de l’article n’est pas le cas.
    Que je sache, nombre de musulmans travaillent le vendredi, de juifs le samedi et ceux qui ne peuvent s’y résoudre n’ont pas entravé le fonctionnement du pays.
    Le problème n’est pas Dieu mais comme souvent la négation de l’altérité

  25. @Vimaire tu dis avoir manqué pour cause de taf des fêtes familiales. Ok, mais pour moi cela n’a aucun rapport avec ce qui se joue ici. Je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse juger normal et de bon aloi de priver de concours toute une partie entière des étudiants dûment préparés à cause d’une bétise administrative et calendaire. Et tant qu’on aura pas vu d’examens d’importance égale prendre place le jour de Noel ou le lundi de Paques, je continue à penser que l’hypocrisie ne se situe pas là où les médias veulent nous la vendre.

  26. Je crois surtout qu’on écrit « la Pâque »et pas « la Pâques » (par contre : la fête chrétienne de « Pâques »).
    Bon, maintenant je lis le reste de l’article 🙂

  27. Les gens ne veulent pas comprendre l’importance de la pâques juive. Ils disent « oui mais moi je ne fête pas Noël pour des raisons religieuses, alors j’ai le droit d’avoir un jour de congé ». C’est vraiment une vision très réductrice de la laïcité. On ne parle pas ici de religion, on parle d’une famille qui va faire une fête avec un membre en moins, on parle d’une grand-mère qui va se demander pourquoi son petit fils n’est pas là, puisque son examen n’est que demain. On parle de la fête la plus importante de l’année complètement gâchée pour une partie non-négligeable de la population. Alors oui, peut-être que les grandes écoles valent la peine de faire ce sacrifice, mais pourquoi on ne le demande JAMAIS aux chrétiens, mais toujours aux autres ?

    Je trouve ça vraiment choquant, de ne même pas penser à la troisième religion la plus importante du pays. On ne leurs demande pas de prendre en compte toutes les implications compliquées de chaque secte, mais penser un peu aux religions principales, ça ne les tuerait pas.

  28. @Daria :

    « Je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse juger normal et de bon aloi de priver de concours toute une partie entière des étudiants dûment préparés à cause d’une bêtise administrative et calendaire ».

    On ne les en prive pas, il faut « juste » (désolé, je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire, donc je dis vraiment ça avec des pincettes, encore une fois j’ai déjà vécu le cas) qu’ils manquent une (bonne) partie d’une fête familiale et religieuse très importante. Je conçois que ce soit très chiant pour eux, je pense que les organisateurs sont cons sur ce coup-là, mais encore une fois, ce n’est quand même pas l’équivalent d’interdire l’accès au concours à qui que ce soit.

    « Et tant qu’on aura pas vu d’examens d’importance égale prendre place le jour de Noel ou le lundi de Paques, je continue à penser que l’hypocrisie ne se situe pas là où les médias veulent nous la vendre. »

    Je ne pense pas qu’il y ait d’hypocrisie. Le calendrier français se calque encore (quoi que de moins en moins) sur le rythme religieux, qui doit avoir 16 ou 17 siècle d’existence en France. Sans regarder le moindre calendrier, personne en France n’aurait l’idée de coller un concours le 24 décembre, parce que c’est comme ça, c’est le rythme de notre pays depuis des siècles. Ça ne me semble pas aberrant, mais pour que les choses roulent mieux à l’avenir, je pense qu’effectivement, un bon calendrier multi-confessionnel a tout son intérêt…

  29.  » La laïcité pour moi permet les mêmes chances à chacun dans le respect de sa différence. »

    Ca ce n’est pas de la laïcité, c’est un joyeux melting pot de toutes les religions qui ne sont absolument pas compatibles entre elles et qu’il faut prendre en compte parce qu’elles ont de puissants lobbys.
    Et les athées, ils n’ont pas leur mot à dire sur leurs préférences du jour du concours ?

