Twitter

Quelques jours maintenant que je n’utilise plus Twitter. Je lutte tous les jours contre mon addiction aux conneries en 140 caractères. Je n’y suis retournée qu’une seule fois, il y a quelques jours, pour taper vainement mon pseudo dans la barre de recherche. J’ai bien fait, puisque je m’y faisais traiter de “hangar à foutre”. Les absents ont décidément toujours tort, puisque l’auteur ce cette délicate saillie  n’aurait jamais osé m’insulter de vive-tweet. L’avantage de ne plus avoir de compte, c’est que je peux sereinement fermer la page du navigateur et passer à autre chose. Je ne ressens pas le besoin pressant d’affirmer qu’il a tort, que c’est lui même un gros enculé, et de lui rouler le nez dans une citerne de bouse fraîche. Je n’ai pas perdu toute ma barre de vie à lutter contre une entité virtuelle, à coup d’insultes et de bons mots, je n’ai pas été RT par ceux qui me soutiennent et huée par les autres. Je suis juste passée à autre chose.

J’ai quitté Twitter parce que je ne supportais plus le concours de bite incessant. Cette course au néant, avoir plus de followers, avoir le plus de RT, être dans les Top Tweets, être #FF par les tauliers. Et alors ? Casser du blog, chier sur les anonymes qu’on prend en photo sans le flash, lâchement, draguer comme un porc en DM et ne rien assumer, stalker son voisin, unfollower pour punir, avoir des cibles récurrentes, se clasher, assurer la promotion du billet qu’on vient de vomir, monter des collectifs d’égoïstes rassemblés pour nuire, cracher sur le physique, sur les idées, ridiculiser, baiser en privé, raconter ensuite en public, tous ces anonymes, ces individus qui se pensent si importants, si nécessaires, si brillants, tous ces gens, et moi dedans, qui se complaisent dans la médiocrité d’une identité virtuelle, d’une réputation fantasmée. Le marketing dans sa forme la plus puante adaptée aux individus, dans leurs déviances, dans leurs envies, l’anonymat relatif d’un réseau, voilà les ingrédients d’un Twitter qui pourrit, lentement mais surement.

En tant qu’individu lambda, je doute maintenant avoir ma place sur ce réseau social. Je n’ai rien à vendre. Je ne cherche pas à me placer. Je n’ai rien à défendre. Rien à sponsoriser, et pas envie de l’être. Alors pourquoi Twitter ? Pour rien. Pour râler, pour rire, oui, bien sur, mais je le fais déjà dans la vraie vie, celle où je ne suis pas limitée par mon clavier. La solution reste d’ouvrir un compte privé, d’y regrouper mes amis, mes proches, et de m’en tenir là. De me servir de Twitter comme d’un service de Mass SMS, rien de plus. Parce que j’ai rencontré un paquet de gens biens, aussi. Et que les vrais sont restés, par mail, pas texto, par coup de téléphone. Ils n’ont pas besoin de savoir que j’ai été lue par 2500 personnes pour me lire, ils n’ont pas besoin qu’un influent me crache à la gueule ou m’encense pour m’apprécier.

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