Tu penses à quoi ?

Je pense que finalement c’était pas une bonne idée, de me laisser aller, de t’avoir dit des choses sur moi, d’avoir ouvert ma porte, t’avoir montré les choses et puis les gens, je suis tellement déçue que ca prendrait des tas de syllabes et de courage pour le décrire, je fais semblant d’être énervée mais au fond j’ai vraiment de la peine, tu grattes un peu, tu retires le vernis, derrière c’est pourri, dans le silence tu t’es montré, t’as mariné dans ta rage et tu t’es laissé bouffer, t’as dégueulé ta bile et t’as cru que j’allais rouiller, mais mec les os sont solides, tu peux essayer de me tacler, t’arrivera sans doute à me faire chialer, mais à l’intérieur j’ai ce qu’il faut pour te zapper, demain j’aurai oublié.

Tu crois que tu comprends les gens, dans ta tête c’est le cliché habituel, il finit tes phrases et vous pensez pareil, la même musique et les mêmes films, les mêmes endroits et le feeling, tu penses pouvoir t’accorder avec lui un peu de répit, hublot vers autre chose dans la situation que tu te traînes, c’est pas évident, c’est pas facile, tu sens qu’il s’accroche alors tu prends de la distance, t’as pas grand chose à donner mais t’es prête à essayer, tu lui fais assez confiance pour lui parler, pour te confier, poser des bases à une relation déja niquée, même si tu sais à l’avance que tu vas dans le mur, que ce sera dur, t’es pas là pour penser à plus tard, tu penses à maintenant, à rire et à baiser, sans projets, quand il essaie d’en faire tu essaies de te projeter, mais ca fonctionne pas, c’est bloqué, t’as les pieds ancrés dans ton quotidien, s’échapper quelques heures, c’est déja bien.

Les parenthèses enchantées n’existent pas, elles se referment mal ou restent ouvertes à jamais, ponctuation dans ta chair, point-virgule de ce qui a été, j’ai des remords, ou peut-être des regrets, de m’être laissé vivre, si seulement on avait fait que se baiser, mais t’en veux plus, à l’intérieur de toi y’a quelqu’un qui crie que t’es tellement seul que ca te fait mal, que t’as besoin d’une nana, pour être là, juste là, mais c’est pas moi, ça sera jamais moi, ma vie est ailleurs, tu penses que je suis enfermée mais j’ai choisi, y’a presque rien qui me retient, c’est incompréhensible mais est-ce que t’as vraiment essayé de te mettre à ma place, est-ce que tu me vois seulement vraiment, tu choisis ce qui t’arrange et tu inventes le reste, tu places des mots dans ma bouche et des conneries dans ma tête, tu couches avec quelqu’un d’autre que moi, tu tombes amoureux en cinq minutes et t’as envie que pour moi ca soit la même, mais mon cœur est trop rempli pour que je puisse te rendre cet engouement soudain, j’ai choisi ma vie je m’accorde juste des surprises Bonux, le cadeau était cassé quand j’ai choisi ton paquet, le robot en plastique finit à la poubelle, avec ton cadeau et les dernières ordures que tu m’as dites.

Ne t’inquiète pas, je ne reviendrai pas, tu as gâché ce qu’il restait, tout seul, comme un con, par excès d’orgueil, t’as cru que j’assumais pas, c’est ca que tu as écrit, j’avais juste pas envie de voir ta face, j’avais besoin de temps pour me calmer, arrêter de faire la gueule et recommencer à t’apprécier, t’as écrit la fin alors que j’étais sortie pour l’entracte, ta réaction m’a dégoutée, je voudrais t’effacer, j’ai commencé par les traces tangibles de ton existence, la prochaine étape c’est les souvenirs, ca sera facile, la dernière c’est que que j’avais fantasmé, ce que j’avais pensé pour nous, je mettrai du temps à m’en séparer, à ranger et à archiver le carton d’images qui me restent en tête, ce qui aurait pu être, et ce que ne sera jamais.