    Et oui, tu caricatures – mais à peine hein – mon propos. 🙂

    Je comprends que ce soit difficile pour ces personnes, malheureusement, comme il n’est pas possible de satisfaire tout le monde, oui il faudrait ne satisfaire personne. Je crois comme Mélusine que trop de tolérance ouvre la porte au communautarisme, pas l’inverse.
    (mais je n’ai pas la prétention de détenir la vérité) 🙂

  30. @Piroska il n’est pas question de melting pot ou de tolérance. Juste de jeter un oeil à un calendrier.
    Quant au communautarisme, si tu continues à servir du porc à la cantine et à faire des examens le jours des fêtes, les communautés justement, se replieront et enverront leurs enfants uniquement dans des écoles confessionnelles hors contrat. C’est également un moyen de paupériser et de garder certaines populations dans une précarité sociale, puisqu’elle ne peut pas accéder aux mêmes « chances ».

  31. Il y a des milliers (centaines de milliers) de personnes qui tous les ans ratent des fêtent de famille importantes pour des raisons de continuité du service public. Tout le personnel hospitalier, les militaires en opération, la police, la gendarmerie…. Font-ils des pieds et des mains pour obtenir une dérogation ? Est ce qu’ils appellent le copain du président de la république ? Non parce que ces gens sont des petites mains (les chefs sont souvent d’astreintes à domicile).
    Ce qui me choque le plus c’est pas que l’on s’occupe de ce problème religieux, mais que l’on s’en soucie uniquement pour la future élite de la france, cela aurait été un problème de juifs ouvriers ou chromeurs, ils pouvaient toujours crever la gueule ouverte.

  32. Moz, il ne s’agit pas de louper une fête de famille.
    Et quant aux élites de la France, le problème se présente chaque année pour chaque concours, même les BEP et les CAP. Certains organisateurs ont juste l’intelligence de regarder un calendrier.

  33. Pour que le principe selon lequel « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » s’applique, seul un athéisme total de l’état est concevable.
    Sinon, ben, par exemple dans le cas concret de cet exam, la république reconnait tout simplement le culte en question, et créée une exception au principe d’égalité du fait de l’appartenance à un culte.
    Comme dit Piroska, un « joyeux melting pot » est le résultat d’une interprétation « ouverte » de la loi de 1905, (enfin, joyeux, c’est une expression…), et effectivement, c’est le poids politique de la religion qui lui donne sa capacité à être reconnue.

    Art 2 revu par la constit de Bert (2011): « La République reconnait au moins trois cultes, (mais faut voir), ne les salarie pas ouvertement mais se chargera de les subventionner indirectement par de multiples moyens »
    Art 3: Le précédent article ne remet pas en cause le principe d’égalité des citoyens devant la loi et tout le reste, sauf si leur religion (ou un mot de leur mèdecin) le leur permet.

  34. Bon, après avoir lu l’article cette fois :
    La question « Raëliens = cathos » se pose effectivement, et c’est bien le problème. On peut faire attention mais on risque en effet de tomber sur des problèmes de religions minoritaires (=autres que judaïsme, islam, christianismes) : hindous, sikhs, et bien sûr toutes les religions qui nous paraissent bidon (Raël).
    Du point de vue de l’Etat, donc, une exigence comme celle-là serait complètement impossible à traiter et illégitime. Ce type de raisonnement ne peut donc pas être du ressort de l’Etat.

    Cela dit, cela n’empêche en effet pas les administrations, les écoles, etc., d’être malins en amont, et de choisir des dates probablement non-sensibles (ce n’est plus alors une question de principes, mais seulement un comportement pragmatique de paix sociale – on risque toujours de tomber sur un jaïn ou un animiste qu’on n’aura pas prévu).

    Sinon, des feux d’artifice le 15 août, jamais vu non plus. A Lourdes peut-être ? Et personne ne met du porc dans le gosier des enfants, non plus. C’est un peu le mythe du hachis parmentier à l’envers, ça.

