Pas de face

J’aimerai trouver une ligne claire entre ce que je partage et ce que je garde pour moi, entre ce que je ressens et ce que j’écris, ça me permettrait peut-être d’être moins sensible, moins prompte à tout foutre en l’air, détruire pour se protéger, se recroqueviller pour ne plus rien sentir, ne plus se laisser atteindre, laisser passer les mots et les attaques, cachée derrière soi, oublier qu’on parle de moi, ne plus lire les mails assassins que tu m’envoies, se faire oublier, retrouver mon banc et puis mon arbre, mon cahier et puis ma page. C’est terriblement prétentieux, et si ca fait de moi une connasse sans face, tant pis, j’avais besoin d’écrire que je suis touchée, blessée, par ce que je lis, parce que j’entends parfois, parce que ce que j’écris ici n’est pas journalistique, la thématique est unique, c’est moi et puis ma gueule, mes ennuis et puis mon orgeuil, mes souvenirs et mes obsessions, les gens que je vois et ceux que j’ai perdu, y’a pas de volonté d’éclairer le monde de mon intelligence, de décortiquer les événements ou d’avoir même une opinion, y’a juste ce qu’il m’est arrivé, ce que j’ai envie de raconter, ce qui sort de mes doigts ne m’appartient plus, je le pose ici et je me sens moins lourde, j’ai lâché prise, je peux commencer à vivre sans.

Alors quand tu m’analyses et que tu tentes d’y trouver du sens, quand je réponds pas à tes attaques et tu deviens trois fois plus méchante, rappelle toi que tu parles à une meuf qui écrit juste pour elle, qui ne demande rien et qui t’emmerde, qui se contente de 30 lignes tout les soirs pour aller mieux, qui ne cherche pas d’histoire, de billet sponsorisé ou de gloire, qui n’atteindra jamais tes 2000 followers et tes 60 000 pages vues, mais qui s’en fout, merci pour elle, tu peux retourner compter du click tranquille, faire l’imbécile dans les soirées où on te bourre la gueule au mousseux dégueulasse, être la princesse des connasses, moi j’reste chez moi et j’demande rien à personne, je veux pas faire d’échange de liens et quand je lis tes articles, honnêtement c’est vrai, je me fous de ta gueule, ma réputation virtuelle est ce qu’elle est, je cherche pas partiulièrement à en faire une carte de visite, je suis une No Life, comme toi, juste en un peu moins démagogique.

Je te propose un marché simple, t’arrête de me lire et tu m’oublies. En échange j’lis plus tes conneries et je classe tes mails en spam, on s’évite, on se regarde loin, enfin surtout toi, parce que j’aurai vite fait de tourner la page, quand j’aurai envoyé ce billet, t’auras déja disparu, mais fallait que je lâche ça ici, tu comprends j’en suis sure, t’es exhib toi aussi.