  35. Il y a en France des représentants étatiques des grandes religions. Pour le reste, il y a la Mivilude.

    Donc en gros, il y a les religions qui vous plaisent et le reste c’est des sectes. Belle leçon de tolérance.

    NDD (note de daria) : qui me PLAISENT ? la définition d’ETATIQUE c’est « QUI ME PLAISENT » ????

  36. Oui mais on ne met personne dehors, si les personnes souhaitent s’auto-exclure de la société en n’étudiant que dans des écoles confessionnelles parce qu’elles font primer leur religion sur les obligations républicaines, c’est leur décision. Je suis allée dans le public et en lycée catho, je ne suis morte nulle part.
    L’Etat ne peut PAS prendre en compte toutes les spécificités parce qu’il y en a trop, parce qu’il y a trop de religions (tu cantonnes ça « aux grandes reconnues », ce que je conteste) et que cela porte sur beaucoup plus de choses que des dates (nourriture, programme scolaire, homme médecin…).

    Ca ne me réjouit pas spécialement mais il faut bien reconnaître que la France est historiquement catholique plus que musulmane ou juive ; je reconnais donc que la laïcité n’est qu’un concept ici et qu’il serait bien plus honnêtes de se revendiquer cathos (même si ça ne m’enchanterait pas). Par ailleurs je ne suis pas certaine (mais je ne suis pas très renseignée sur la question, donc je m’y avance précautionneusement) que dans d’autres pays de tradition juive ou musulmane les obligations diverses prennent en compte les spécificités de chacun (cathos compris).

  37. Quand je parle de fête de famille, je parle également de Noël et de pâques pour les chrétiens. Les hôpitaux fonctionnent ces jours là.

    Quand aux épreuves dont tu parles, je ne crois pas que sarkozy serait intervenu pour changer la date d’une épreuve du CAP métier de la vigne à trifouillis les oies (mais je peux me tromper).
    Est ce que Pôle emploi évite de convoquer les chômeurs les jours d’Aïd ou les jours de pâques juives. Ne sont ils pas radiés si ils ne se présentent pas ? Qui lèveras le petit doigt pour eux ? Ils sont pourtant des centaines de milliers.

  38. Piroska je vois pas bien ce que viennent faire les autres pays là dedans. Je suis française; C’est mon unique nationalité.

  39. Si eux ils ne le font pas, pourquoi nous on le ferait ? Je sais pas, parce qu’on est une république laïque et démocratique et que c’est le principe. Si des coptes se font tuer en Egypte, on a le droit d’assassiner des musulmans ?

    Piroska, il me semble que tu as dis plus haut que tu étais athée. C’est un drôle d’athéisme et une drôle de laïcité, de dire que la France est catholique (tu aurais dis « a des racines chrétiennes » j’aurai opiné à la limite).

    L’Etat ne peut pas prendre en compte toute les diversités, je suis d’accord. Mais il a le devoir d’essayer. L’Etat ce n’est pas le grand Leviathan auquel il faut se soumettre hein. L’Etat, la République, c’est nous.

  40. je suis catolique pratiquante, et j’ai passé les concours post prépa (pas en école d’ingé mais c’est le même topo dans ma branche) je peux t’assurer que s’ils avaient eu lieu le 25 décembre à 10H j’y serais allée !

    Bon, ça c’est pour la considération perso.

    Dire comme certains que la France se base sur un calendrier chrétien et que ce n’est pas normal c’est un non sens, comme le dit un commentaire la France a une tradition chrétienne depuis 16 siècle c’est comme ça, on va pas refaire l’Histoire. Pour me faire complètement l’avocat du diable, les calendriers de concours sont hyper compliqué à mettre en place : il faut gérer les multiples concours ouverts aux élèves qui ne peuvent pas être à 2 épreuvens en même temps, que ça ne soit pas trop étalé dans la durée, pas trop condensé non plus… bref un casse tête administratif c’est sur !

    Ceci étant dit, clairement on se dit que les épreuves aurait pu être décalées de 24H… l’année où j’ai passé mes concours y’avait le 8 mai au milieu donc on avait un jour férié pendant les épreuves, ça n’a tué personne. Et je suis certaine que si les épreuves avaient eu lieu autour de Pâques nous n’aurions pas eu d’épreuves le lundi (alors que le lundi de Pâques, même les cato, on s’en fout comme de l’an 40 hein !) mais il s’agit d’un jour férié officiel…

    Alors la question c’est de savoir si on peut remettre en cause le calendrier officiel français… en attendant un poil de communication et de bon sens dans l’administration française (et pas juste pour l’organisation des concours qui est plus un symptome parmi d’autres) ne ferait pas de mal !

  41. J’entends bien, mais un peu de visions croisées et droit(s) comparé(s) ne fait pas de mal – défaut de juriste 🙂

  42. Le seul truc qui me choque, c’est la manière dont a été présentée l’article, qui laissait à penser qu’on faisait là une énorme faveur à certains étudiants, et pas à d’autres… Genre… Ça pue l’antisémitisme à 20 pas !

    D’un autre côté, je suis toutefois toujours abasourdie de voir qu’une religion soit si inflexible à l’égard de ses croyants, s’il leur semble insurmontable de passer des examens pendant une fête, mais peut-être est ce là naïveté de ma part.

  43. Le problème c’est : est-ce qu’on supprime toutes les fêtes religieuses ? Même Noël (!). Ou est-ce qu’on introduit de nouveaux jours fériés pour les autres religions ?

    La première solution ferait hurler la moitié de la population au scandale, l’autre poserait question par rapport à la loi de 1905… et ferait aussi hurler.

  44. @Mélusine : j’ai dit « historique catholique » au sens « traditionnellement » pas « chrétienne » tout court.
    Mea culpa, c’est vrai que tout est très sensible et qu’un mot pour un autre peut prêter à confusion. En revanche je ne vois pas en quoi le fait que je le reconnaisse s’inscrit en contradiction avec mon athéisme (non revendicatif, de surcroît). On peut factuellement reconnaître quelque chose sans y adhérer pour autant, non ?

    Je suis bien d’accord que « ‘l’Etat c’est nous », mais malheureusement, dans l’impossibilité de satisfaire tout le monde, et afin d’éviter un Etat à deux vitesse (ou 45 vitesses d’ailleurs en fonction du nombre de religions), je préconise une application stricte de la laïcité au sens où -il est vrai- JE l’entends. Et c’est sans doute le fond du problème, nous n’en avons pas tous la même définition.

    La loi de 1905 dit en son article 1er :

    « ARTICLE PREMIER. – La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. »

    Dès lors l’Etat n’a pas à s’immiscer dans la vie privée des citoyens qui sont libres de pratiquer leur culte. Néanmoins, l’organisation calendaire des concours relève pour moi de « l’intérêt de l’ordre public » qui peut primer sur le libre exercice du culte.

  45. Je soutiens le point de vue de Tuesd, LE commentaire à retenir selon moi.

    Et dans les cantines qui fonctionnent le dimanche, c’est généralement poulet-purée-compote, ça je sais pas d’où ça vient !

    Malgré que des traditions aient des origines religieuses, ces mêmes traditions ne gardent seulement qu’une utilité culturelle relative à la culture du pays.

  46. @Piroska : je suis assez d’accord… d’ailleurs j’aimerais savoir (mais c’est impossible pas de stats sur les origines les religions tout ça) quel est la part des élèves qui passaient le concours qui se disent juifs et parmi eux quelle est la part de ceux qui ont refusé de passer l’épreuve…
    encore une fois c’est une considération perso, mais foutre en l’air 2 ans (ou 3) de prépa comme ça, considérer que ta religion ne permet aucune concession, et ce qui sous tend tout ça un peu quand même, c’est que la divinité est vengeresse, je trouve ça un peu malsain. (ouais vous allez répondre que les religions en elle même sont malsaines ça serait un peu trop facile quand même !)

  47. Si on veut être précis, la France est « historiquement » chrétienne et non catholique (en tout cas depuis 5 ou 6 siècles, parce que remonter plus loin, je trouve ça un peu bizarre).

    La France n’est pas catholique, pour la bonne raison qu’elle est laïque. Je pense que l’on peut dire : Israël est un pays juif, l’Angleterre est un pays chrétien, mais pas : la France est un pays catholique.

    Si je trouve que c’est un peu contradictoire avec ton athéisme – j’aurai dit que c’était contradictoire si tu étais également d’une confession quelconque autre que catholique – parce que personnellement, cela me hérisse d’être classée d’office dans les « cinq millions de musulmans de France ». Comme ça me hérisse qu’on me dise tu appartiens à un pays catholique.

  48. Décidément DariaMarx, quel manque d’ouverture d’esprit.
    Pour un croyant, tu manques de tolérance et de flexibilité. A lire tes commentaires aux arguments pourtant assez percutants (de Tuesd notamment) de ceux qui veulent mettre sur un pied d’égalité tous les étudiants, on comprend très vite que tu es borné à ta religion.
    Déjà tu devrais reconnaitre que le côté secret de cette affaire est déjà très suspicieux et tu devrais plutôt faire profil bas et demander quelques explications à ce sujet. En plein débat sur la laïcité, tu devrais d’ores et déjà reconnaitre que manifestement, tandis qu’on cherche à modeler l’Islam de France, certains Juifs très zélés cherchent s’arranger avec la République (« Chose Publique », en latin). Bref, j’attends ta réponse sur l’aspect secret de cette tolérance.
    Ensuite, j’insiste sur un point : personne n’interdit à ces jeunes gens de passer leur concours. Personne, exceptés les préceptes qu’ils ont choisis eux-mêmes de s’imposer. On ne nait pas Juif, on l’on choisit. Alors s’il te plait de parle pas de « bêtise calendaire », la bêtise n’est pas dans le calendrier, elle est dans l’intolérance de quelques prosélytes qui demandent secrètement un droit qu’ils ne méritent pas.
    Tu donnes l’exemple de ton centre d’appels, arguant du fait que tu savais jongler avec les calendriers religieux de tes employés. C’est tout à ton honneur. Cela dit la République n’est pas une entreprise et encore moins un centre d’appels de quelques employés. Connais-tu le nombre d’étudiants en classes préparatoires qui postulent au concours ? Puis-je y ajouter les quelques étudiants de faculté, de BTS et d’IUT qui ont droit à une poignée de places ? Alors pour te répondre : non, il n’y a pas assez de jours dans l’année pour tenir compte des obédiences de chacun. Etant moi-même passé par ces concours, je peux même témoigner avoir passé mon oral de TIPE (Travail d’Initiative Personnel et Encadré) le 14 juillet 2000. Bizarrement je n’ai pas souvenir de l’organisation d’un pétition demandant le report de cette épreuve puisque nous étions plusieurs centaines à plancher.
    De surcroit, comment feront ces futurs étudiants quand ils seront dans le monde de l’entreprise ? Surtout s’ils aspirent aux plus hautes fonctions, puisqu’en l’occurrence on parle des Ecoles Polytechnique et Centrale. (D’ailleurs qu’ont fait les étudiants prétendant à d’autres écoles plus modestes ? Ont-ils droit à un emploi du temps aménagé ? Je ne crois pas, on parle donc bien de l’Elite) Ils refuseront des réunions importantes et même de signer des contrats internationaux sous couvert de leur religion ? Mais avant cela, on parle d’étudiants scientifiques qui par essence devraient avoir un détachement certain vis à vis de LA religion. Tu évoques, et je le confirme, la difficulté de ce type d’étude ; mais quel hypothétique Dieu peut justifier de perdre 1 an de sa vie plutôt que de préparer un avenir tout entier ?

    Bref, tout cela pour te dire que ce billet d’humeur et cette affaire relève plus du caprice que de la Raison et que ton obstination ne fera que t’enferrer dans l’égoïsme et l’intolérance.

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